Cette annonce fait suite à une communication rendue publique le 5 février dernier, par
laquelle il a informé les marchés financiers que ses résultats pour 2017 seront négatifs
et que ses pertes sont la conséquence d'une sous-évaluation des provisionnements
qu'il a effectués pour ses activités sur le marché français de l'assurance construction.
Dans la presse économique néozélandaise, il est indiqué que CBL s'attend à enregistrer
une perte annuelle de 75 à 85 millions de dollars néozélandais (soit entre 45 et 50 millions d'euros)
pour l'exercice 2017 clos en décembre.
Le groupe a annoncé qu'il avait réalisé, durant cet exercice 2017, un chiffre d'affaires
de 440 millions de dollars néozélandais (260 millions d'euros) ; sa perte devrait donc représenter
autour de 18% de son chiffre d'affaires.
En 2016, CBL avait réalisé un bénéfice net de
30,7 millions de dollars néozélandais (18 millions d'euros).
La presse rapporte que la RBNZ - Reserve Bank of New Zealand a déclenché une
enquête sur la situation financière du groupe. Cette enquête a été provoquée à la suite
de l'arrêt de l'activité d'ELITE INSURANCE, propriété de CBL, et les inquiétudes
soulevées par le régulateur de Gibraltar concernant les réserves d'ELITE INSURANCE.
En parallèle, la banque centrale irlandaise a engagé un processus similaire de contrôle
à l'égard de CBL INSURANCE EUROPE, filiale irlandaise du groupe et à partir de laquelle
elle opère en LPS en Europe.
Le groupe reconnaît avoir insuffisamment provisionné ses comptes pour répondre à
ses engagements en France et ce, à hauteur de 100 millions de dollars néozélandais (59 millions d'euros), auxquels s'ajoute une dépréciation d'actifs -dont ceux résultant de l'acquisition de
SFS- à hauteur de 44 millions de dollars néozélandais (26 millions d'euros). En conséquence, CBL a
annoncé qu'il allait devoir faire une augmentation de capital que lui imposent la RBNZ
et la Central Bank of Ireland et que cela se traduirait par une dégradation de sa
notation financière.
Quel impact sur le marché français et les assurances du secteur BTP ?
Le marché français de l'assurance est concerné par plusieurs sociétés du groupe CBL :
- CBL opère en Europe (France, Italie, pays scandinaves) via sa filiale CBL INSURANCE
EUROPE, basée en Irlande, et qui exerce en LPS,
- CBL est la maison mère d'ELITE INSURANCE.
ELITE est une société d'assurance, basée à Gibraltar, présente au Royaume Uni et
en France, qui a cessé l'année dernière la souscription de toute nouvelle affaire et n'a
pas renouvelé à échéance les contrats d'assurance qu'elle assurait. En France, ELITE
INSURANCE proposait essentiellement des contrats d'assurances construction,
distribués via des courtiers, dont en premier lieu SFS EUROPE. CBL est par ailleurs le
réassureur d'ELITE,
- CBL est l'actionnaire majoritaire de la société de courtage SFS EUROPE.
SFS EUROPE, société d'origine français aujourd'hui basée au Luxembourg, et
opérant pour l'essentiel en France a été rachetée en janvier 2017, à hauteur d'environ
70% par CBL (qui a également acquis IMS EXPERT EUROPE, qui gère les contrats que
distribue SFS).
Rappelons que SFS a fait l'objet fin décembre 2017 d'une sanction par les autorités de
contrôle luxembourgeoises, pour exercice simultanée de courtier et de mandataire,
avec interdiction d'exercer. SFS a fait appel de cette décision et a déposé en France un
dossier de demande d'agrément auprès de l'ORIAS.
Différents courtiers français distribuent des solutions d'assurance proposées par SFS,
- CBL détient également la société de courtage EISL (EUROPEAN INSURANCE SERVICES
LTD).
EISL a été acquise par CBL en juin 2011. C'est une société de courtage basée en
Grande Bretagne et qui distribue en Grande Bretagne et en France des produits
d'assurance de différents assureurs étrangers opérant en LPS tels que l'assureur danois
ALPHA A/S, l'assureur islandais VIS, ELITE et bien entendu CBL.
Différents courtiers français distribuent des solutions d'assurance proposées par EISL.
Dans les informations publiées ce jour il est indiqué que CBL étudie la vente de son
portefeuille, ainsi que la cession de ses réseaux de distribution EISL et SFS EUROPE.