NF DTU 13.3 : plus de rigueur dans la définition et la mise en œuvre des dallages

Le DTU 13.3 révisé définit les nouvelles limites à la traditionalité des ouvrages

À l’issue d’un chantier qui a duré cinq ans, les entreprises de sols industriels disposent d’un NF DTU 13.3 révisé qui définit les nouvelles limites à la traditionalité de leurs ouvrages. Le premier changement important apporté au texte tient à son domaine d’application : le nouveau NF DTU ne porte que sur les ouvrages désolidarisés, qui ne jouent aucun rôle structurel dans la stabilité du bâtiment.

« La commission de révision a décidé de nommer volontairement et d’exclure les ouvrages qui ne font pas partie du champ d’application du NF DTU, à savoir les ouvrages de fondation, les radiers, les dallages semi-rigides destinés à recevoir des trans­stockeurs, et tous les ouvrages solidarisés à la structure », explique François Bomel, dirigeant de Soredal, une entreprise nationale qui emploie 130 salariés et dont le siège social est situé à Givry (Saône-et-Loire).

« Cet éclaircissement majeur met fin à une ambiguïté, celle des ouvrages qui reprenaient des efforts horizontaux, sismiques ou autres, ce qui n’est pas la vocation des dallages », précise-t-il. Deux exceptions à la règle demeurent : les dallages de garages situés en sous-sol pour le butonnage des murs enterrés, et les quais niveleurs dans les bâtiments industriels, qui peuvent être solidarisés avec les murs afin de pallier un manque de compactage.

Le nouveau NF DTU 13.3 : fusion des parties dallages industriel et locaux commerciaux

En second lieu, l’ancien NF DTU comportait deux parties distinctes portant sur les dallages industriels (ex-partie 1) et sur ceux pour les locaux commerciaux (ex-partie 2), qui sont désormais réunies en une seule partie P-1-1-1. Au sein de cette nouvelle partie, les dallages ne sont plus définis en fonction de leur surface, mais de leur usage et de la charge qu’ils doivent recevoir : les dispositions constructives sont différentes si la charge d’exploitation est en dessous ou au-dessus de 10 kN/m² et/ou de 10 kN concentrée.

Dans le même but de clarification, le nouveau NF DTU fixe un seuil de charges de 5 MPa ou 80 kN/m², à partir duquel il y a obligation de réaliser un dallage en béton armé. Il y a du changement également concernant la couche d’usure à appliquer : son choix ne se fait plus en fonction du classement performantiel du cahier du CSTB, qui donnait des recommandations non normatives ; il est déterminé notamment par des critères d’abrasion qui dépendent des charges roulantes, répertoriés dans deux tableaux intégrés à la nouvelle partie P-1-2. Précision importante, la partie concernant les dallages de maison individuelle (partie P-1-1-2) demeure inchangée.

Le nouveau NF DTU 13.3 apporte aussi un ensemble d’exigences nouvelles de mise en œuvre

Le nouveau NF DTU apporte aussi un ensemble d’exigences nouvelles de mise en œuvre. Lorsque, par exemple, le polyane est imposé, son épaisseur minimale est de 150 microns, et il doit aussi être macro-perforé, pour favoriser un échange hydrique entre le support et le dallage. Autre changement concernant les dallages sur isolant, au-delà d’une charge de 20 kN/m² et/ou de 20 kN concentrée, le dallage doit être en béton armé.

En plus de son annexe A, qui traite de la réception du support, des essais de déformabilité, de compacité, de non-gonflement du support du dallage, et des matériaux à exclure en couche de forme (notamment les matériaux de déconstruction et de démolition), le texte révisé comporte une nouvelle annexe F, informative, portant sur la géotechnique, qui donne aux entreprises des recommandations pour la préparation du support du dallage.

Enfin, l’annexe E met l’accent sur la maintenance des dallages, opération régulière à effectuer par le maître d’ouvrage avec traçabilité dans un registre de maintenance et reportage photographique annuel.