Plafonds modulaires : la montée en gamme

La diversification en marche

À partir des années 2010, les fabricants ont engagé des efforts de modernisation et d’extension des gammes de produits. Concentré autour de trois acteurs principaux, Saint-Gobain Ceilings, Knauf Ceiling Solutions et Rockfon, le marché a diversifié les modèles, permettant de répondre aux multiples besoins du secteur et de ses applications.

Côté matériaux, si les laines minérales (de verre, de roche), « qui sont de vraies éponges à son », comme le précise Pierre-Alain Mendler, restent très prisées, les matériaux d’origine naturelle, comme le bois ou le métal, plus durables, deviennent tendance (ils sont alors ajourés pour conserver la performance acoustique). Les gammes de coloris s’étoffent – même si le blanc reste un standard – et les formats s’adaptent aux demandes.

Par ailleurs, outre l’acoustique, des fonctionnalités peuvent être ajoutées comme la résistance thermique, la protection contre l’incendie, la réflexion lumineuse, le chauffage/climatisation… « Désormais, souligne Pierre-Alain Mendler, les plafonds modulaires ne sont plus un frein à la créativité et les architectes disposent de véritables boîtes à outils pour concilier esthétique, performance et budget. »

Des plafonds modulaires novateurs

La tendance est de plus en plus au sur-mesure, comme l’illustrent deux chantiers particulièrement innovants conduits à l’université de Strasbourg. Le premier a consisté à rénover l’Institut de physique du globe, situé dans les anciens locaux d’une manufacture de tabac.

« L’enjeu était de conserver le caractère ancien du bâtiment (plafonds hauts, poutres en métal et structures bois datant de cent cinquante ans). L’architecte a choisi une laine de roche qui a été teintée pour se fondre avec le bois. La principale difficulté a résidé dans la pose qui, compte tenu de la longueur des structures bois, a nécessité beaucoup de soin pour avoir un rendu parfaitement harmonisé », détaille Pierre-Alain Mendler.

Ce sont aussi des panneaux de laine de roche qui ont été choisis pour la construction d’une section de l’école de commerce locale. Le défi a cette fois résidé dans le montage du plafond, qui devait être accroché dans une réservation de béton très étroite. Plusieurs prototypes ont été réalisés avec le fabricant, afin de parvenir à un résultat satisfaisant. La clé pour un chantier réussi ? « Il faut bien comprendre le besoin de l’architecte et du maître d’œuvre pour pouvoir proposer le produit adéquat.

Une fois que le chiffrage a été réalisé et la commande passée, il y a une deuxième étape tout aussi essentielle de pré-étude et de synthèse à réaliser avec les lots techniques. L’objectif est de s’assurer que les choix sont bien compatibles et que l’esprit du projet voulu par l’architecte n’est pas dénaturé. Enfin, en phase d’exécution, il est indispensable que les différents corps de métier se coordonnent et travaillent main dans la main », commente le gérant de STAM Acoustique.

À ce titre, des outils peuvent aider à formaliser le chantier, à l’instar d’un document « bon à ouvrir » et « bon à fermer », édité par l’UMPI-FFB, qui énonce un certain nombre de recommandations techniques et fonctionnelles, et engage par une signature les différentes parties (lots techniques, architecte, etc.).

Une condition sine qua non pour garantir la qualité de l’intervention et de l’ouvrage ainsi que sa sécurité et sa performance.