L'APPRENTISSAGE DANS L'ENTREPRISE VITALE

Cesar Vitale dirige la société éponyme basée à Rixheim et spécialisée dans les menuiseries aluminium et PVC. Créée en 1976, l'entreprise compte aujourd'hui près de 90 collaborateurs dont 3 apprentis. Entretien sur la réforme de l'apprentissage avec le dirigeant de la PME alsacienne.
10:0520/04/2018
Rédigé par
  1. Pour quelles raisons vous appréciez de prendre des jeunes en apprentissage au sein de votre entreprise ?

     

    Avec deux sites de production de menuiseries aluminium et PVC à Rixheim, la société Vitale est présente sur toute l'Alsace et le Territoire de Belfort dans le domaine de la fenêtre, de la porte, du volet et de la véranda. L'entreprise familiale créée en 1976 produit chaque année près de 20000 fenêtres et compte aujourd'hui près de 90 collaborateurs. Parmi ces derniers, Vitale compte 3 apprentis en formation dont deux ont déjà été engagés en CDI ces trois dernières années.

    Pour notre entreprise, l'avantage tient à l’absence d’expérience pratique de l’apprenti. En effet, il ne connaît pas le métier pour lequel il doit être formé. Il est donc dénué de toute « mauvaise habitude » et pourra être formé à son métier selon nos valeurs et notre savoir-faire. L'apprentissage est donc du cousu main avec un accompagnement personnalisé, en lien avec la philosophie de mon entreprise. Et pour un chef d'entreprise, ça compte !

     

  2. Quel est le parcours des 3 derniers apprentis ?

     

    Vitale a en permanence des jeunes en apprentissage. Nous suivons leur évolution au sein de notre entreprise et nous veillons à les intégrer réellement.

    Parmi les postes d'apprentis que nous proposons dans nos usines de Rixheim, ces derniers s’articulent autour de trois grandes fonctions. Celles d’opérateur de production, de technicien poseur et commercial. Ce sont des métiers dans lesquels les jeunes vont commencer leur parcours de carrière.

    Actuellement, nous avons un apprenti en première année sur le site de production aluminium. Il passera prochainement sur le site de production PVC et ensuite à la pose.

    Nous avons également deux apprentis en deuxième année qui finalisent leur formation et passeront leur examen dans 2 mois.

     

  3. Quelles ont été les raisons de l’embauche en CDI de vos apprentis ?

     

    Aujourd'hui, on a des jeunes qui ne trouvent pas d'entreprises, des entreprises qui ne trouvent pas de jeunes. Et dans le bâtiment, on n'a plus assez d'apprentis. C'est peut-être dû à l'image de l'apprentissage vis-à-vis des familles trop souvent considéré comme une voie de garage mais aussi une désinformation au moment du processus de l'orientation.

    L'apprentissage possède pourtant de nombreux avantages tant pour le jeune que pour l'entreprise avec notamment celui d'embaucher un jeune motivé, déjà opérationnel, très autonome et formé à notre culture d'entreprise. C’est du gagnant-gagnant ! Alors quand un apprenti en fin de formation s'est impliqué correctement, nous n'hésitons pas à lui proposer un CDI.

     

  4. Pensez-vous que la réforme de l’apprentissage va dans le bon sens et pourquoi ?

     

    L’apprentissage est une filière d’excellence. En France, contrairement à l'Allemagne ou à la Suisse, l'apprentissage est encore trop souvent considéré comme un échec alors que c'est un réel projet pour la vie. En Allemagne, les patrons d’entreprises ont été apprentis, c’est pour ça que ça marche. Regardez le cas de Christian Sewing, le patron de la Deutsche Bank, pris en exemple par la presse et qui a débuté au sein de ce prestigieux établissement financier comme apprenti pour arriver aujourd'hui à gérer près de  100 000 salariés.

    L'image que l'on a de l'apprentissage doit aussi changer en France pour mettre fin aux clichés liés à cette formation. Face à l'évolution du monde économique, l'apprentissage est une réponse aux défis qui nous attendent. Il faut donc promouvoir l’apprentissage pour valoriser nos métiers et donner l’envie à nos jeunes de s'engager dans cette filière. D'autre part, notre système d’apprentissage est aujourd'hui trop complexe à gérer pour les entreprises : le système d’aides à l’embauche est éclaté, le mode financement de l’apprentissage n’est pas lisible et le contrat d’apprentissage est trop rigide. Si la réforme de l'apprentissage apporte des règles plus simples, plus transparentes et plus lisibles pour les entreprises comme pour les jeunes, alors on ira dans le bon sens.

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