Situation des entreprises du bâtiment BTP Banque analyse la situation du gros oeuvre en 2020

Entretien avec Eva DEKANY, Membre du directoire, directrice des engagements et crédits de BTP Banque
8:5304/05/2022
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 8 | Mai 2022

À la lecture des bilans 2020, qu’est-ce qui distingue le gros œuvre de l’ensemble des entreprises de bâtiment ?

 

La différence la plus notable concerne la taille des entreprises. En 2020, la tendance déjà constatée sur les cinq dernières années se confirme : le chiffre d’affaires (C.A.) moyen d’une entreprise de gros œuvre dépasse de 20 % le C.A. moyen du secteur de la construction. L’appétence de ces entreprises à signer des marchés tous corps d’état l’explique sans doute partiellement.

 

À l’inverse, la rentabilité des entreprises de gros œuvre s’avère globalement plus faible. Le taux de valeur ajoutée (V.A./ C.A.) se situe 2 % au-dessous de celui de l’ensemble du secteur et le taux de rentabilité nette (résultat net ou RN/C.A.) ressort à 2,8 %, contre 3,1 % pour la totalité de l’échantillon.

 

Par ailleurs, la capitalisation ressort légèrement inférieure à la moyenne du secteur, comme leur niveau de trésorerie, qui représente 56,7 jours de C.A., tandis que le secteur affiche 62,7 jours de C.A.

En 2021, vous avez élargi votre étude pour permettre une déclinaison régionale et même départementale. Quelles sont les régions qui réussissent le mieux sur les cinq dernières années et en particulier en 2020 ?

 

Avec l’aide du cabinet Kerys, BTP Banque a décidé d’approfondir son étude pour dégager des grandes tendances sur la performance des entreprises dans les territoires.

On constate ainsi, en 2020, que PACA, les Hauts-de-France et l’Île-de-France obtiennent la meilleure rentabilité. Cette tendance se confirme également sur les cinq dernières années. Cela vaut pour le gros œuvre, comme pour l’ensemble du bâtiment.

 

2020, l’année de la crise Covid et du lancement du PGE… Quels effets sur l’endettement ?

 

Le niveau de l’endettement n’a jamais été aussi élevé, à la fois en gros œuvre et pour l’ensemble du BTP (cf. tableau).

Le désendettement du secteur mérite donc un suivi de près, car les dirigeants doivent pouvoir garder des marges de manœuvre pour renouveler leurs capacités de production.

 

Quelle est la part des entreprises de gros œuvre qui ont enregistré une perte en 2020 et avez-vous constaté une dégradation sur l’année ?

 

Le taux d’entreprises en perte s’élève à 17 % dans le gros œuvre sur l’année de la crise du Covid-19, sachant que sur la période 2016-2019 ce taux ressortait entre 11 et 13 %.

 

Toutefois, grâce aux différentes mesures de soutien de l’État, le niveau des défaillances reste en forte baisse, à l’image ce qui s’observe pour l’ensemble de l’économie française.

 

2021 : un échantillon élargi pour une étude plus approfondie

Pour présenter des statistiques les plus représentatives possibles, BTP Banque a décidé de travailler à partir d’un échantillon d’entreprises issues de son fonds de commerce, et complété des bilans publiés par les entreprises non clientes.

Désormais, l’échantillon comprend, en moyenne sur les cinq dernières années, environ 20 000 entreprises affichant un chiffre d’affaires compris entre 500 000 et 150 000 k€.

En 2021, l’échantillon rassemble 17 000 entreprises, dont 3 650 de gros œuvre, 10 150 de second œuvre et 3 100 de travaux publics.

Dans les prochains numéros

  • Le second œuvre en 2020
  • TPE, PME et ETI : quelles différences ?

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