Démission du salarié : que faut-il pour qu’elle soit valable ?

La démission se définit comme la possibilité pour le salarié de rompre son contrat de travail à durée indéterminée, en dehors de la période d’essai. Il s’agit d’un droit auquel l’employeur ne peut s’opposer. Quelques règles conditionnent toutefois sa validité.
9:0022/09/2021
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 15 | Septembre 2021

Le salarié doit exprimer une volonté claire et non équivoque

Selon la jurisprudence, pour être valable, la démission doit résulter d’une volonté « claire et non équivoque » du salarié de mettre fin à son contrat.

La démission doit être explicite

La démission ne se présume pas et ne peut, à ce titre, être déduite de la seule attitude du salarié.

Ainsi ne caractérisent pas une démission : une absence injustifiée, même longue, un départ précipité du travail ou le refus d’exécuter les directives du chef d’entreprise. Dans ce cas, il appartiendra à l’employeur d’agir sur le plan disciplinaire en sanctionnant le salarié, le cas échéant par un licenciement pour faute, voire pour faute grave.

La démission doit résulter d’une volonté libre et réfléchie

Cela revient à proscrire toute démission donnée sous la contrainte de l’employeur.

Ainsi, le fait qu’une lettre soit écrite sous la dictée de l’employeur ou la menace d’un licenciement sont autant d’éléments de nature à caractériser les pressions subies par le salarié.

De la même manière, ne peut caractériser une démission « libre et réfléchie », celle qui est donnée lorsque le salarié est sous l’emprise de la colère ou dans un état physique ou psychologique précaire.

La démission ne doit pas résulter du comportement fautif de l’employeur

Deux cas de figure peuvent se présenter :

  • à l’appui de sa démission, le salarié invoque dans son courrier un ou plusieurs griefs à l’encontre de l’employeur (on parle de démission « motivée »).
    Dans ce cas, si le salarié saisit les tribunaux, la démission sera requalifiée en licenciement abusif si les manquements de l’employeur sont jugés suffisamment graves pour avoir entraîné le départ du salarié. À défaut, la démission sera confirmée ;
  • le salarié ne fait état d’aucun reproche à l’égard de l’employeur dans son courrier de démission : celle-ci peut néanmoins être remise en cause, comme dans le cas précédent, si le salarié parvient à démontrer que la démission trouve sa cause dans des manquements graves de l’employeur antérieurs ou concomitants à celle-ci.

Comment le salarié doit-il informer l’employeur de sa volonté de démissionner ?

La démission devant être explicite, il est préférable d’obtenir un écrit du salarié.

En cas de démission verbale, l’employeur a tout intérêt à inviter le salarié à confirmer sa démission dans un courrier.

La remise du courrier à l’employeur ou son représentant marque le point de départ du délai de préavis 1.

Ce courrier constitue de surcroît une preuve tangible de la rupture du contrat.

Le salarié peut-il se rétracter ?

Dès lors que la démission résulte d’une volonté claire et non équivoque, la rétractation du salarié est sans effet.

Elle ne peut produire d’effet que si l’employeur en est d’accord.

 

À noter qu’une rétractation intervenant très peu de temps après une démission peut être le signe du caractère hâtif de cette dernière et, ce faisant, de l’absence de volonté claire et non équivoque.

S’il y a donc le moindre doute sur la validité de cette démission, il peut être prudent pour l’employeur d’accepter la rétractation.

 

  1. Se reporter à Bâtiment actualité n° 14 du 8 septembre 2021.

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