Zones Atex : les clés d'un chantier en sécurité

Les travaux en zone Atex ne s’improvisent pas. Analyse de risque, conformité du matériel déployé, formation des intervenants et devoir de conseil sont incontournables. Sécurité oblige.

9:3321/03/2023
Rédigé par FFB Nationale
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 70 | mars 2023

Mieux vaut prévenir que guérir : l’adage est largement passé dans le langage courant. Mais s’il est des lieux où il s’applique tout particulièrement, c’est bien ceux où le risque d’apparition d’atmosphère explosive (Atex) lié à l’accumulation de poussières ou de gaz est avéré. Si, lors de la réalisation d’un chantier en zone Atex, la gestion de cet aléa reste du ressort du maître d’ouvrage, la responsabilité pénale des entreprises exécutant les travaux peut être recherchée par la justice en cas d’accident dû à une éventuelle non-conformité des équipements ou à un défaut dans la façon dont ces derniers ont été déployés. En tout état de cause, que ce soit pour l’installation d’une porte, d’une alarme, d’un éclairage ou d’un simple interrupteur, les intervenants doivent être parfaitement informés des prescriptions à respecter selon le niveau de la zone Atex dans laquelle ils évoluent. À eux également de jouer leur rôle traditionnel de « sachants » pour informer et conseiller leurs clients, notamment lorsque certaines demandes émises ne répondent pas aux normes de sécurité à appliquer. En d’autres termes, il leur revient de veiller à déployer les bons équipements correspondant aux zones Atex concernées. Toujours avec un seul et même objectif : prévenir l’accident.

 

 

Des zones bien délimitées

 

Concrètement, la prise en compte du risque d’explosion passe en premier lieu par une délimitation précise des zones Atex d’un site, en effectuant une analyse de risque normée délimitant non pas une surface mais une « bulle d’ambiance à risques ». En effet, la concentration d’un gaz potentiellement explosif, par exemple, peut varier dans un même espace clos selon sa densité par rapport à l’air. La gestion du risque doit alors tenir compte de la hauteur considérée, et l’analyse réalisée par le maître d’ouvrage constitue donc un préalable à une bonne adéquation entre les risques potentiels à gérer et les appareils électriques présents dans chacun des volumes Atex rencontrés.

La cartographie des sites Atex conditionne non seulement la nature des équipements à y déployer, mais elle doit aussi être pleinement prise en compte par les entreprises intervenant sur ces sites lors d’opérations de maintenance ou de réparation. Dans ces derniers cas, il conviendra de vérifier qu’une analyse spécifique des risques a bien été effectuée, et de déterminer si les interventions menées ne peuvent pas elles-mêmes générer une zone Atex « temporaire » ou un éventuel point chaud susceptible de provoquer une explosion. Selon les cas, des mesures particulières seront prises pour réaliser les travaux prévus en toute sécurité : zonage Atex temporaire, consignation des installations situées en zone Atex à proximité, etc.

 

© DR

Témoignage d'Aurélien Guieau
Chargé d’affaires, BA2I Technologies, Saint-Ouen-sur-Iton (Orne).

 

« Nous fabriquons et installons des portes automatiques en milieu industriel. Selon leur positionnement, elles jouent bien souvent le rôle de frontière entre une zone Atex et une qui ne l’est pas, parfois à quelques centimètres l’une de l’autre ! Selon le type d’Atex de l’espace concerné, nous veillons à déployer un équipement dont les composants font l’objet d’un marquage spécifique. Tous sont, évidemment, mis en œuvre selon des pratiques répondant aux règles Atex sachant que, dans la mesure du possible, il est toujours préférable de déporter ces composants (coffrets électriques, feux, boutons, etc.) hors zone Atex, tant pour une raison de coût que pour en faciliter la maintenance. »

 

Des formations incontournables

 

Bon nombre d’explosions dans les zones Atex ont lieu pendant une opération de maintenance ou lors de la phase de redémarrage des équipements. Les causes les plus récurrentes ? Une préparation inadéquate et un manque de formation des prestataires. Aussi, afin de minimiser les risques, les exploitants des équipements doivent-ils établir un « document relatif à la protection contre les explosions » (DRPCE) listant les travaux à mener et les obligations de chacun des intervenants. Ces derniers ont à prendre connaissance de ce document, et il leur revient aussi de participer à l’analyse de risques ainsi qu’à la définition des modes opératoires (choix des outils utilisés en zone Atex, sélection des procédés à appliquer, etc.). Toutefois, le point clé reste la formation des compagnons aux risques associés aux zones Atex. Il s’avère donc indispensable que les équipes des entreprises qui opèrent sur ces sites suivent les nombreuses formations sur les zones Atex proposées par les organismes de contrôle et de certification.

 

© DR

Témoignage de Samir Sahrane

Gérant, Lornosa, Nice (Alpes-Maritimes).

 

« Spécialisés dans la conception d’équipements liés au contrôle d’accès des piétons et des véhicules sur les sites sensibles, nous ne nous contentons pas de lire le cahier des charges fourni. Nous vérifions toujours que l’expression des besoins du client final est bien définie et en adéquation avec les zones Atex du lieu concerné. Tout cela doit être bien clair pour produire des équipements conformes. Études, nature du site, produits stockés, zonage Atex, etc. : à chaque étape d’un projet, notre connaissance des risques nous permet d’accompagner les entreprises chargées d’installer notre matériel. Et d’en assurer un fonctionnement sécurisé. »

Réglementation, normes et étiquetage

En France, la « réglementation Atex » découle des directives européennes 1999/92/CE et 2014/34/UE. La première, centrée sur la santé et la sécurité des personnes, est déclinée dans le Code du travail ; la seconde, axée sur les appareils en place dans les zones explosives, a été intégrée au Code de l’environnement.

Par ailleurs, plusieurs normes européennes traitent du domaine Atex : NF EN 1127-1, série des NF EN 60079, NF EN ISO/IEC 80079-20-1, 20-2, etc.

Enfin, tout appareil Atex possède un double marquage réglementaire. L’un stipule la zone Atex où il peut être déployé, l’autre porte sur son adéquation avec les produits (gaz, poussières, liquides) présents là où il sera installé.

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