NF DTU Menuiseries intérieures : privilégier une lecture fluide et claire

Patrick Maillard, président de l'entreprise Menuiserie Brard à Alfortville (Val-de-Marne), a participé à la refonte du DTU 36.1 sur les menuiseries intérieures en bois. Il revient sur les évolutions les plus notables du NF DTU 36.2.
11:0017/03/2016
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Bâtimétiers Numéro 42 | Mars 2016

Quelles sont les modifications majeures apportées par le NF DTU 36.2 « Menuiseries intérieures en bois » ?

Tout d'abord, il ne faut pas perdre de vue qu'il est issu d'une refonte quasi totale du DTU 36.1, qui datait de plus de trente ans. Il était impératif de produire de nouvelles règles de l'art qui soient non seulement modernes mais qui correspondent aussi aux ouvrages d'aujourd'hui. Ainsi, les panneaux en bois décoratifs que l'on retrouve souvent dans de grandes opérations sont enfin abordés en rappelant les conditions d'homogénéité des bois de plaquage et des bois massifs. Ces ouvrages qui demeurent très valorisants n'avaient jamais été réellement traités dans les anciennes règles de l'art. De même, les lambris en lames et menuisés ont fait l'objet d'une attention particulière. Le nouveau NF DTU a aussi réglé la question importante des contraintes d'intervention des entreprises sur chantier. Auparavant, le trait de niveau n'était pas imposé?; désormais, le NF DTU 36.2 oblige qu'il soit visible à 1 m de hauteur dans chaque pièce proche du lieu de mise en œuvre de l'ouvrage.

 

Ce nouveau NF DTU a-t-il mis fin au débat sur la question de la pose collée des panneaux lambris ?

Oui, tout en gardant à l'esprit plusieurs considérations. Si ce NF DTU intègre de nouveaux matériaux et de nouvelles mises en œuvre, il n'en demeure pas moins qu'un lambris qui se décolle est non seulement inesthétique mais peut représenter un danger pour la sécurité des personnes en cas de chute. Dès lors, si le NF DTU 36.2 autorise la pose collée de lambris, le support doit répondre à plusieurs exigences, dont la planéité de 5 mm sous une règle de 2 m. Il doit également être conforme à des contraintes de porosité, de cohésion et de pulvérulence. De plus, lors du choix de la colle, il convient de vérifier si l'humidité est compatible avec le support, le temps ouvert, la consommation et la surface maximale à encoller, ou encore avec les températures minimale et maximale de mise en œuvre. Pour réduire le risque de chute, il devra être fixé mécaniquement en point haut et à une hauteur qui ne devra pas excéder 2,80 m du sol.

 

Comment les interfaces ont-elles été prises en compte ?

De manière générale, le rôle d'un NF DTU est de prendre en compte la réalité du travail de l'entreprise dans la mise en œuvre et dans les relations avec l'architecte et le maître d'ouvrage. Un ouvrage a une finalité et tous les éléments comptent pour atteindre l'optimum. Par exemple, les conditions de stockage du bois et le taux d'humidité des menuiseries selon leur destination sont des points de vigilance qui ont été traités dans le NF DTU 36.2. Cela implique de prendre le temps d'effectuer correctement la réception d'un produit au moment de sa livraison. La gestion des interfaces entre les corps de métiers a aussi été prise en considération : avec le maçon et le plaquiste pour les huisseries, le peintre pour les plinthes et les couvre-joints, ou encore le poseur de parquet ou d'escalier pour les plinthes et divers ouvrages.

 

On reproche parfois aux NF DTU de ne pas être faciles à lire. Est-ce une critique que vous avez intégrée ?

Tout d'abord, les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce NF DTU sont extrêmement compétentes et elles ont justement travaillé à le rendre plus accessible. J'ai d'ailleurs une pensée particulière pour un grand professionnel, Jean-Claude Gilet, qui nous a quittés et qui participa à cette rédaction avec assiduité, pertinence et professionnalisme.

Mais simplifier la lecture ne signifie pas seulement diminuer le nombre de pages. Nous avons cherché à éviter aux lecteurs qu'ils rebondissent d'article en article ou de page en page, en privilégiant une lecture plus fluide. Par exemple, au lieu de rédiger cinq pages de texte avec une quantité de titres ou de sous-titres, nous avons préféré concevoir des tableaux, plus didactiques. C'est l'autre aspect novateur de ce NF DTU : il s'attache à apporter plus de clarté afin que le plus grand nombre puisse s'y référer sans difficultés de compréhension. Il inclut également des schémas rappelant les différents types de dormants et leur mise en œuvre.

 

Les principales nouveautés du NF DTU 36.2

  • Vigilance sur l'acceptation des supports
  • Meilleure gestion des approvisionnements
  • Meilleure gestion des interfaces entre les corps de métiers
  • Nouvelles prescriptions pour le lambris (lames, panneaux et menuisés), pour une meilleure reconnaissance de ce type d'ouvrages
  • Exhaustivité des certifications du FCBA (panneaux, portes...)
  • Meilleure lisibilité des prescriptions pour les nombreux ouvrages
 

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