Panneaux photovoltaïques : une filière de recyclage efficace

L'éco-organisme PV CYCLE France collecte gratuitement les panneaux photovoltaïques hors service. Leur retraitement permet de recycler 95 % des matériaux. Un consortium européen réfléchit par ailleurs à la création d'un écolabel garantissant que les modules photovoltaïques composant un panneau ont été conçus pour présenter de bonnes performances techniques et environnementales, depuis la fabrication jusqu'au recyclage.
11:0016/03/2017
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Bâtimétiers Numéro 46 | Mars 2017

Que faire d'un panneau solaire photovoltaïque hors service ? Même si le cas se présente encore rarement compte tenu du faible âge moyen de ces produits dont la durée de vie dépasse souvent les 25 ans, il arrive qu'un panneau soit endommagé durant le transport ou la pose. En ce cas, pas de souci : ces produits étant soumis depuis 2014 à la législation européenne sur les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), la filière de collecte et de recyclage est en place. Financé par l'éco-participation payée par le client au moment de l'achat de son installation (0,60 euro par panneau de moins de 10 kg et 1,20 euro au-delà), l'éco-organisme agréé PV CYCLE France a créé deux filières de collecte gratuite des panneaux à recycler. Pour les petites quantités à enlever (moins de 40 panneaux), l'éco-organisme proposait déjà 103 points de collecte volontaire sur le territoire fin 2015, chiffre qui sera porté à 166 fin 2017. Le professionnel intéressé peut facilement trouver le point le plus proche de son chantier sur le site internet www.pvcycle.fr. Au-delà de 40 panneaux, PV CYCLE France se charge directement de la collecte sur place, après prise de rendez-vous via Internet.
Les panneaux récupérés dans l'Union européenne (ceux venant de France représentaient 366 tonnes en 2015) sont ensuite acheminés pour retraitement dans différentes usines, situées principalement en Allemagne et en Belgique. L'opération permet de recycler de l'ordre de 95 % du verre, de l'aluminium, du cuivre et des semi-conducteurs composant les panneaux.
Précurseur de cette filière, l'américain First Solar avait, avant même l'entrée en vigueur de la directive européenne de 2014, mis en place un système de collecte de ses panneaux usagés en vue de les recycler dans ses sites de production. Ce spécialiste des panneaux à couche mince à base de tellurure de cadmium a toujours cherché à récupérer les matériaux de ses panneaux en fin de vie pour les réutiliser dans de nouveaux modules, car ils sont rares et chers.

 

Les efforts environnementaux portent aussi sur l'amont de la filière solaire, c'est-à-dire sur la production des modules composant les panneaux photovoltaïques. First Solar a ainsi participé avec d'autres industriels à un projet pilote mené par les institutions européennes sur le calcul du bilan environnemental des modules. Les critères pris en compte sont multiples : bilan carbone dans la fabrication des modules, consommation d'eau, d'énergie et de matières premières au moment de la production, émission de polluants atmosphériques... Les résultats définitifs devraient être connus prochainement mais d'ores et déjà, en se basant sur des résultats provisoires, First Solar note, dans sa documentation officielle, que la technologie au tellurure de cadmium est considérée comme présentant le meilleur impact environnemental par kWh produit. En parallèle, plusieurs organismes travaillent à la création d'un écolabel à l'échelle de l'Union européenne, permettant de tirer vers le haut la qualité des modules photovoltaïques mis sur le marché, dans le but avoué d'améliorer leurs performances environnementale et énergétique. Un autre objectif est de valoriser les modules de haute qualité produits par les industriels ayant des usines en Europe face à la concurrence asiatique.

 

En attendant l'écolabel, la France joue les précurseurs en Europe via une démarche intermédiaire : dans le cadre des appels d'offres lancés par l'État en faveur des énergies renouvelables, la Commission de régulation de l'énergie, qui gère les dossiers, attribue en effet aux candidats une note finale dépendant pour 70 % du prix proposé mais aussi, pour l'essentiel du restant, de l'empreinte carbone des modules composant les panneaux photovoltaïques.

Pour en savoir plus

GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

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