Un succès à mettre au crédit de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) et de son copilote, l’Association française des toitures et façades végétales, tous deux ayant déjà œuvré en 2023 pour donner naissance à cet événement, en prise directe avec des enjeux environnementaux et sociétaux.
En effet, il s’agit avec les Paris Rooftop Days, qui s’adressent tant au grand public qu’aux professionnels, de valoriser les toitures comme de nouveaux lieux de vie et de partage, mais aussi comme des vecteurs de lutte contre le dérèglement climatique, grâce notamment à leur végétalisation ou encore à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques. D’autant que le potentiel d’exploitation des toits parisiens est considérable. Il existe quelque 12,5 millions de mètres carrés de toitures-terrasses de plus de 50 m² dans la capitale, soit l’équivalent d’environ mille terrains de football !
Pour le dire autrement, un véritable eldorado pour les professionnels du secteur, appelés à réenchanter ces espaces urbains, jusqu’alors méconnus et sous-exploités, qui plus est, à l’heure de la frugalité foncière, du développement des énergies propres et de la préservation de la biodiversité. Le thème transversal aux trois jours des Paris Rooftop Days était, cette année, « Bouger, s’aérer ».
Sur la cinquantaine d’animations proposées au grand public, la plupart étaient tournées soit vers des activités physiques (capoeira, yoga, silent disco…), soit vers des ateliers nature, par exemple de jardinage. Une quinzaine de toitures emblématiques parisiennes et de la proche couronne étaient mobilisées, à l’instar de l’Opéra Bastille dans le 11e arrondissement, de l’Aroma Toit, première ferme urbaine de lavande nichée en hauteur dans le 16e arrondissement, ou de La Seine musicale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Du côté des professionnels, la journée du 26 septembre, ponctuée de différents temps forts, leur était consacrée. Tout d’abord, plusieurs conférences ont été organisées, au dernier étage de l’immeuble Sky and Garden à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) par l’Union des architectes des Hauts-de-Seine, notamment sur le thème de la surélévation, ainsi qu’au Mama Shelter Paris West (15e arrondissement) où s’est tenue une table ronde sur les nouveaux usages des toitures-terrasses pour faire progresser leur utilisation durable, sociale et créative.
Étancheurs, architectes, urbanistes, maîtres d’ouvrage, élus… personne ne manquait à l’appel pour explorer les différentes façons de réinventer les toitures parisiennes. Ensuite a eu lieu la remise du trophée Paris Rooftop Days de la toiture européenne la plus innovante. Le prix est revenu au complexe sportif Alain-Mimoun de Rueil-Malmaison (92), qui présente la prouesse technique d’avoir un plateau sportif de 6 500 m² positionné en toiture (piste d’athlétisme, terrains multisports, zones de saut en longueur…).
Sans oublier une soirée festive sur le Rooftop du Mama Shelter Paris West. Les Paris Rooftop Days ont aussi pu bénéficier du soutien de la Ville de Paris, fermement engagée en faveur d’une capitale plus verte et solidaire. Pour preuve, l’entrée en vigueur de son plan local d’urbanisme bioclimatique fin 2024, qui encourage les porteurs de projet à végétaliser des bâtiments existants, tout en respectant une logique de sobriété énergétique.
Face aux défis majeurs auxquels les villes sont aujourd’hui confrontées, les Paris Rooftop Days, en tant que laboratoire d’expérimentations et de solutions, sont appelés à un bel avenir, à l’image de leurs homologues les Rooftop Days à Rotterdam (Pays-Bas) lancés en 2015 et, plus proche de nous, le festival marseillais « À nous les toits ».
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