A l’occasion de cette première rencontre avec la nouvelle Secrétaire d’État en charge de la formation et de l’apprentissage, Jacques CHANUT a établi un panorama très sombre de la situation de l’apprentissage dans notre secteur. Entre 2008 et 2016, le nombre de jeunes entrants en apprentissage dans la profession a diminué de moitié. Et cette chute est loin d’être enrayée. Il a rappelé également la grande difficulté financière dans laquelle se trouvent bon nombre de CFA, un peu partout sur le territoire.
Si la baisse d’activité générale est l’une des explications de cette détérioration, elle n’est pas la seule raison : Jacques CHANUT a très clairement mis en avant l’ensemble des contraintes qui pèsent sur le contrat d’apprentissage et qui encouragent les entreprises à se tourner davantage vers la main d’œuvre détachée.
Il a notamment déploré que le gouvernement ait retiré, sous la pression des syndicats étudiants, une mesure phare de la loi « EL KHOMRI » qui visait à assouplir le régime des heures supplémentaires pour les apprentis mineurs. Il a appelé la ministre à se saisir du débat parlementaire à venir pour tenter de rétablir cette disposition en lui apportant tous les garde-fous nécessaires. Loin des postures idéologiques et des caricatures, le Président a indiqué qu’un minimum de bon sens exigeait une cohérence du temps de travail entre les apprentis mineurs et leur maître d’apprentissage. La ministre, convaincue sur le fond, n’a toutefois pas caché ses craintes de nouvelles protestations de rue. Jacques CHANUT l’a mise en garde : ne rien faire sur cette disposition reviendrait à reconnaître l’échec de l’engagement présidentiel de 2012 sur les 500 000 apprentis formés dans le pays.
Armel LE COMPAGNON, président de la commission formation de la FFB, a précisé que d’autres mesures, plaidées de longue date par la FFB, étaient de nature à relancer l’apprentissage : notamment la comptabilisation systématique des apprentis au titre des clauses d’insertion dans les marchés publics et, par ailleurs, l’ouverture des titres professionnels par la voie de l’apprentissage. Ce dernier point fait d’ailleurs l’objet d’un consensus entre les partenaires sociaux et bénéficie du soutien du ministère du Travail. Armel LE COMPAGNON a donc incité la ministre à appuyer la démarche auprès de l’Éducation Nationale pour publier rapidement les textes nécessaires à la mise en œuvre de cette diversification des voies de formation.
Enfin, la FFB a déploré le blocage incompréhensible de la « Commission nationale de la certification professionnelle » quant au renouvellement du titre professionnel de « ramoneur fumiste » créé depuis 2001 et déjà renouvelé en 2010. Ce non renouvellement met en péril la formation de nombreux professionnels. La ministre s’est engagée à intervenir personnellement pour débloquer la situation.