Activité partielle de longue durée rebond - un nouveau dispositif pour les entreprises en difficulté

Le dispositif d’activité partielle de longue durée rebond (APLD-R), instauré par la loi de finances pour 2025, est désormais applicable. S’il est plus avantageux que le dispositif d’activité partielle de droit commun, sa mise en oeuvre s’avère plus délicate.
15:4103/06/2025
Rédigé par FFB Nationale
revue
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Batiment Actualité Numéro 10 | juin 2025

Les avantages de l’APLD-R

 

L’APLD-R permet aux entreprises de réduire l’horaire de travail des salariés, dans la limite de 40 % 1 de la durée légale ou de la durée prévue au contrat si elle est inférieure. Les salariés reçoivent une indemnité horaire d’APLD-R correspondant à 70 % de leur rémunération brute.

 

L’État reverse à l’entreprise une allocation d’un montant de 60 % de la rémunération. En contrepartie, celle-ci doit prendre des engagements en matière de maintien dans l’emploi et de formation professionnelle. L’entreprise devra adresser à l’Administration un bilan sur le respect de la réduction maximale de l’horaire de travail et des engagements.

 

Un accord d’entreprise est nécessaire…

 

Actuellement, il n’y a pas d’accord de branche dans le bâtiment qui permettrait de mettre en place l’APLD-R par un document unilatéral de l’employeur. Dans un contexte de relations paritaires tendues, l’issue d’une négociation semble très incertaine. De ce fait, l’activité partielle doit être mise en oeuvre au moyen d’un accord d’entreprise, d’établissement ou de groupe.

 

Cet accord doit être validé par la DDETS(PP) 2, qui contrôlera la présence de mentions obligatoires, mais aussi le contenu du diagnostic préalable et des engagements souscrits par l’entreprise pour se prononcer (voir ci-dessous). L’autorisation de mise en oeuvre de l’activité partielle de longue durée pourra être accordée pour six mois maximum et être renouvelée par la DDETS(PP) dans la limite de 18 mois sur une période de 24 mois consécutifs.

 

Les accords pourront être transmis pour validation jusqu’au 28 février 2026 au plus tard.

 

… avec des mentions obligatoires

 

L’accord d’entreprise, d’établissement ou de groupe doit comporter les mentions obligatoires suivantes :

  • un préambule comprenant un
    diagnostic détaillé :
    • de la situation économique de l’entreprise,
    • de ses perspectives d’activité et des actions à engager pour garantir la pérennité de l’activité,
    • et des besoins de développement des compétences dans l’entreprise au vu de ces perspectives d’activité ;
  • la date de début et la durée d’application de l’APLD-R ;
  • son périmètre ;
  • la réduction maximale de l’horaire de travail sur la période considérée ;
  • les engagements souscrits ;
  • les modalités d’information des organisations syndicales de salariés signataires et des institutions représentatives du personnel sur la mise en oeuvre de l’accord.

 

… et des mentions
facultatives

 

L’accord peut préciser :

 

  • les efforts fournis par les dirigeants salariés compris dans le périmètre de l’accord, par les mandataires sociaux et les actionnaires pendant la durée d’application du dispositif ;
  • les conditions de prise des congés payés et d’utilisation du compte personnel de formation des salariés, avant ou pendant la période d’application de l’APLD-R ;
  • les moyens de suivi de l’accord par les organisations syndicales ;
  • les actions en faveur du maintien dans l’emploi des salariés âgés d’au moins 57 ans.

 

La DDETS(PP) peut exiger un remboursement

 

La DDETS(PP) pourra demander le remboursement des allocations versées à l’employeur en cas de :

  • non-respect des engagements ;
  • trop-perçu ;
  • licenciement économique d’un salarié compris dans le périmètre de l’accord pendant sa durée d’application ;
  • dépassement de la réduction maximale de l’horaire de travail de 40 %.

 

Ce remboursement pourra ne pas être exigé s’il est incompatible avec la situation économique et financière de l’entreprise.

 

Un cumul possible avec l’activité partielle de droit commun sous conditions

 

L’entreprise ne peut pas cumuler l’APLD-R avec l’activité partielle de droit commun pour les mêmes salariés sur une même période.

 

Le cumul n’est possible que si le recours à l’activité partielle de droit commun concerne d’autres salariés et n’est pas justifié par la conjoncture économique.

 

L’entreprise ne peut pas bénéficier pendant la même période de l’APLD-R et de l’ancien dispositif d’APLD mis en oeuvre pendant la crise sanitaire.

 

Qu’en pense la FFB ?

 

Si ce nouveau dispositif est bienvenu pour les entreprises dans un contexte économique difficile, les conditions pour permettre son application pourraient s’avérer dissuasives.

 

Un questions-réponses est disponible sur travail-emploi.gouv.fr. Votre fédération peut vous aider dans la mise en place de cet accord.

 

  1. Exceptionnellement, cette durée peut être portée à 50 %.
  2. Direction départementale de l’emploi, du travail, de la solidarité et de la protection des populations.

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