Hygiène sur les chantiers - Un incontournable

La possibilité d’accéder facilement à des équipements sanitaires est aussi importante sur un chantier que dans les locaux de l’entreprise. L’organisation des conditions d’hygiène relève du maître d’ouvrage lors de la préparation du chantier, et l’employeur doit s’assurer de l’effectivité des solutions prévues.
12:1403/09/2025
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 14 | septembre 2025

Toilettes et eau à proximité, endroit propre avec une température adaptée pour déjeuner, se changer et entreposer ses affaires personnelles si les salariés se changent sur place : les obligations fixées par le Code du travail diffèrent selon la durée du chantier mais, dans tous les cas, avant chaque chantier et quelle qu’en soit sa durée, le chef d’entreprise doit vérifier que les salariés disposeront de ces installations. L’hygiène au travail et la propreté des locaux reflètent aussi l’image de marque de l’entreprise, participent à la satisfaction des salariés, contribuent à la qualité de l’accueil et à l’attractivité des métiers du bâtiment.

 

Des obligations pour l’employeur et le maître d’ouvrage

 

La mise à disposition d’installations sanitaires conformes à la règlementation est de la responsabilité de l’employeur. Le maître d’ouvrage a également des responsabilités. Sur les chantiers soumis à coordination SPS, l’organisation de la mise en commun des installations de chantier fait partie des missions du coordonnateur, l’information des entreprises figurant dans le plan général de coordination.

 

Lorsque le montant de l’opération de construction excède 760.000 €, le maître d’ouvrage doit prendre les mesures nécessaires, avant toute intervention des entreprises pour que le chantier dispose d’une desserte en voirie, d’un raccordement à des réseaux de distribution d’eau potable et d’électricité, d’une évacuation des matières usées conformes aux obligations du Code du travail.

 

Aménagements possibles pour les chantiers de courte durée

 

Pour les chantiers de courte durée (jusqu’à quatre mois), certaines règles sur l’hygiène peuvent être aménagées. La FFB a publié, en collaboration avec d’autres organisations professionnelles, un guide pratique qui rappelle les obligations de l’ensemble des intervenants. Il détaille les différentes solutions ainsi que les aides financières à la disposition des entreprises pour améliorer l’hygiène sur les chantiers. Il donne également accès à une boîte à outils recensant les différentes solutions selon les types de chantier.

 

Téléchargez les documents, outils, affiches, fiches pratiques interactives, modèles de conventions et de clauses.

 

Intempéries et fortes chaleurs

 

Des dispositions spécifiques doivent être prises pour faire face aux aléas climatiques sur les chantiers. L’entreprise doit notamment prévoir :

 

  • de l’eau potable et fraîche en quantité suffisante, l’objectif étant de permettre aux travailleurs de se désaltérer, de s’hydrater, de se rafraîchir et d’assurer leur propreté individuelle. Un moyen doit être mis à disposition pour maintenir au frais, tout au long de la journée, l’eau destinée à la boisson, à proximité des postes de travail, notamment pour les postes de travail extérieurs.

    Téléchargez les documents, outils, affiches, fiches pratiques interactives, modèles de conventions et de clauses.

    Rappel : s’il est impossible de mettre en place l’eau courante, la quantité d’eau mise à la disposition des travailleurs afin qu’ils se désaltèrent ou se rafraîchissent est d’au moins 3 litres par jour par travailleur ;
  • un local ou des aménagements de chantier permettant d’accueillir les compagnons dans des conditions de nature à préserver leur santé et leur sécurité en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles d’y porter atteinte. Conformément aux nouveaux textes règlementaires 1, les mesures de prévention face au risque de chaleur intense doivent dorénavant être inscrites dans le plan d’action du DUER ou dans le programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail dans les entreprises de 50 salariés et plus 2.

 

Amendes administratives de la DREETS 3

 

Lorsqu’il constate une infraction aux règles d’hygiène, de restauration et d’hébergement sur les chantiers, l’inspecteur du travail a le choix entre l’option pénale (procès-verbal adressé au procureur) et l’option administrative (saisine du DREETS). S’il choisit la voie administrative, la DREETS informe par écrit l’entreprise des manquements retenus ; celle-ci a un mois pour présenter ses observations. La DREETS peut ensuite décider de prononcer un avertissement ou une amende.

 

Si elle choisit l’amende, elle prend en compte, pour en fixer le montant, les circonstances et la gravité du manquement, le comportement de son auteur, notamment sa bonne foi, ainsi que ses ressources et ses charges. Une amende de 4 000 € maximum par manquement et par salarié concerné est encourue. En cas de nouveau manquement dans les deux ans, ce montant peut être doublé. En cas d’avertissement, tout manquement de même nature constaté au cours de l’année suivante peut donner lieu à l’amende majorée de 50 %.

 

L’employeur ainsi que les représentants du personnel, s’ils existent, sont informés, par une décision motivée, du montant de l’amende retenu. L’amende administrative exclut les poursuites pénales devant le tribunal correctionnel.

 


La subvention TOP BTP

Pour aider les entreprises de moins de 50 salariés à améliorer l’hygiène et l’organisation sur les chantiers, la subvention TOP BTP est proposée par l’Assurance maladie − Risques professionnels. Dans la limite d’un plafond de 25 000 € et à concurrence de 50 % du montant HT des sommes engagées, la caisse régionale peut aider au financement de :

  • bungalows de chantier mobiles et autonomes, isolés et chauffés, destinés à héberger le personnel et comportant lave-mains et W.-C. ;
  • coffrets électriques de chantier (maximum trois unités par entreprise).

 

Les entreprises de moins de 200 salariés peuvent également bénéficier de contrats de prévention pour les aider à acquérir des roulottes et bungalows de chantier.


En savoir plus sur la subvention TOP BTP
  1. Décret no 2025-482 et arrêté du 27 mai 2025.
  2. Cf. Bâtiment actualité no 11 du 25 juin 2025, p. 12-13.
  3. Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités
  Chantiers de MOINS de quatre mois 1
Quel que soit l’effectif, par exemple si un ou deux salariés sont seuls sur un chantier pour un ou deux jours
Chantiers de PLUS de quatre mois 2
Quel que soit l’effectif

Vestiaires

Rappel : Interdiction d’y entreposer des produits, matériaux dangereux ou salissants ainsi que des matériels

Local aéré, éclairé, suffisamment chauffé ou maintenu à une température adaptée, nettoyé au moins une fois par jour et tenu en état constant de propreté, muni :
• d’armoires-vestiaires individuelles ou, si impossibilité, de patères en nombre suffisant ;
• de sièges en nombre suffisant.
En cas d’impossibilité, des véhicules de chantier peuvent être spécialement aménagés. Local pour assurer la propreté individuelle, disposer de cabinets d’aisance, de vestiaires et, si possible, de douches à l’abri des intempéries.
Local aéré, éclairé, suffisamment chauffé ou maintenu à une température adaptée, communiquant directement avec les lavabos sans passer par l’extérieur et tenu en état constant de propreté, muni :
• d’armoires-vestiaires individuelles ininflammables avec une serrure ou un cadenas permettant de séparer les vêtements propres des vêtements souillés ;
• de sièges en nombre suffisant.
L’employeur doit mettre en place des vestiaires distincts si l’effectif du chantier comporte des femmes.
Eau + lavabos Eau potable en quantité suffisante pour se désaltérer, s’hydrater, se rafraîchir et assurer la propreté individuelle. Lavabos et rampes, si possible à température variable, à raison d’un orifice pour 10 travailleurs, accompagnés de moyens de nettoyage et de séchage, entretenus et changés chaque fois que nécessaire.
En cas d’impossibilité de mettre en place l’eau courante, un réservoir d’eau potable d’une quantité suffisante est raccordé au lavabo.
Eau potable en quantité suffisante pour se désaltérer, s’hydrater, se rafraîchir et assurer la propreté individuelle. Lavabos et rampes, si possible à température variable, à raison d’un orifice pour 10 travailleurs, accompagnés de moyens de nettoyage et de séchage, entretenus et changés chaque fois que nécessaire.
Réfectoires Si des salariés prennent leur repas sur le chantier : local fermé, aéré, chauffé pendant la saison froide et maintenu à une température adaptée en été et tenu en état constant de propreté, muni :
• de tables et de chaises en nombre suffisant ;
• d’un moyen de réchauffage ou de cuisson et de conservation des aliments.
N. B. : Si les salariés vont au restaurant ou rentrent chez eux ou à l’entreprise pour manger le midi, le local n’est pas obligatoire.
Si des salariés prennent leur repas sur le chantier : local fermé, aéré, chauffé pendant la saison froide et maintenu à une température adaptée en été et nettoyé une fois par jour, muni :
• de tables et de chaises en nombre suffisant ;
• d’un moyen de conservation ou de réfrigération des aliments et des boissons ;
• d’une installation permettant de réchauffer les plats ;
• d’un robinet d’eau potable, fraîche et chaude, pour 10 usagers.
W.-C. Un cabinet d’aisance et un urinoir pour 20 travailleurs équipés de chasse d’eau : local fermé, aéré, éclairé, chauffé pendant la saison froide, muni de papier hygiénique et nettoyé et désinfecté une fois par jour.
Deux cabinets d’aisance pour 20 femmes.
Un cabinet au moins doit comporter un poste d’eau.
Les cabinets d’aisance sont séparés pour les personnels masculin et féminin.
Un cabinet d’aisance et un urinoir pour 20 travailleurs équipés de chasse d’eau : local fermé de l’intérieur, aéré, éclairé, chauffé pendant la saison froide, muni de papier hygiénique et nettoyé et désinfecté au moins une fois par jour.
Deux cabinets d’aisance pour 20 femmes.
Un cabinet au moins doit comporter un poste d’eau.
Les cabinets d’aisance sont séparés pour les personnels masculin et féminin.
En cas d’impossibilité de mettre en place les installations prévues par la règlementation Si la disposition des lieux ne permet pas de mettre en place ces installations et si un véhicule de chantier équipé ne peut être installé, l’employeur doit rechercher à proximité du chantier un local ou un emplacement offrant des conditions au moins équivalentes 3. Si la disposition des lieux ne permet pas de mettre en place les installations, une dispense peut être accordée par l’inspecteur du travail (après avis du CSE et du médecin du travail) avec mise en place d’une solution équivalente.
Douches 0bligatoires pour tous chantiers où s’effectuent des travaux insalubres ou salissants listés à l’annexe de l’arrêté du 23 juillet 1947 modifié 4.
Exemple : travaux au jet de sable, travaux exposant aux poussières d’amiante, au plomb, etc.
  1. Articles R. 4534-137 à R. 4534-145 du Code du travail (CT).
  2. Articles R. 4228-1 à R. 4228-25 CT.
  3. Article R. 4534-145 CT.
  4. Article R. 4228-8 CT.

Une question trop peu anticipée

Une enquête réalisée dans le cadre de la campagne ciblée sur l’hygiène en 2024 par l’OPPBTP auprès de plus de 200 chefs d’entreprise du BTP a révélé que tous les dirigeants se sentent concernés par l’hygiène, mais que la moitié d’entre eux considèrent comme insuffisantes les actions menées sur le sujet. Lors de la préparation du chantier, la question des installations sanitaires n’est pas anticipée dans un cas sur cinq.

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