Permis de construire - En cas d'annulation d'un refus pas de gel des règles d'urbanisme si le projet est modifié

Lorsque le refus d’une demande d’autorisation d’urbanisme est annulé par le juge, le pétitionnaire peut confirmer sa demande initiale. Elle sera alors réexaminée au regard des règles d’urbanisme applicables au moment de la demande initiale. Dans un arrêt rendu fin 2022, le Conseil d’État écarte ce gel des règles d’urbanisme si le projet a fait l’objet de modifications dépassant de simples ajustements ponctuels.
 
9:4826/04/2023
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 8 | avril 2023

Dans l’affaire 1 présentée devant le Conseil d’État, en décembre 2022, une première demande de permis avait été refusée.

Ce refus a été annulé par le juge administratif.

Le pétitionnaire a alors confirmé sa demande de permis, mais en modifiant le projet de façon importante et en méconnaissant certaines dispositions du plan local d’urbanisme entrées en vigueur depuis sa demande initiale.

Le permis a été délivré par le maire malgré ces modifications et a ensuite été attaqué par des voisins.

 

La question était alors de savoir si, lorsqu’on confirme une demande d’autorisation d’urbanisme, on peut bénéficier de la cristallisation des règles prévues par le Code de l’urbanisme, dès lors que l’on présente un projet différent de la demande initiale.

 

Le Conseil d’État a fait le choix d’une interprétation stricte de l’article L. 600-2 du Code de l’urbanisme : le projet contenu dans la confirmation doit être identique à la demande initiale et seuls de « simples ajustements ponctuels » sont tolérés.

À défaut, la confirmation serait regardée comme une demande nouvelle et ne bénéficierait pas de la cristallisation des règles d’urbanisme.

 

Que faut-il retenir de cet arrêt du Conseil d’État ?

 

Les pétitionnaires en situation de confirmer leur demande initiale ne doivent pas modifier leur projet au moment de la confirmation. De la sorte, ils pourront conserver le bénéfice de la cristallisation des règles d’urbanisme.

Si des modifications du projet sont souhaitées, elles pourront être obtenues, après la confirmation de la demande initiale, par le biais d’une demande de permis de construire modificatif.

Pour obtenir un permis modificatif, trois conditions cumulatives doivent être réunies :

  • la construction ne doit pas être achevée (et donc la déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux non encore déposée) ;
  • les modifications ne doivent pas porter atteinte à l’économie générale du projet ;
  • le permis initial doit être en cours de validité.

 

Lors de l’instruction d’une demande de permis modificatif, en présence de nouvelles règles d’urbanisme devenues plus restrictives, les droits détenus grâce au permis initial restent valables. Dès lors, le permis modificatif pourra autoriser la modification d’un projet, même si celui-ci est devenu illégal au regard des nouvelles règles applicables, sous réserve que ces modifications ne soient pas de nature à porter une atteinte supplémentaire à ces nouvelles règles par rapport au projet initial 2.

  1. Arrêt n° 395274 du Conseil d’État du 14 décembre 2022.
  2. Arrêts du Conseil d’État n° 23604 du 26 juillet 1982 et n° 72070 du 17 janvier 1990.

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