Fonctionnalités accrues et prestige de l'ancien

À l’issue de vingt-cinq mois de travaux, Legendre Construction a livré à Paris un ensemble immobilier tertiaire métamorphosé par la création d’un atrium et d’une surélévation vitrés, tout en respectant l’architecture de ses deux façades anciennes. Un projet qui témoigne de la capacité de l’entreprise à mener à bien des projets de réhabilitation complexes.

9:4421/03/2023
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Bâtimétiers Numéro 70 | mars 2023

À proximité de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, l’ensemble immobilier du 46-48, avenue de la Grande-Armée a retrouvé tout son lustre. Il se compose d’un bâtiment construit au début des années 1900 dans le style haussmannien, donnant sur l’avenue de la Grande-Armée, et d’un autre construit en 1926 dans le style Art déco, après une destruction par incendie, donnant dans la rue Brunel – tous deux formant désormais un ensemble homogène grâce à une réhabilitation réussie.

« Il s’agissait de réunir deux immeubles d’époques et de conceptions différentes en un ensemble tertiaire de 10 000 m2 qui offre toutes les fonctionnalités attendues aujourd’hui par un grand groupe international », explique Hervé Matyas, directeur de la réhabilitation en Île-de-France de Legendre Construction, qui a réalisé l’opération en entreprise générale pour le compte de la société d’investissement Ardian. Cette adresse prestigieuse est aujourd’hui le siège mondial du groupe pharmaceutique Sanofi. L’entreprise a métamorphosé ainsi les bâtiments existants en redéfinissant les circulations verticales, en ajoutant une surélévation côté Grande-Armée et en créant de toutes pièces un atrium abritant un auditorium entre les deux bâtiments, selon le projet imaginé par l’agence parisienne Franklin Azzi Architecture.

 

Des interventions complexes sur la structure

 

Le principal défi technique a été d’intervenir sur la structure existante des bâtiments sans menacer leur stabilité, ce qui a exigé un important travail d’ingénierie et de méthodes pour définir le bon phasage des opérations. Au-delà de la reprise en sous-œuvre sur une partie du bâtiment, qui a permis un réaménagement complet des sous-sols et la création d’un bassin de rétention, la transformation des circulations verticales – escaliers, ascenseurs – pour fluidifier les accès aux différents espaces a exigé des phases de stabilisation des bâtiments pendant les travaux. Ainsi, le noyau de la nouvelle cage d’escalier en béton a été réalisé avant les phases de démolition, afin d’assurer le contreventement du bâtiment pendant toute la durée de l’opération.

Autre point critique du chantier, la démolition d’un patio a été suivie de la construction de l’auditorium entre les deux bâtiments, avec la suppression de certains éléments porteurs pour respecter les volumes du dessin de l’architecte. En contrepartie, la structure métallique du bâtiment côté Grande-Armée a été renforcée ponctuellement par des éléments de charpente complémentaires, conformément aux préconisations du bureau d’études structures. Ce renforcement a également permis de reprendre les charges de la surélévation métallique d’un niveau, entièrement vitrée, qui dialogue avec la façade en pierre de taille et surplombe l’avenue en offrant une vue imprenable sur les toits de Paris et sur l’Arc de Triomphe. « Cette surélévation nous a obligés à raidir la structure du bâtiment, à l’issue de calculs complexes, pour que la flèche très contraignante imposée par la structure métallique soit respectée, ajoute Hervé Matyas. Après un chantier complexe de 70 000 heures de gros œuvre, nous avons livré un ensemble beaucoup plus clair et fonctionnel, grâce notamment à la grande verrière, située au quatrième niveau, qui surplombe l’auditorium. »

 

Façades : entre technique et architecture

 

L’opération comportait aussi un important travail au niveau de l’enveloppe, qui a permis à la fois de restaurer les façades patrimoniales dans les règles de l’art et d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments. « Sur la façade noble, avenue de la Grande-Armée, nous avons procédé à un nettoyage méticuleux de la pierre de taille et au remplacement à l’identique des profilés acier, dont les châssis de grandes dimensions ont demandé un Avis technique, ajoute le cadre dirigeant de Legendre Construction.

Nous avons également dû justifier leur conformité à la réglementation incendie, notamment en matière de désenfumage. » Les menuiseries extérieures ont également été remplacées sur la façade Art déco de la rue Brunel, pour garantir les performances requises en matière d’isolation thermique et acoustique, tout en respectant la rigueur de ce style. Le confort a été amélioré par l’installation d’un chauffage par plafond rayonnant et par des chapes isolantes au niveau des planchers. Issu d’une réhabilitation haut de gamme dans un périmètre de prestige, le nouvel ensemble est conforme aux certifications HQE « Bâtiment durable » et BREEAM, toutes deux au niveau « Excellent », qui concernent les aspects de développement durable. Il est également certifié Well au niveau « Gold », un label qui qualifie le bien-être des utilisateurs, ainsi que Wiredscore au niveau « Gold », qui correspond à la connectivité numérique du site.

 

Une fonction de management de projet

 

Enfin, l’entreprise générale a également dû gérer une opération de grande ampleur dans un périmètre urbain particulièrement contraint, avec des emprises de chantier exiguës et une circulation très dense. Le bruit et les dégagements de poussière ont été des préoccupations permanentes, prises en compte notamment dans les techniques de démolition choisies, de même que la protection des immeubles mitoyens, qui ont été équipés de capteurs de vibrations avec déclenchement d’une alerte à l’approche des seuils critiques. Legendre Construction a pris le projet à bras-le-corps en mobilisant, sous la houlette du patron de chantier, plus de dix encadrants ayant chacun une attribution précise – gros œuvre, clos couvert, corps d’état techniques, corps d’état architecturaux… – qui ont dirigé jusqu’à 140 compagnons au pic de l’activité. « Le rôle de l’entreprise générale est celui d’un chef d’orchestre qui coordonne les études en amont, puis les interventions de toutes les entreprises, en effectuant une synthèse permanente à l’avancée des travaux, pour anticiper les difficultés techniques ou tout retard de livraison », conclut Hervé Matyas. Un savoir-faire dans le management de projet qui était indispensable pour mener à bien une opération aussi complexe.

 

Après un chantier complexe de 70 000 heures de gros œuvre, nous avons livré un ensemble beaucoup plus clair et fonctionnel. 

HervéMatyas,directeur de la réhabilitation en Île-de-France de Legendre Construction.

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