Rénovation du spa de l'hôtel Royal : un projet d'envergure au planning ambitieux

Lot peinture : une organisation au millimètre

L’entreprise a utilisé des matériaux à la fois esthétiques et fonctionnels, avec une attention particulière portée à l’acoustique et des finitions adaptées aux environnements humides. Des plafonds suspendus en feutrine rigide composés de 350 éléments ont, par exemple, été installés au-dessus du bassin intérieur pour réduire les réverbérations sonores. « Nous avons utilisé à la fois des éléments en staff et en placo, notamment à l’accueil, où nous nous sommes servis d’un élément décoratif en bois okoumé de 4 mm taillé en triangles pour créer un effet de relief qui rappelle les montagnes d’Évian », poursuit Lionel Feijao.

Le staff a également été utilisé pour les gorges lumineuses présentes dans certains plafonds. « Cette technique était la plus appropriée pour obtenir un rayon parfait tout en facilitant les finitions, notamment pour les faux plafonds et les poteaux de l’accueil où nous avons pu créer des angles arrondis », explique le chargé d’affaires.

Côté revêtements muraux, l’entreprise Baffy a utilisé des peintures en écolabel A+, qui détiennent moins d’un gramme de COV (composés organiques volatils) par litre. Une peinture spécifique aux zones humides a été posée dans les vestiaires et les locaux attenants à la zone du bassin qui se trouvaient dans une zone classée EB+C. « Concernant l’organisation du lot peinture, nous avons débuté par la plâtrerie, car nous intervenions dans des zones complètement vides. 

Ensuite, nous avons commencé les préparations de peinture. Après les enduits, il y a eu le ponçage, l’impression et la mise en peinture des supports en deux couches. Nous sommes montés jusqu’à neuf peintres pour couvrir 3.500 m2 en seulement un mois et demi. J’ai dû découper le travail en fonction de la libération des zones par les autres corps d’état.

Il y avait des zones qui se libéraient tardivement, comme la zone piscine : nous avons dû peindre presque la moitié du bâtiment en seulement deux semaines », indique Lionel Feijao. À noter que dans la snow cave, un enduit projeté en micro-granulés a été appliqué au plafond au pistolet pour obtenir une isolation acoustique. D’autres murs ont été recouverts par des feuilles de pierre issues de blocs d’ardoise, de mica ou de marbre pour produire un aspect naturel.

« Le résultat final, à la fois sur le plan de la décoration et de la technicité unique requise pour un espace de 1 700 m2, témoigne de l’exigence que nous avons su porter tout au long du chantier », se félicite Lionel Feijao.

Optimisation des délais : comment les acteurs du chantier ont relevé le défi

Antonio Soares, architecte, et Thibault Harman, directeur opérationnel chez MC Consult, un cabinet d’ingénierie basé à Paris (XXe arrondissement), ont endossé le rôle d’OPC (organisation, pilotage et coordination de chantier) sur la rénovation du spa de l’hôtel Royal. Leur mission consistait notamment à orchestrer une coordination fluide et quasi minutée entre tous les acteurs et à organiser les tâches afin de garantir le respect des délais et la réussite globale du projet.

« L’opération devait initialement se dérouler en une seule phase avec un budget de huit millions d’euros. Mais le chantier s’est finalement déroulé en trois phases en raison de problèmes d’appréhension du sujet, de budget, de délais d’études et synthèses. Pour la phase 3, le maître d’ouvrage a donc souhaité que nous prenions également en charge la maîtrise d’œuvre d’exécution. Nous avons dû nous adapter aux différentes problématiques en construisant des solutions avec tous les acteurs du chantier », précise Thibault Harman.

Par exemple, le bassin intérieur a été complètement recouvert d’un platelage, ce qui a permis aux corps d’état techniques et à l’entreprise Baffy de travailler en plafond pendant que le carreleur posait la faïence dans le bassin en toute sécurité.

Résultat : ce bassin intérieur a bien été livré en phase 1, le 4 juillet 2023. De son côté, l’entreprise Baffy a dû mettre en place une organisation inédite pour livrer en un temps record ce chantier complexe qui incluait la gestion d’un site occupé, l’hôtel continuant d’accueillir des clients. « Nous avons concentré toutes nos études, qui en général durent un mois, sur dix jours. Cela a vraiment mobilisé la totalité des forces de l’entreprise.

Nous nous sommes réparti les tâches, chacun avait son rôle. La préparation en amont a été cruciale », souligne Lionel Feijao. La réactivité des équipes a également joué un rôle majeur. « Nous avons mobilisé un maximum d’hommes sur le site, atteignant jusqu’à trente personnes en même temps. Dès qu’il y avait un sujet bloquant, le fait d’être présent sur place en permanence permettait de prendre des décisions rapidement, même si cela impliquait des décisions financières avec un impact important. C’est ce qui nous a permis de tenir les délais », conclut Lionel Feijao.