Dans un contexte de stabilisation à haut niveau de la commande locative sociale, la
forte hausse des ventes de logements du secteur privé fait aujourd'hui sentir ses effets. Elles ont progressé de 13,3 % dans l'individuel diffus et de 19,8 % dans le collectif en 2015, elles s'inscrivent encore en hausse de 14,2 % en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2016 dans l'individuel et de 18 % sur deux trimestres dans le collectif. [...] un « redressement technique » sur la base des ventes passées conduit la FFB à prévoir qu'environ
375 000 logements seront mis en chantier en 2016, soit une hausse de 8,6 %.
Côté non résidentiel neuf, [...] une reprise plus rapide que prévue. Ainsi, hors locaux agricoles et hôtellerie, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2016, les surfaces autorisées et commencées s'inscrivent respectivement en hausse de 8,5 % et 3,1%, alors que les prévisions FFB de décembre 2015 pour 2016 tablaient sur un recul de 1 % à 2 % des surfaces mises en chantier. En revanche, l'amélioration-entretien, qui comptait pour 56 % de l'activité bâtiment en 2015, reste à la traîne avec une croissance limitée à 1,0 %. Malheureusement,
la reprise ne bénéfice pas à toutes les zones géographiques. La fracture tend même à s'agrandir entre les territoires économiquement et démographiquement dynamiques, qui bénéficient de la reprise du neuf, et les autres zones, qui restent à l'écart de la reprise, même si les besoins y restent importants. De fait, la requalification de nombre de bourgs et petits ou moyens centres-villes s'y avère indispensable. L'enjeu urbanistique de ces prochains mois et années consistera fondamentalement à sortir de la facilité qui revient à assimiler cette fracture à une simple opposition métropoles/reste du territoire voire, par abus de langage, métropoles/ruralité. Le redressement global de l'activité fait graduellement sentir ses effets sur l'appareil de production. Ainsi,
l'emploi se stabilise dans le bâtiment. Il recule encore de 11 200 postes au premier semestre 2016 (1,0 %), mais le tassement de tendance s'avère net (35 600 en 2015) et les premières informations disponibles sur le troisième trimestre s'avèrent encourageantes. Reste que les prix des marchés signés par les entreprises et leur situation de trésorerie s'affichent toujours en deçà de leur valeur de moyen terme, même si la phase critique semble dépassée.
Un environnement institutionnel très favorable, le retour de la confiance, les exceptionnelles conditions de crédit, la reprise sur le marché de l'ancien, tout comme l'absence de déstabilisation des économies suite au « Brexit » et aux attentats de cet été, plaident pour un renforcement progressif de l'activité, qui prendrait son véritable essor au tournant 2016-2017. Il faut malgré tout s'assurer que toute la filière (banques, assureurs-crédits, fournisseurs et entreprises) accepte de prendre un peu plus de risques pour le permettre.
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