Nouveau DPE : des changements majeurs à partir du 1er juillet 2021

Afin d’améliorer une nouvelle fois leur fiabilité, les diagnostics de performance énergétique (DPE) vont être fortement réformés à partir du 1er juillet 2021. Ils seront basés sur une méthode harmonisée avec celle des autres réglementations et deviendront « opposables » dans le cadre d’une vente ou location.
11:0608/03/2021
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En outre, une évolution majeure porte sur la future étiquette énergie qui tiendra compte des émissions de gaz à effet de serre. Il sera obligatoire d’afficher l’étiquette énergétique du bien sur toutes les annonces immobilières à compter du 1er janvier 2022.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment, en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en terme d’émissions de gaz à effet de serre.

Le DPE décrit le bâtiment ou le logement (surface, orientation, murs, fenêtres, matériaux, etc), ainsi que ses équipements de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, de refroidissement et de ventilation.

À partir du 1er juillet 2021, afin de fiabiliser ce diagnostic, la méthode de calcul changera, le DPE sera rendu plus lisible et il deviendra « opposable » dans le cadre d’un contrat de vente ou de location.

 

Une méthode de calcul unifiée pour tous les logements

Jusqu’à présent, les DPE pouvaient indiquer soit la quantité d’énergie effectivement consommée par le logement (sur la base de factures), soit la consommation d’énergie estimée pour une utilisation standardisée du bâtiment ou du logement selon 3 usages (chauffage, refroidissement et eau chaude sanitaire).

À partir du 1er juillet 2021, il n'existera plus qu'une seule méthode de calcul conventionnelle en énergie primaire, qui s’appuiera uniquement sur les caractéristiques physiques du logement (qualité de l’isolation, type de fenêtre, système de chauffage...). Ce calcul prendra en compte les consommations de deux nouveaux usages énergétiques d'un bâtiment. Ainsi, aux consommations liées au chauffage, au refroidissement et à l’eau chaude sanitaire viendront s'ajouter les consommations liées à l'éclairage et aux auxiliaires. La méthode de calcul « sur facture » ne sera plus utilisable et il ne sera plus possible de remettre un DPE vierge.

 

Une fusion entre les critères énergie et carbone

Jusqu’à présent, les DPE comportaient deux étiquettes avec une échelle de 7 classes de A à G (A correspondant à la meilleure performance, G à la plus mauvaise) :

  • l’étiquette énergie pour connaître la consommation d’énergie primaire ;
  • l’étiquette climat pour connaître la quantité de gaz à effet de serre émise.

L'étiquette énergie est conservée et inclura désormais les émissions de C02. Cette étiquette énergie conservera la déclinaison de A à G pour le logement mais a été profondément revue au regard de ce double critère.

Les nouvelles classes énergétiques se déclinent ainsi :

  • Classe A : moins de 70 kWh/m2.an et de 6 kg CO2/m2.an
  • Classe B : 70 à 110 kWh/m2.an et 6 à 11 kg CO2/m2.an
  • Classe C : 110 à 180 kWh/m2.an et 11 à 30 kg CO2/m2.an
  • Classe D : 180 à 250 kWh/m2.an et 30 à 50 kg CO2/m2.an
  • Classe E : 250 à 330 kWh/m2.an et 50 à 70 kg CO2/m2.an
  • Classe F : 330 à 420 kWh/m2.an et 70 à 100 kg CO2/m2.an
  • Classe G : plus de 420 kWh/m2.an et de 100 kg CO2/m2.an

En conséquence, certains bâtiments ou logements pourront ne pas bénéficier de la même étiquette selon que le calcul est effectué avec l'ancienne et la nouvelle méthode. Par exemple, certains bâtiments ou logements chauffés à l'électricité pourront bénéficier d'une étiquette plus favorable et d'autres, chauffés au gaz ou au fioul, d'une étiquette moins favorable. Le nombre total de bâtiments ou logements de chaque catégorie restera toutefois approximativement le même.

 

Le DPE devient opposable juridiquement

Jusqu’à présent, le DPE n’a qu’une valeur informative, si bien que l’acquéreur ou le locataire ne peut, en principe, se prévaloir à l’encontre du vendeur ou du bailleur des informations qu’il contient.

À compter du 1er juillet 2021, les informations contenues dans un DPE deviendront pleinement opposables. Il ne s’agira plus d’un simple document informatif. L'acheteur ou le locataire pourront se retourner contre le vendeur ou le propriétaire en cas de manquement ou erreur.

Autrement dit, le vendeur ou le bailleur engagera sa responsabilité contractuelle envers l’acquéreur ou le locataire en cas d’information erronée figurant dans le DPE, si cette information erronée leur cause un préjudice (par exemple la perte de chance d’acquérir à un prix moindre ou de négocier à la baisse le montant des loyers).

A noter
Les recommandations du diagnostiqueur accompagnant le DPE conserveront un caractère informatif et ne seront pas opposables.

Des mesures qui se renforceront progressivement pour éradiquer les passoires énergétiques

  • 1er juillet 2021 : le DPE devient opposable.
  • 1er janvier 2022 : affichage obligatoire des étiquettes « énergie » (intégrant les émissions de CO2) et de l’estimation du montant moyen des factures énergétiques du logement dans les annonces immobilières
  • 1er janvier 2023 : interdiction de louer des logements dont la consommation d'énergie finale est supérieure à 450 kWh/m2.an (décret « Décence »)
  • 1er janvier 2025 : les derniers DPE réalisés selon l'ancienne méthode ne pourront plus être utilisés / les logements classés G ne pourront plus être loués (projet de loi dit Climat et Résilience actuellement en débat au Parlement)
  • 1er janvier 2028 : interdiction de louer des logements classés en F ou G
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