Les prix sont tirés à la baisse depuis le covid, Serge BUNIAZET

Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents. Serge Buniazet, PDG de Perrier Constructeurs depuis quatorze ans, entreprise de dix-huit personnes spécialisée dans les garde-corps, escaliers, et charpentes, est le président de la chambre « Métallerie » de la section Clos Couvert.
16:5810/11/2020
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Quelles sont les activités couvertes par la chambre « Métallerie » ?

Nous prenons du métal, acier ou aluminium principalement, et nous le transformons dans nos ateliers en garde-corps, en portes, en escaliers...  Nous faisons des charpentes aussi. Parmi nos adhérents, une grosse soixantaine, nous avons également des aluminiers qui font avant tout des portes et des fenêtres.

Ce sont des entreprises de quelle taille en moyenne ?

Sur Lyon vous en avez au moins une dizaine qui sont à plus de 50 personnes. Mais la majeure partie oscille entre dix et trente salariés.

Quels sont vos donneurs d'ordre ?

Beaucoup de promoteurs en habitations et bureaux, et puis des industriels qui nous contactent directement pour réaliser des bâtiments, des structures de machines, des planchers. Certains adhérents travaillent aussi avec des régies.

Comment vos adhérents ont-ils vécu le confinement ?

Dès le mardi et le mercredi suivant l’annonce du confinement, tout le monde avait fermé. Et puis on a rouvert les ateliers au fur à mesure avec des mesures barrières avant même les mesures prônées par l’OPPBTP.  Pour les chantiers, cela a été un peu plus compliqué, certains sont encore décalés.

Vos entreprises ont donc pu reprendre l’activité plus tôt dans leurs ateliers ?

Pour certains en effet, d'autres ont dû rester fermés beaucoup plus longtemps. Car quand vous travaillez à flux tendu, il faut aller prendre des cotes sur les chantiers puisque nous faisons nos ouvrages en fonction des réalisations du maçon... Et quand le maçon ne travaille pas, vous ne pouvez pas vérifier les cotes. Nous avons été confrontés à ce phénomène particulier qui est d'avoir anticipé la reprise et d’être pourtant bloqués par manque de travail.

Vous avez tous fait appel au chômage partiel et au prêt garanti par l’État (PGE) ?

Le chômage partiel oui, tout le monde l'a utilisé au moins une semaine, en revanche pour le PGE, je ne crois pas que tout le monde y a eu recours.

Avez-vous connu des problèmes d'approvisionnements quand vous avez voulu reprendre ?

En acier non, en aluminium oui un peu. Les gammistes les plus industrialisés ont eu du mal à relancer leur production.

Comment vos adhérents et vous-même voyez l'avenir ?

Tout le monde va beaucoup travailler, au moins jusqu’à la fin janvier. Il y a beaucoup d'appels d'offres de l’État et des mairies qui sont en train de sortir, je ne suis donc pas trop inquiet. En revanche, il y a plus de problèmes avec les promoteurs, des opérations ont été annulées, certains ont du mal à préfinancer leurs projets. Il faut savoir que pour certains métalliers, la promotion représente 90% de leur chiffre d'affaires.

Quelle a été votre contribution durant ce confinement en tant que président de chambre ?

Nous avons fait une visioconférence hebdomadaire avec l'ensemble des adhérents qui a permis de bien resserrer les liens. Nous avons pu constater que nous avions les mêmes visions des choses, que nous n'étions pas seuls, nous nous sommes bien regroupés autour de la chambre. A la fin du confinement, nous nous nous sommes retrouvés autour d'un repas convivial... Nous étions une bonne trentaine.

Comment avez-vous traité les surcoûts ?

Nous avons surtout eu à acheter des masques. Personnellement, je ne les ai pas répercutés dans la base de prix, qui sont déjà bas. A noter que certains promoteurs, comme Alliade par exemple, nous ont fait passer des devis estimatifs pour partager les coûts à cinquante-cinquante.

Vous avez dit que les prix étaient « déjà bas ». A quoi cela est dû ?

Depuis le covid, les prix sont tirés à la baisse. Sans doute suite à un effet de panique qui pousse chacun à remplir son carnet de commandes. Nous avons actuellement des réunions afin de stabiliser ces prix...  Il faut se mettre à la place de tout le monde mais la situation est un peu compliquée...


©Photo de Serge Buniazet par Christophe Pouget

Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 12 novembre 2020.

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