La FFB s'oppose à la redéfinition de la qualité d'
artisan, introduite dans la précipitation par la loi de simplification du droit adoptée le 29 février dernier. Cette disposition, qui n'a fait l'objet d'aucune consultation préalable, est illisible et régressive.
Aujourd'hui, peuvent se revendiquer artisan uniquement les titulaires d'un CAP/BEP ou les personnes disposant d'une expérience de 6 ans dans leur métier. C'est une garantie pour le consommateur et un gage de sérieux qui fonde l'image positive de l'artisanat en France. Avec cette nouvelle définition, demain, toute personne inscrite au répertoire des métiers pourra se présenter artisan. En l'absence de contrôle effectif de la qualification lors de la création de l'entreprise, cela revient à permettre à des personnes non qualifiées (autoentrepreneurs, créateurs sans expérience ou sans diplôme) de s'afficher artisan. Dans le même temps, la loi crée une qualité d'artisan qualifié et conserve le titre de maître artisan, superposant ainsi les échelons. La FFB s'oppose à ce texte pour trois raisons :
- il dévalorise la qualité d'artisan, dont l'image est très reconnue auprès du grand public en laissant entendre qu'on peut être artisan et non qualifié ;
- avec 3 niveaux de qualité (artisan, artisan qualifié et maître artisan), il complexifie un dispositif qui perd en lisibilité pour les clients ;
- il méconnaît la réalité de l'artisanat en privilégiant la qualification personnelle, excluant la notion de qualification de l'entreprise.
Le Président de la FFB, Didier RIDORET, vient de saisir le secrétaire d'Etat en charge de l'artisanat et des PME ainsi que les parlementaires rapporteurs du texte afin de contester cette évolution sur laquelle la FFB, représentative de l'artisanat du Bâtiment, n'a pas été consultée.
A quelques semaines de consultations électorales majeures, les authentiques artisans apprécieront !