Tel est le cas des ambitions de rénovation d’ampleur, avec un objectif annuel ramené à 250 000 logements dans la SNBC 3, contre 700 000 dans la SNBC 2. Ce violent recentrage est justifié par un manque supposé de main-d’œuvre, un argument que la FFB conteste fermement, d’autant plus incompréhensible que le secteur perd justement des emplois depuis 2022 ! Les entreprises disposent des compétences nécessaires ; les véritables freins tiennent notamment à l’instabilité des aides, singulièrement de MaPrimeRénov’.
La FFB exprime également de fortes réserves sur les choix techniques mis en avant. En faisant de la pompe à chaleur le principal levier de décarbonation, y compris dans des logements insuffisamment isolés, la stratégie privilégie le remplacement des équipements au détriment du traitement de l’enveloppe du bâti et de la facture énergétique. Ce changement de cap, aussi techniquement qu’économiquement incohérent, compromet l’atteinte des objectifs réels de performance énergétique.
Sur le volet de la construction neuve, la FFB souligne le décalage entre les hypothèses retenues par la SNBC 3 et les besoins structurels du pays. En limitant les volumes à 310 000 logements neufs par an d’ici 2030, la stratégie s’écarte par le bas de l’estimation récente des besoins par le service statistique du ministère du Logement (le SDES), comme des analyses de la profession.
La FFB appelle donc à une SNBC plus réaliste et opérationnelle, et contribuera activement à la consultation publique pour porter ces ajustements indispensables.
Olivier Salleron, président de la FFB, déclare : «
La transition climatique ne peut reposer sur des trajectoires théoriques et déconnectées du terrain. Les artisans et entrepreneurs du bâtiment sont prêts à agir, mais ils ont besoin de visibilité, de stabilité et de cohérence. »