Évaluer la performance de l'entreprise : le compte de résultat

Le compte de résultat est l'état de synthèse qui permet de voir combien l'entreprise a réalisé de chiffre d'affaires durant l'exercice comptable et si elle en tire un bénéfice. Il révèle la manière dont le résultat se forme, où sont consommées les ressources, et peut vous guider dans la manière de mieux gérer vos charges, donc votre entreprise.
11:0003/10/2018
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 16 | Octobre 2018

Le compte de résultat est un document comptable obligatoire qui présente l'ensemble des produits et des charges d'une entreprise pour une période donnée.

Il fait partie des documents de synthèse et d'analyse comptable de première importance pour une entreprise.

La plupart des entreprises au régime « réel » ont des obligations comptables :

  • l'enregistrement chronologique des mouvements affectant le patrimoine de l'entreprise?;
  • un inventaire au moins une fois tous les 12 mois?;
  • la tenue d'un livre journal et d'un grand livre?;
  • l'établissement des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexes).

Pour celles au régime « simplifié », seuls les deux derniers points sont obligatoires.

Deux versions du compte de résultat

Il existe deux versions des comptes annuels et donc du compte de résultat :

  • une forme synthétique, qui permet d'aborder les grands types de produits et de charges (courantes, financières et exceptionnelles)?;
  • une forme détaillée (comportant les numéros de compte du plan comptable), qui permet d'entrer plus finement dans la nature de ces ressources et dépenses.

Quels indicateurs faut-il observer ?

Le chiffre d'affaires (comptes 70) mesure l'activité. Constater son montant n'a d'intérêt que s'il est comparé aux périodes précédentes et associé à la marge.

 

Le taux de marge mesure la performance économique de l'entreprise, sa capacité à réaliser un bénéfice à partir de ses facteurs de production (main-d'œuvre et matériel).

Il est égal au rapport entre l'excédent brut d'exploitation (EBE) et le chiffre d'affaires.

 

L'excédent brut d'exploitation (EBE) est ce qu'il reste du chiffre d'affaires après avoir payé :

  • les matériaux (comptes 60)?;
  • les frais de fonctionnement/frais généraux (comptes 61 et 62)?;
  • la valeur ajoutée (VA)?;
  • les impôts et taxes liés à la production (comptes 63)?;
  • les frais de personnel (comptes 64)?;
  • les charges exceptionnelles.

En d'autres termes, c'est la richesse de l'entreprise qui lui sert à payer l'impôt sur les sociétés (IS), à rémunérer la banque (frais financiers), à assurer ses investissements et à dégager des bénéfices (notamment pour rémunérer le chef d'entreprise s'il s'agit d'un artisan non salarié).

 

L'EBE apparaît dans les soldes intermédiaires de gestion (SIG) qui figurent dans la synthèse comptable ou le dossier de gestion.

Le ratio s'avère proche de 4 % en moyenne pour les entreprises de plus de dix salariés.

En deçà de ce niveau, l'entreprise peut être en danger.

Il est plus élevé dans les petites entreprises, mais cela n'est dû qu'à un jeu d'écritures comptables : beaucoup d'exploitants non salariés se rémunèrent à partir du bénéfice net comptable. Leur rémunération, tout comme leurs charges sociales, est donc comptabilisée dans l'EBE, les données comptables ne permettant pas d'isoler le traitement que se verse l'exploitant non salarié.

Dans le bâtiment, l'approche par les déboursés permet d'être plus opérationnel.

En effet, la marge sur déboursé correspond au C.A. diminué des consommations (matériaux, main-d'œuvre, frais complémentaires, sous-traitance). Elle doit couvrir les frais de fonctionnement/frais généraux pour générer du bénéfice.

Cette marge sur déboursé a une valeur comprise généralement entre celle de la valeur ajoutée (qui ne déduit pas les salaires) et de l'EBE (qui a déduit les déboursés, donc les salaires, mais aussi les frais généraux).

 

Approche classique ou spécifique bâtiment, l'intérêt est de piloter vos indicateurs régulièrement en lien avec votre cabinet comptable.

L'enjeu est d'identifier le plus tôt possible un souci de rentabilité pour le rectifier au plus tôt.

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Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

 

Exemple

À gauche, on peut constater la montée en puissance du C.A. et des charges en valeur.

 

À droite, à ce moment de l'année, l'objectif de C.A. est en retard, ainsi que les marges sur déboursé et la couverture des frais généraux.

 

Par conséquent, le bénéfice n'est pas encore au rendez-vous !

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