Entreprises en difficulté - la procédure de traitement de sortie de crise est réactivée : anticipez !

Face à la hausse des procédures collectives cette année, le gouvernement a réactivé, le 20 novembre, pour deux ans, la procédure de traitement de sortie de crise simplifiée (instaurée temporairement en 2021 pour permettre aux entreprises de faire face à la crise sanitaire et qui avait pris fin en juin dernier).
13:4920/12/2023
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 22 | décembre 2023

La procédure de traitement de sortie de crise sanitaire conserve toute sa pertinence dans le contexte économique actuel, c’est ce qu’a déduit le gouvernement le 21 novembre1.

 

Il a donc décidé de la réactiver pour deux ans (du 22 novembre 2023 au 21 novembre 2025) afin de favoriser le rebond de petites entreprises en cessation des paiements, dès lors quelles sont en mesure de proposer un plan d’apurement du passif viable et sérieux.

 

Qui peut en bénéficier ?

 

La procédure s’adresse aux petites entreprises commerciales et artisanales, éligibles aux procédures collectives de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, qui disposent des fonds nécessaires pour supporter le paiement de leurs créances salariales et qui sont en mesure d’élaborer, dans un bref délai, un plan tendant à assurer le règlement de leurs dettes.

 

 

Elles doivent employer un maximum de 20 salariés et leur bilan doit enregistrer moins de 3 millions d’euros de total de passif hors capitaux propres.

 

 

Que faut-il faire pour ouvrir cette procédure d’urgence ?

 

Saisir le tribunal de commerce :

 

 

  • Les entreprises qui sont en cessation des paiements (hors créances salariales) pourront bénéficier d’une procédure collective d’urgence si elles sont en mesure de proposer un plan d’apurement du passif viable et sérieux.
  • Dès la cessation des paiements, elles devront saisir le tribunal pour demander l’ouverture d’une telle procédure, appuyée de documents.
  • Le tribunal, en présence du ministère public, prononcera le jugement d’ouverture, précisera la durée de la période d’observation (inférieure ou égale à trois mois) et nommera un mandataire judiciaire chargé de surveiller le débiteur et de représenter les créanciers. Le débiteur n’est pas dessaisi de sa gestion.
  • Un point d’étape sera organisé au bout de deux mois. Si le débiteur ne peut vraisemblablement aboutir à un plan, le redressement ou la liquidation judiciaire pourra intervenir.
  • L’inventaire, la liste des sûretés et des garanties ainsi que la liste des créances devront être établis par le débiteur. Le mandataire devra communiquer la liste des créanciers à chacun de ceux-ci pour recueillir leurs observations sur le montant des créances. Les documents seront déposés au greffe du tribunal de commerce par le débiteur.
  • Le régime des contrats en cours, des restitutions et revendications ne sera pas applicable comme dans une procédure collective classique. Le mandataire pourra exiger la poursuite des contrats en cours s’il peut en payer la contrepartie, ou renoncer à leur poursuite.

 

Proposer un plan de continuation

 

Le débiteur doit être en mesure de présenter un projet de plan de continuation dans le délai de trois mois à compter de l’ouverture de la procédure collective d’urgence. Cela nécessite que les principaux créanciers acceptent d’accorder les délais nécessaires et qu’avec cet échéancier, l’entreprise présente de réelles chances de pérennisation.

 

Pour rassurer les créanciers, le législateur impose que la troisième échéance du plan et les suivantes ne puissent être inférieures à 8 % du montant total du passif.

 

Seules les entreprises qui auront anticipé et seront accompagnées par un expert-comptable seront probablement en mesure de profiter pleinement des effets de cette procédure exceptionnelle de rebond. Les pouvoirs publics ne souhaitent pas qu’elle puisse être dévoyée pour échapper indûment aux paiements de créances.

 

 

  1. Date de déclaration gouvernementale.

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