Dans un contexte économique marqué par l'hyperconcurrence, l'apparition et la disparition de segments de marché, l'accélération des technologies et des usages, la résilience permet aux entreprises de trouver un nouveau souffle.
Ces changements externes se doublent d'une modification substantielle des attentes des salariés : personnalisation, accessibilité de la direction, autonomie, etc.
L'idée de résilience n'est pas nouvelle. Dans la médecine traditionnelle chinoise, elle désigne la capacité des systèmes vivants à se régénérer après une blessure grave. En physique, elle renvoie à la capacité interne d'un matériau à retrouver sa forme initiale après avoir reçu un choc.
En psychologie, elle désigne la capacité de l'individu à résister aux traumatismes, à rebondir face à l'adversité, à retomber sur ses pieds malgré les déboires de sa vie. Dans cette perspective, Boris Cyrulnik 1 définit la résilience comme une qualité intrinsèque de l'individu, qui lui permet de dépasser sa souffrance, d'apprendre de ses expériences douloureuses et de devenir plus fort.
S'inscrivant dans cette école de pensée, Marie-Josée Bernard 2 voit dans l'acte d'entreprendre un processus de reconstruction de soi, d'affirmation et d'indépendance, voire de revanche face aux mauvais coups de la vie, ce qu'elle appelle la résilience entrepreneuriale.
Dans les sciences de gestion, le concept de résilience organisationnelle a d'abord fait son apparition dans le cadre des recherches sur la gestion des crises. L'analyse passe alors du niveau individuel au niveau organisationnel et collectif ; elle s'oriente sur la capacité de l'entreprise à absorber les changements de l'environnement, à y répondre et à en tirer parti.