Taux de sinistralité, un bon indicateur de la qualité

La démarche qualité, qu’elle soit certifiée ou non, engage l’entreprise dans un cercle vertueux d’amélioration continue. Pour progresser, l’entreprise identifie des indicateurs clés, véritables repères de pilotage, et s’assure qu’ils ne s’éloignent pas de la trajectoire de progrès. Dans le cas contraire, un plan d’actions est établi. Le taux de sinistralité est un indicateur pertinent. Faire l’effort de le contenir ou, mieux encore, de le réduire à très bas niveau présente bien des avantages : la satisfaction client augmente, la cohésion interne s’améliore et, ce qui est loin d’être négligeable, une voie s’ouvre pour négocier avec l’assureur le montant des primes d’assurance.
9:1021/12/2022
Rédigé par

Analyser la sinistralité dans l'entreprise

 

Pour cela, un tableau de bord est utile, un modèle utilisable par les entreprises de gros œuvre est proposé en téléchargement sur le site - voir plus bas dans cet article.

 

Chaque sinistre y sera porté, ainsi que les indicateurs essentiels. Pour le type d’anomalie, on peut, par exemple, s’appuyer sur le Baromètre sinistralité du Gros Œuvre édité par la SMABTP et dont la dernière édition se trouve sur leur site Internet.

 

Ce baromètre identifie les typologies de sinistres les plus fréquentes. Il s’agit de : défaut d’étanchéité, défaut de revêtement extérieur au niveau des fondations, absence ou insuffisance de drainage, fissuration enduit monocouche, fissuration du revêtement RPE et de l’enduit, fissuration de plancher.

 

L’analyse de la récurrence est l’un des éléments importants. Face à une multiplication de désordres de même nature, l’entrepreneur devra réagir ; il pourra notamment décider de contrôler les chantiers en cours.

 

Partager les constats et définir un plan d’actions avec les équipes de production

 

Sur un chantier, un sinistre ne relève quasiment jamais d’une cause unique. Il naît, la plupart du temps, d’un enchaînement de dysfonctionnements de natures différentes : technique, organisationnel, hiérarchique, informationnel.

Aussi, la voie vers l’amélioration ne peut-elle être que collective.

 

C’est pourquoi, le bilan de sinistralité doit être partagé et analysé avec les équipes de production - conducteurs de travaux et chefs de chantier - sur une base, à minima, annuelle. Cette réunion a pour objet :

  • D’échanger sur les sinistres, faire le bilan et partager les constats ;
  • D’analyser les causes et de définir, collectivement, un plan d’actions visant à empêcher que la situation ne se renouvelle ;
  • Eventuellement, définir des indicateurs complémentaires ou instaurer des bilans intermédiaires.

 

L’année suivante (N+1), le plan d’actions est évalué et, si besoin, des actions correctives sont mises en place.

Si en responsabilité civile, les actions correctrices peuvent se faire sentir très rapidement dans la sinistralité de l’entreprise, il n’en est pas de même en responsabilité décennale. Ceci tient aux spécificités propres à l’assurance de responsabilité décennale : à partir de la date de réception, qui peut survenir plusieurs mois après la réalisation du lot gros œuvre, les sinistres peuvent survenir pendant 10 ans. Il y a donc un temps long entre les mesures prises dans le cadre d’un plan d’actions qualité et la répercussion dans la sinistralité décennale. 

Un défaut d’information est fréquemment pointé lorsque survient un désordre. L’information circule-t-elle correctement ? Chacun a-t-il accès à l’information dont il a besoin ? Est-on en surcharge informationnelle ? L’information disponible est-elle compréhensible ?

Ces questions doivent faire l’objet d’une vigilance particulière de la part de l’entrepreneur.

 

Communiquer sur la sinistralité

 

Au-delà de l’équipe de production, il convient de communiquer en interne avec transparence. Encore faut-il adopter le bon angle d’information. Ce n’est pas tant la sinistralité en elle-même qu’il convient de mettre en lumière mais bien le plan d’actions construit par la direction et les équipes de production.

 

L’angle « qualité » permet justement d’aborder sereinement les dysfonctionnements, en détaillant ce qui est mis en place pour qu’à l’avenir, ils ne se reproduisent pas.

 

L’entrepreneur pourra utiliser tous les canaux d’information à sa disposition - réunions de service, journal interne, etc. - pour évoquer le plan d’actions, replacé dans le contexte d’une démarche d’amélioration continue globale, à laquelle chacun est appelé à contribuer.

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?