Opérations de restauration immobilière : comment réduire votre impôt avec le dispositif Malraux ?

Propriétaire d’immeuble ancien, vous effectuez des travaux de rénovation et mettez votre bien à la location vous pourrez bénéficier d’une réduction d’impôt sur les travaux de restauration que vous prévoyez d’effectuer au titre du dispositif Malraux.


 
16:0412/11/2025
Rédigé par FFB Nationale

Bénéficiaires :

Personnes physiques qui procèdent à des opérations de restauration immobilière directement ou par l'intermédiaire d'une société de personnes soumise à l’IR ainsi que les personnes qui souscrivent des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) lorsque le montant de la souscription sert en partie à financer de telles opérations.

Opérations concernées :

L’opération doit respecter des conditions cumulatives : 

  • être réalisée en vue de la restauration complète d'un immeuble bâti situé dans un site patrimonial remarquable (SPR)* ;
    Les travaux qui ne permettent qu'une restauration partielle de l'immeuble sont donc pas éligibles. En revanche, les travaux peuvent ne porter que sur les parties de l'immeuble qui nécessitent une intervention.
  • et être déclarée d'utilité publique (sauf si l'immeuble est situé dans un SPR couvert par un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) approuvé ou par un plan de valorisation de l'architecture et du patrimoine (PVAP) approuvé).

 

La restauration peut être effectuée sur un immeuble à usage d'habitation ou à usage professionnel, ou sur n’importe quel local transformé en habitation.

(*) Les sites patrimoniaux remarquables (SPR) se sont substitués, depuis le 8 juillet 2016, aux secteurs sauvegardés, aux zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aux aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (Avap) (Loi 2016-925 du 7-7-2016 art. 112).


Remarque : pour les opérations portant sur des immeubles situés dans des quartiers anciens dégradés ou présentant une concentration élevée d'habitat ancien dégradé, la réduction d'impôt s'applique aux dépenses supportées jusqu'au 31 décembre 2024.

Dépenses ouvrant droit à réduction d’impôt : 

  • Les travaux imposés ou autorisés par l'autorité publique, y compris les travaux de transformation en logement de tout ou partie d'un immeuble d'habitation réalisés ou non dans le volume bâti existant (travaux ayant pour effet de rendre habitables des combles, des greniers ou des parties communes, extension de superficies habitables, etc.) ;
  • Les charges foncières de droit commun : les dépenses de réparation et d'entretien, les primes d'assurance, les dépenses d'amélioration, la taxe foncière, les frais de gestion ainsi que la fraction des provisions pour dépenses de travaux de copropriété pour le montant effectivement employé par le syndic pour le paiement desdites dépenses ;
  • Les frais d'adhésion à une association foncière urbaine de restauration.

 

Les dépenses prises en compte sont celles supportées à compter de la date de délivrance du permis de construire ou de l'expiration du délai d'opposition à la déclaration préalable, jusqu'au 31 décembre de la troisième année suivante. 

Les contribuables peuvent donc bénéficier d'un avantage fiscal pendant quatre années d'imposition au maximum. 

Ouvrent droit également à la réduction d'impôt les souscriptions de parts de SCPI, sous conditions. 

 

 Lorsque les travaux sont réalisés dans le cadre d'un contrat de vente d'immeuble à rénover, le montant des dépenses ouvrant droit à la réduction d'impôt est celui correspondant au prix des travaux devant être réalisés par le vendeur et effectivement payés par l'acquéreur selon l'échéancier prévu au contrat.

Conditions : 

Engagement de location :

Le propriétaire doit prendre l'engagement de louer l'immeuble pendant 9 ans, et mettre le logement en location dans les 12 mois après l’achèvement des travaux. 

Lorsque la restauration porte sur un immeuble d'habitation, le contribuable prend l'engagement de le louer nu, à usage d'habitation principale du locataire.

Lorsque l'immeuble est la propriété d'une société, les associés doivent en outre s'engager à conserver leurs parts jusqu'au terme de l'engagement de location pris par la société. Il en va de même lorsque l'immeuble est la propriété d'une SCPI.

 

Montant de la réduction d’impôt :

Le taux de la réduction d'impôt est de :

  • 22 % du montant des dépenses éligibles ;
  • 30 % du montant des dépenses éligibles uniquement pour les immeubles situés dans le périmètre d'un SPR couvert par un PSVM approuvé ;

 

Plafond de la réduction d’impôt :

La loi Malraux plafonne le montant des investissements à 400 000 euros à répartir sur 4 ans, soit un investissement de 100 000 euros par an.

Ce montant correspond à la valeur des travaux de rénovation, et non à la valeur du bien immobilier.

Par exemple :​
 Pour un investissement de 300 000 €, avec 150 000 € de travaux répartis sur 2 ans l’acquéreur défiscalisera 22 % de 150 000 € répartis sur 2 ans. C’est-à-dire 150 000 € x 22 % = 33.000 €, / 2 ans = 16 500 € par an pendant 2 ans. 
 

La réduction d'impôt est accordée au titre de l'année du paiement des dépenses ou de la réalisation de la souscription de parts de SCPI.

Lorsque la fraction de la réduction d'impôt imputable au titre d'une année d'imposition excède le montant de l'impôt dû au titre de cette année, elle est reportable sur l'impôt dû au titre des trois années suivantes.

 

Point de vigilance : 

La réduction d'impôt ne peut pas se cumuler pour un même logement (ou une même souscription) avec les réductions d'impôt « Duflot », « Pinel », « Denormandie » ou avec l'ancien « Scellier ».

En revanche, le bénéfice du dispositif Malraux n’empêche pas l’application du déficit foncier, mais pour des dépenses de travaux différentes. 

 

 

Reprise de la réduction d’impôt :


Lors de la rupture de l'engagement de location ou de conservation des parts. 

Par exception, il n'est procédé à aucune reprise en cas d'invalidité (2e ou 3e catégorie), de licenciement ou du décès du contribuable ou de l'un des membres du couple soumis à imposition commune.

 

Obligations déclaratives : 


La déclaration de revenus (personnes physiques) et, le cas échéant, de résultats (sociétés) de la première année d'application du régime doit être accompagnée de :

  • L’engagement de location et, le cas échéant, de l'engagement de conservation des parts. 
  • Certains justificatifs : copie du bail, déclaration d'utilité publique, autorisation d'urbanisme, déclaration d'achèvement des travaux, factures, etc.


Les sociétés sont quant à elles tenues de délivrer chaque année à leurs associés, au plus tard le deuxième jour ouvré suivant le 1er mai, une attestation (fournissant notamment le détail de calcul de la réduction d'impôt correspondant aux droits des associés) dont un exemplaire est joint à leur déclaration de résultats et un autre à transmettre aux associés.

 Les contribuables qui télédéclarent leurs revenus sont dispensés d'adresser à l'administration l'ensemble des pièces justificatives exigées. Cependant, ils doivent les conserver, jusqu'à l'expiration du délai de reprise, afin d'être en mesure de les présenter à l'administration à sa demande.
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