Sommeil - Bien dormir, pour bien vivre

Se réveiller en forme, passer la journée sans coup de barre ni difficultés à se concentrer, c’est cela, bien dormir. Pourtant, le sommeil des Français se dégrade en continu depuis une vingtaine d’années, déplore le Dr Didier Cugy, membre de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Comment améliorer ses nuits ? Quels sont leurs ennemis et leurs alliés ? L’expert a répondu aux questions de Bâtiment actualité.
10:1222/12/2025
Rédigé par FFB Nationale

es études l’ont maintes fois montré : pour être productif au quotidien et à long terme, il faut impérativement soigner son sommeil. Or, « depuis vingt ans, et de manière plus prononcée depuis la crise du Covid, le sommeil des Français ne cesse de se dégrader », affirme le Dr Didier Cugy, membre de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).

 

Cette parenthèse sanitaire inédite a en effet charrié son lot d’« anxiété, avec, à la clé, un allongement de la phase d’endormissement et des éveils nocturnes plus nombreux », observe ce spécialiste, qui pointe aussi « la généralisation des écrans, qui s’installent jusque dans nos lits ».

 

Des écrans qui disent « réveille-toi »

Car nos téléphones portables, nos tablettes et nos ordinateurs ont en commun d’être équipés de LED qui génèrent une lumière bleue à haute énergie, naturellement produite par le soleil.

 

Indirectement, celle-ci perturbe nos nuits en retardant la sécrétion de la mélatonine, l’hormone qui organise nos rythmes biologiques : « Quand il est exposé à cette lumière qui émane des écrans, notre cerveau l’interprète comme celle d’un grand soleil, c’est-à-dire comme un signal de jour : il bloque donc la production de mélatonine nécessaire à notre sommeil », décrypte le Dr Cugy.

 

Les dirigeants dorment en moyenne 30 minutes de moins par nuit que le reste de la population.

 

Les chefs d’entreprise : un sommeil souvent restreint

 

Parmi les actifs, la catégorie des chefs d'entreprise est l’une de celles qui sacrifient le plus leur sommeil. Une étude menée par l’INSV en France a révélé que les dirigeants dorment en moyenne trente minutes de moins par nuit que le reste de la population.

 

Cette différence est attribuée à des horaires de travail à rallonge et au rythme effréné, associés à la gestion d’entreprise. Or « la réduction du temps de sommeil a un effet délétère sur l’attention et la mémoire », rappelle le médecin. Mal dormir, c’est aussi s’exposer à la somnolence en journée.

 

Avec des risques en matière de productivité, mais aussi de sécurité au travail et de vigilance sur la route.

 

Quatre types de dormeurs

 

Mais quelle est l’heure de coucher idéale ? « Tout dépend à quelle catégorie vous appartenez, pose l’expert. On distingue, d’une part, les petits dormeurs des gros dormeurs, d’autre part, les sujets du matin de ceux du soir. Ce qui fait donc quatre catégories de personnes. »

 

Bien sûr, certains types sont plus sujets à la dette de sommeil lorsqu’ils sont actifs : les horaires du réveil le matin n’étant pas en semaine extensibles, « les sujets couchetard/ lève-tard naturellement, qui ne peuvent dormir le matin mais veillent le soir, sont en dette de sommeil chronique ». À tous, le médecin conseille toutefois de dormir autour de sept heures et demie par nuit, en moyenne, à adapter selon son type, et de se mettre sous la couette autour de 23 heures.

 

Il est aussi préférable de se lever toujours à la même heure le matin, même si l’on s’est couché tard. Si la nuit a été trop courte, la récupération sera meilleure la nuit suivante.

 

 

« Quand il est exposé à la lumière qui émane des écrans, notre cerveau l’interprète comme celle d’un signal de jour et bloque la production de mélatonine nécessaire à notre sommeil. »

Dr Didier Cugy, médecin spécialiste du sommeil

 

 

 

Le sport d’endurance, un allié du sommeil

 

L’activité sportive est un moyen de « mettre la charge mentale à distance », atteste le médecin. Pour être réellement efficace, elle doit être de préférence d’endurance (vélo, natation, marche), pratiquée 30 minutes minimum au moins trois à quatre fois par semaine et plutôt avant 19 heures. Mais attention à ne pas faire suivre sa séance d’effort physique d’un repas copieux : « On dîne léger, en évitant le tropplein de protéines, qui sont éveillantes », met-il en garde.

 

Pour un sommeil de qualité, il faut aussi soigner l’environnement : « Pas d’écrans, une température de 18 °C dans la chambre, de l’obscurité et, si possible, un lieu préservé des nuisances extérieures (passants, circulation automobile, éclairage public) », énumère le Dr Cugy.


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