La taxe d'aménagement

La Taxe d'aménagement est une taxe payée par le maître de l’ouvrage. Avant, elle était due à l’occasion de la délivrance d’une autorisation d’urbanisme. Désormais, elle est due à l’achèvement des travaux, sauf pour les projets de plus de 5.000 m2 qui sont redevables d’avances. Elle est destinée à financer l'ensemble des politiques urbaines et de protection des espaces qui incombent aux communes, aux EPCI, aux départements et à la région Ile-de-France.

16:2007/04/2022
Rédigé par FFB Nationale

La taxe d'aménagement se présente comme une taxe unique, répartie en deux parts - locale et départementale - plus une part régionale en Ile-de-France.

Cette taxe est instituée de plein droit dans les communes dotées d’un Plan Local d'Urbanisme - PLU et par le biais d’une délibération du conseil municipal dans les autres communes. Les parts départementales et la part régionale pour L'Ile de France sont mises en place par délibération des conseils généraux et du conseil régional Ile de France.

 

Qui est redevable de la taxe d'aménagement ?

 

Les opérations de construction, de reconstruction, d'agrandissement et d’aménagement soumises à permis de construire, permis d’aménager ou déclaration préalable, donnent lieu au paiement de la taxe d'aménagement.

 

Initialement c'était la délivrance (expresse ou tacite) de l’autorisation d’urbanisme qui était le fait générateur de cette taxe. Depuis le 1er septembre 2022, c'est la date d'achèvement des travaux objets de l'autorisation qui est le fait générateur.

 

Le redevable de la taxe d'aménagement sera donc la personne bénéficiaire de l'autorisation d'urbanisme à la date d'achèvement des travaux - ce qui évitera les questions de remboursement de taxe en cas de transfert de permis.

 

Par exception, les constructions supérieures à 5.000m² sont redevables de deux acomptes:

  • un de 50% le 9ème mois suivant la délivrance de l'autorisation ;
  • un de 35% le 18ème mois suivant la délivrance de l'autorisation.

 

En cas de constructions illégales, sans autorisation d’urbanisme, le fait générateur est la date du procès-verbal constatant l'achèvement des constructions ou des aménagements illégaux.

 

Qui est exonéré de la taxe d'aménagement ?

 

  • de plein droit, de toutes les parts : les constructions ou aménagements destinés à être affectés à un service public, la reconstruction à l'identique d'un bâtiment détruit ou démoli, les constructions dont la surface est inférieure ou égale à 5 m².
A noter

 

Depuis le 1er janvier 2022, les places de stationnement intégrées au bâti, dans le plan vertical ou aménagées au-dessus ou en dessous des immeubles, qu’ils soient destinés au logement collectif, individuel ou à l’activité, sont également exonérées de taxe d'aménagement. La FFB salue cette mesure qui vise à favoriser la densification.

 

L’exonération pour reconstruction à l’identique a aussi été assouplie, depuis le 1er janvier 2022, afin de permettre les modifications rendues nécessaires par l’évolution des règles d’urbanisme ou de construction. Ainsi, un bâtiment reconstruit à la suite d’un sinistre ne doit plus nécessairement revêtir les mêmes aspect, dimension et surface, si ces évolutions sont rendues nécessaires par les nouvelles règles en vigueur. Cette exonération s’applique également à la reconstruction de locaux sinistrés comprenant, à surface de plancher égale à l’ancienne construction, des aménagements requis par les règles d’urbanisme applicables.

  • de plein droit, de la seule part communale ou intercommunale : les constructions et aménagements réalisés dans les ZAC ou réalisés dans les périmètres délimités par une convention de PUP ;
  • par décision des collectivités territoriales : certaines catégories de constructions, notamment les logements sociaux, les locaux industriels et commerciaux et les monuments historiques. Cette exonération facultative peut être partielle.

Depuis le 1er janvier 2022, peuvent également être exonérées, les serres de jardin destinées à un usage non professionnel dont la surface est inférieure ou égale à 20m².

 

Une exonération facultative a été supprimée eu égard à l’exonération de plein droit nouvellement créée, pour les places de stationnement intégrées au bâti annexes aux immeubles de logement collectif et aux maisons individuelles bénéficiant de prêts aidés.

 

Et depuis le 1er janvier 2023, les constructions et aménagements réalisés sur des sites qui ont fait l’objet d’une opération de dépollution ou d’une renaturation effectuée dans des conditions permettant la réaffectation des sols à un usage conforme aux règles d’urbanisme applicables sur ces terrains peuvent faire l’objet d’une exonération totale ou partielle (ajout d’un 8° à l’article 1635 quater E du CGI par l’article 7, I, G, du PLF 2023).

Calcul de la taxe

 

Cette taxe a pour assiette la surface taxable de la construction, à laquelle on applique une valeur déterminée forfaitairement par mètre carré et un taux d’imposition.

 

Le calcul est donc le suivant :

Surface taxable de la construction x Valeur forfaitaire par m² x Taux d’imposition local

 

 

Surface taxable de la construction

 

C’est la somme des surfaces de plancher de chaque niveau clos et couvert, calculée à partir du nu intérieur des façades après déduction :

  • des surfaces correspondant à l'épaisseur des murs entourant les embrasures des portes et fenêtres donnant sur l'extérieur ;
  • des vides et des trémies afférentes aux escaliers et ascenseurs ;
  • des surfaces de plancher sous une hauteur de plafond inférieure ou égale à 1,80 mètre.

 

Attention, même si cette définition est proche de la définition de la surface de plancher, ces deux surfaces sont différentes ! Exemple : la surface des combles non aménageables est prise en compte dans la surface taxable alors qu’elle ne l’est pas dans la surface de plancher.

 

Cf. la fiche d’aide pour le calcul de la surface de plancher et de la surface taxable en bas de cette page.

 

Cas particulier des agrandissements

L'agrandissement d'un bâtiment est défini comme une opération ayant pour conséquences une augmentation nette de la surface d'un bâtiment préexistant. L'assiette de la taxe est la surface créée, déduction faite, le cas échéant, de la surface supprimée.

 

 

Cas particulier des démolitions-reconstructions

La reconstruction est définie comme une opération comportant la construction de nouveaux bâtiments à la suite de la démolition totale des bâtiments existants. Dans ce cas, l'assiette de la taxe est la totalité de la surface de la construction nouvelle, sans qu'il y ait lieu d'en déduire la surface supprimée. Cette règle s'applique également lorsque la reconstruction fait suite à la destruction totale d'une partie divisible d'un bâtiment existant.

 

Valeur forfaitaire de la construction

 

La valeur forfaitaire par mètre carré est différente selon que le projet est situé en Île-de-France ou dans les autres régions.

Elle est actualisée au 1er janvier de chaque année, en fonction de la variation sur un an de l’Indice du Coût de la Construction (ICC).

 

L’ICC mesure l'évolution du prix de construction des bâtiments neufs à usage principal d'habitation. Il a bondi de 8% sur un an, ce qui entraîne une envolée des valeurs forfaitaires par m² pour 2023.

 

La FFB déplore ces hausses incessantes et appelle les élus locaux à adapter leurs taux aux besoins réels en équipements publics et à exonérer de taxe, comme le permet le Code de l’urbanisme, certaines catégories de constructions (logements sociaux, logements financés par un PTZ…)

 


2020 2021  2022  2023 
Valeurs forfaitaires annuelles par m2 759€   767€  820€ 886€ 
Valeurs forfaitaires annuelles par m2 en Ile-de-France  860€  870€ 929€   1004€
ICC

1746 

3è trimestre 2019

 1765

3è trimestre 2020

1886

3è trimestre 2021

2037

3è trimestre 2022

Un abattement de 50% est appliqué sur ces valeurs, notamment pour :

  • les cent premiers mètres carrés des locaux d'habitation et leurs annexes à usage d'habitation principale ;
  • les logements sociaux ;
  • les locaux à usage industriel ou artisanal.

 

Ces abattements ne peuvent pas se cumuler. Les communes ont l’obligation de l'appliquer. C’est une disposition impérative inscrite dans le Code de l’urbanisme.

 

Cas particulier des aires de stationnement extérieures

Pour calculer le montant de la taxe pour les aires de stationnement extérieures, on prend en compte le nombre de places et non leur surface.

La valeur forfaitaire applicable à chaque place est fixée par la loi à 2.500 € par place depuis le 1er janvier 2023 et passera à 3.000€ au 1er janvier 2024. Ce montant peut être majoré jusqu’à 5.000 € sur délibération de la collectivité territoriale. ( et jusqu'à 6.000 € à compter du 1er janvier 2024).

 

La formule de calcul est donc : Nombre de places x 2.500€ x Taux d’imposition local

 

A compter du 1er janvier 2025, ces montants forfaitaires feront l'objet d'un indexation annuelle sur le coût de la construction.

 

Cas particulier des piscines

La valeur forfaitaire applicable pour les piscines est passée de 200€ à 250 € par mètre carré via la Loi de finances rectificatives pour 2022. Cette valeur sera désormais actualisée en fonction du dernier ICC (indice du cout de la construction.

 

La formule de calcul est donc : Nombre de m² de la piscine x 250€ x Taux d’imposition local

 

Taux d’imposition local

 

La taxe d'aménagement (TA) est une taxe unique, répartie en deux parts : locale et départementale (trois en IDF avec la part régionale).

 

Les taux de ces parts sont déterminés par délibération du conseil municipal, du conseil général ou du conseil régional d’IDF. Ils sont limités par la loi à :

  • entre 1 et 5% pour la part communale, qui peut être portée jusqu'à 20% dans certains secteurs nécessitant des équipements publics ;
  • 2,5% pour la part départementale ;
  • 1% pour la part régionale.

 

Exemple de calcul

Construction d’une maison, à usage d'habitation principale, de 152 m² de surface taxable, hors Ile-de-France.

Valeur du m² = 886€ pour 2023 | Taux communal = 1.5% | Taux départemental = 2%

 

  1. Abattement de 50% sur la valeur du m² = 886/2 = 443 €
  2. TA avec abattement de 50% sur les 100 premiers m² de la construction : TA = (100 x 443 x 1.5 %) + (100 x 443 x 2 %) = 665 + 886 = 1.551 €
  3. TA sans abattement sur le reste de la construction (52 m²) : TA = (52 x 886 x 1.5%) + (52 x 886 x 2%) = 691 + 921 = 1.612 €
  4. La taxe d’aménagement sera de 1.551 + 1.612 = 3.163 €

 

Si la maison comporte une place de stationnement extérieure, il faut ajouter la taxe d’aménagement relative à cette place de stationnement.

Dans certains cas, les communes peuvent majorer jusqu’à 20 % le taux de la taxe dans certains secteurs nécessitant des équipements publics.

Initialement, la collectivité, par une délibération motivée, pouvait majorer ce taux pour deux motifs :

  • la réalisation de travaux substantiels de voirie ou de réseau ;
  • la création d’équipements publics généraux.

 

Depuis le 1er janvier 2022, un motif supplémentaire a été ajouté par le législateur : la réalisation de travaux de restructuration ou de renouvellement urbain pour renforcer l’attractivité des zones concernées et réduire les incidences liées à l’accroissement local de la population.

 

La FFB s’inquiète des dérives qui pourraient découler de cette mesure. En effet, certaines communes votaient déjà des taux d’imposition élevés dans des secteurs qui ne nécessitaient pas la réalisation d’équipements publics importants. Cette pratique risque désormais de se propager.

 

Paiement de la taxe d'aménagement

 

Avant le 1er septembre 2022, le montant de la taxe était établi par la direction départementale des territoires, qui en informait le bénéficiaire de l'autorisation d'urbanisme par lettre simple, au plus tard 6 mois après l’obtention de l’autorisation d’urbanisme.

 

Si la taxe d'aménagement excédait 1.500€, elle était payée en 2 fractions égales. Les titres de perception étaient émis 12 et 24 mois après l’obtention de l’autorisation d’urbanisme. Si la taxe d'aménagement était inférieure à 1.500€, elle n'était payée qu'en une seule fois.

 

Désormais, le montant est établi par la DGFiP à la suite de la déclaration effectuée sur la plateforme unique « Gérer mes biens immobiliers » accessible sur le portail impots.gouv.fr1.

Le titre unique ou le premier titre de perception sera émis à compter de 90 jours après la date d'exigibilité de la taxe. Le second titre sera émis 6 mois après la date d'émission du premier titre.

 

Plus aucun complément de taxe ne sera dû - comme c’est actuellement le cas après le dépôt d’un permis modificatif - puisque la taxe est liquidée à l’achèvement.

 

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    07 avril 2022

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