Loi ELAN - Focus sur le contrat de construction de maison individuelle

La loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (dite loi ELAN 1) comprend des mesures concernant le contrat de construction de maison individuelle (CCMI). Présentation de ces nouvelles dispositions.
11:0023/01/2019
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 1 | Janvier 2019

La loi ELAN prévoit que les contrats immobiliers offrant à l'acquéreur non professionnel un droit de rétractation doivent indiquer, de manière lisible et compréhensible, les informations relatives aux conditions et aux modalités d'exercice de ce droit.

Tout manquement à cette obligation d'information est passible d'une amende administrative dont le montant ne peut excéder 3 000  € pour une personne physique et 15 000  € pour une personne morale.

En pratique, le modèle type de CCMI établi par LCA-FFB comporte déjà une clause informant le maître de l'ouvrage des modalités d'exercice du droit de rétractation, il reste parfaitement utilisable.

Extension du contrôle de la DGCCRF 2

Les pouvoirs des enquêteurs de la DGCCRF en matière de CCMI sont élargis. Jusqu'à présent, ils étaient compétents uniquement en l'absence de contrat écrit ou de garantie de livraison.

Désormais, ils peuvent aussi constater et sanctionner les irrégularités en matière d'appels de fonds et de non-respect des mentions obligatoires du CCMI prévues par le Code de la construction et de l'habitation.

Le CCMI est concerné par cette obligation, car le maître de l'ouvrage dispose d'un délai de rétractation de 10 jours à compter de la première présentation de la lettre lui notifiant le contrat signé.

Renforcement des sanctions pénales

Le non-respect de la réglementation du CCMI, lorsqu'une opération entre dans son champ, est susceptible d'entraîner la nullité du contrat et des sanctions pénales.

Ainsi, les constructeurs qui émettent des appels de fonds anticipés ne respectant pas la grille d'échelonnement des paiements 3 encourent un emprisonnement de deux ans et une amende de 9 000  €.

D'autres faits sont pénalement sanctionnés lorsqu'une opération entre dans le champ obligatoire du CCMI, et notamment :

  • ne pas conclure un contrat écrit comprenant l'ensemble des mentions obligatoires 4?;
  • conclure un contrat comportant des clauses abusives 5?;
  • ne pas annexer au contrat la notice d'information conforme au modèle type de l'arrêté du 27 novembre 1991?;
  • ne pas fournir de garantie de livraison avant l'ouverture du chantier.

Pour ces infractions, le montant de l'amende pénale encourue, en plus des deux ans d'emprisonnement, est passé de 37 500 à 300 000  €.

La FFB et LCA-FFB se sont opposées à cette augmentation exponentielle du montant de l’amende. La combinaison de deux facteurs – augmentation des sanctions et élargissement des cas de contrôle – risque en effet de pousser les constructeurs vers la maîtrise d’oeuvre, beaucoup moins encadrée, contrôlée et sanctionnée.

Il est conseillé aux constructeurs de rédiger avec une vigilance accrue leurs contrats, en vérifiant que les mentions obligatoires sont présentes, que le contrat comporte l’ensemble des annexes obligatoires et que celles-ci sont conformes à la réglementation.

Adaptation du CCMI avec fourniture de plan à la préfabrication

Le gouvernement est habilité à adapter par ordonnance la réglementation du CCMI avec fourniture de plan à la construction de maisons préfabriquées, c'est-à-dire lorsque le constructeur assure la fabrication, la pose et l'assemblage sur le chantier d'éléments préfabriqués (sur un site de production ou sur le chantier) et réalise l'ouvrage.

La réglementation du CCMI, et notamment son échéancier de paiement empêchant le versement de fonds avant l'ouverture du chantier, est vue par le législateur comme un frein à la préfabrication qui nécessite l'engagement de fonds plus tôt dans la programmation du chantier.Un échéancier de paiement spécifique à la préfabrication pourrait ainsi être créé par l'ordonnance à paraître avant fin mai.

La FFB veillera à ce qu'une distorsion de concurrence ne soit pas créée entre les différentes filières constructives.

Obligation pour le maître de l'ouvrage de fournir une étude des sols

Dans les zones à risque argile, la loi ELAN impose à tout vendeur de terrain à bâtir de fournir à l'acquéreur une étude géotechnique préalable.

L'objectif est d'informer l'acquéreur des risques liés à la nature du sol et d'identifier les mesures constructives adaptées, réduisant ainsi les risques de sinistralité.

Dans ces mêmes zones, les maîtres de l'ouvrage vont devoir fournir une étude géotechnique aux constructeurs qu'ils solliciteront pour la réalisation de leur maison.

Il s'agit d'une demande de longue date de la FFB.

Les constructeurs devront alors :

  • soit suivre les recommandations de l'étude géotechnique;
  • soit respecter des techniques particulières de construction qui seront définies par décret.

Cette mesure n'entrera en vigueur que lorsque les textes permettant son application auront été publiés (fixation des zones concernées, précision du type d'étude à fournir...).

 

La FFB et LCA-FFB se sont opposées à cette augmentation exponentielle du montant de l'amende. La combinaison de deux facteurs - augmentation des sanctions et élargissement des cas de contrôle - risque en effet de pousser les constructeurs vers la maîtrise d'oeuvre, beaucoup moins encadrée, contrôlée et sanctionnée.

Il est conseillé aux constructeurs de rédiger avec une vigilance accrue leurs contrats, en vérifiant que les mentions obligatoires sont présentes, que le contrat comporte l'ensemble des annexes obligatoires et que celles-ci sont conformes à la réglementation.

  1. Loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique publiée au Journal officiel du 24 novembre 2018.
  2. Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
  3. Fixée par l'article R. 231-7 du Code de la construction et de l'habitation (CCH).
  4. Article L. 231-2 du CCH.
  5. Article L. 231-3 du CCH.

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