Le gouvernement a décidé d’alléger les « impôts de production » de 10 milliards d’euros en 2021, via une baisse de certains impôts locaux, pour encourager la relance.
Cet effort va dans le bon sens: ces impôts sont en effet déconnectés de la performance des entreprises et très pénalisants pour la compétitivité.
Mais à y regarder de plus près, cette mesure oublie totalement les artisans!
En l’état, elle n’aura aucun impact sur la charge fiscale des artisans, alors même qu’ils représentent plus de 95 % des entreprises de bâtiment et assurent la dynamique des territoires les plus enclavés.
Pourtant, la crise sanitaire a durement affecté les TPE et mis à mal leur trésorerie, notamment sous l’effet des surcoûts liés au Covid. L’oublier, c’est mettre les artisans sur le banc de touche de la relance.
Une situation que la FFB n’accepte pas. C’est pourquoi, depuis plusieurs semaines, elle se bat en faveur de mesures compensatoires adaptées à la situation des artisans, qu’ils soient soumis à l’IS ou à l’impôt sur le revenu.
Pour l’IS, il faut étendre aux artisans le taux réduit de 15 % sur le bénéfice. Et pour ceux redevables de l’IR, appliquer un abattement du même ordre sur le revenu.
Élargir ces mesures aux artisans aurait certes un coût pour les finances de l’État, mais sans commune mesure avec la baisse programmée de 10 milliards. Et cela permettra de maintenir leur activité!
Ce geste fort serait une reconnaissance et surtout un encouragement mérité à l’égard de femmes et d’hommes qui, souvent seuls, ne ménagent pas leur peine au quotidien.
Le pays a besoin de tous les artisans pour relever le défi de la rénovation énergétique, maintenir l’emploi et consolider l’apprentissage. Sans eux, pas de relance sur tout le territoire.
Olivier Salleron
Président de la Fédération Française du Bâtiment