Ne nous le cachons pas, les nouvelles ne sont pas bonnes quant à notre capacité à répondre aux exigences de la transition énergétique.
Premièrement, les grandes ambitions de l'accord de Paris peinent à se concrétiser. Les indicateurs de la stratégie nationale bas carbone, qui constitue la déclinaison opérationnelle de l'accord, montrent notamment un net retard par rapport aux objectifs de rénovation énergétique. L'enquête commandée par la FFB aux cellules économiques régionales de la construction le confirme : le marché ne décolle pas.
Deuxièmement, malgré ce constat, les dernières déclarations du ministre de la Transition écologique et solidaire indiquent un profond changement dans l'approche du gouvernement, qui s'engage dans une politique de réduction du CITE et de renforcement des contraintes, sous forme de net durcissement du label RGE, côté entreprises, et d'obligations de travaux, côté propriétaires de bâtiments.
Depuis la mise en place du Grenelle de l'environnement, la FFB défend exactement l'inverse. Obliger ne sert à rien si les détenteurs des biens n'ont pas les moyens de réaliser les travaux ou si le prix des travaux requis correspond peu ou prou à la valeur du bien, comme c'est le cas dans les territoires peu tendus, dans les zones déqualifiées et dans les copropriétés dégradées.
Il n'y a pas de recette miracle. C'est pourquoi la FFB demande instamment un relèvement des moyens associés au CITE, avec la réintégration des changements de fenêtres et des chaudières performantes au fioul, et l'ouverture à l'installation de VMC.
À l'issue de la loi de finances pour 2019, ce marqueur fort illustrera finalement le choix du gouvernement et des parlementaires en matière de transition énergétique : stop ou encore??
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment