Après la hausse des taxes sur les carburants et les renoncements concernant la transition énergétique, revoilà la taxation des contrats courts !
Moins d’un an après la précédente négociation sur l’assurance chômage, la menace d’un bonus-malus sur les contrats courts, intérim compris, est bien réelle.
Taxer les entreprises en fonction de leur secteur d’activité ou du nombre de fins de contrat de travail donnant lieu à inscription à Pôle emploi est irréaliste et cela découragera l’emploi stable et favorisera le recours au travail détaché.
D’après le gouvernement, la mesure est censée favoriser les embauches à durée indéterminée. Mais, dans notre secteur, quelle entreprise n’a pas conclu un CDD pour remplacer un salarié absent ? Quelle entreprise n’a pas fait appel à des intérimaires pour répondre à un ordre de service attendu de longs mois et sorti sans crier gare ? Ces entreprises qui s’efforcent ainsi de répondre à leurs clients sont-elles pour autant punissables ?
Le bâtiment a créé 30 000 emplois l’an dernier. Aujourd’hui, malgré 430 000 demandeurs d’emploi référencés, nos entreprises peinent toujours à recruter du personnel qualifié.
Alors, oui, réformer l’assurance chômage est une évidente nécessité. Mais notre secteur en témoigne : seule une économie bien portante permettra la création d’emplois durables, sûrement pas les dispositifs qui pénalisent l’emploi !
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment