Il est vrai qu’avec les 3 millions de logements concernés selon l’Insee et un coût écologique moindre pour une réhabilitation que pour une construction neuve, l’idée peut paraître séduisante.
Toutefois, l’analyse doit être nuancée. Les chiffres plus fins, communiqués par le ministère de la Transition écologique, évaluent la véritable vacance (celle qui correspond à un bien vide depuis plus de deux ans) à 1,1 million de logements. Si l’on ne prend en compte que les territoires où il existe un véritable besoin, notamment ceux qui ont gagné en population depuis 2013, on ne parlerait plus « que » de 600 000 logements. Et il faudrait encore retirer du calcul les biens insalubres, à démolir, qui relèvent d’une succession compliquée…
À l’arrivée, le parc vacant réellement mobilisable, sans même évoquer le coût de son éventuelle remise en état, correspond peu ou prou à une année moyenne de construction neuve, soit environ 450 000 unités.
Certes, la vacance des logements est une hérésie qu’il faut traiter partout où cela est possible. Mais, à la lecture de l’estimation précédente, qui peut décemment croire que ce seul objectif permettra de répondre aux besoins de nos concitoyens, notamment ceux des quatre millions de mal-logés que compte notre pays ?
La FFB milite pour un programme ambitieux et sérieux pour le prochain quinquennat, et celui-ci ne peut pas faire l’impasse sur la relance de la construction neuve !