Travailler en mode numérique aujourd’hui et demain

Le confinement a obligé l’ensemble des organisations, aussi bien privées que publiques, petites, moyennes ou grandes, à travailler autrement. Les outils numériques, dont le télétravail a été le symbole, ont été au cœur de cette réorganisation improvisée à la hâte pour nombre d’entre elles. Cette situation exceptionnelle a accéléré la transformation numérique des entreprises, les experts parlent d’un gain de trois à cinq ans. Aujourd’hui, l’important est de transformer l’essai durablement, de mettre en place les bonnes pratiques et les bons outils de communication, de formation, de production…, mais aussi de mener une réflexion plus large sur le rapport au temps et à l’espace, la définition de la performance, les rôles managériaux, les interactions avec l’environnement de l’entreprise. Dans cette transformation, où en sont les entreprises de bâtiment ?
11:0008/07/2020
Rédigé par FFB Nationale
revue
Retrouvez ce dossier dans notre revue Batiment Actualité
Batiment Actualité Numéro 8 | Juillet 2020

Les tendances qui commençaient à s’imposer ces dernières années sont devenues en quelques jours une évidence pour tout le monde.

Du jour au lendemain, des millions d’entreprises, de salariés ont dû mettre en place le travail à distance, pour celles dont l’activité le permettait.

Les équipes ont alors su faire preuve d’une grande capacité d’adaptation et d’agilité.

Mais le retour d’expérience va-t-il accélérer les réflexions des dirigeants quant à l’usage du numérique comme pilier essentiel dans la transformation de leur business model ?

Pendant le confinement, de nombreuses activités ont dû s’adapter pour perdurer, parfois à marche forcée, en s’appuyant fortement sur le numérique : augmentation massive des capacités de télétravail, remplacement des événements physiques par des événements virtuels, formations assurées en e-learning, services de conseil ou consultations médicales réalisés à distance, lancement de services de drive, etc.

Cette transformation numérique fait voler en éclats les principes fondateurs d’unité de lieu et de temps qui régissaient l’organisation des entreprises.

Elle bouleverse tout ce qui touche au travail, ouvrant le champ à de nouvelles façons de travailler, à l’apparition de nouveaux métiers, à l’émergence de modes de collaboration innovants.

 

Elle implique un changement de paradigme dans le monde du travail.

Loin de se résumer à l’usage d’outils, le numérique marque l’arrivée, dans l’entreprise, de méthodes de conception, de production, de collaboration, qui sont aussi des méthodes de pensée, de travail et d’organisation.

Il ouvre la voie à la transformation des métiers et au développement de nouvelles formes de faire ensemble.

Tous les métiers sans exception, manuels ou intellectuels, de la connaissance ou de l’expérience sont concernés par la transformation numérique, qui nécessite souvent de développer ou d’acquérir de nouvelles compétences.

La crise que nous traversons doit permettre de discerner ce que nous devons garder, changer ou abandonner pour avancer.

La transformation numérique est une affaire de volonté et s’inscrit dans le temps à travers la mise en place effective de pratiques structurelles désirées, car créatrices de sens pour ceux qui l’orchestrent.

Faire du numérique un véritable allié pour gagner en productivité, fournir de la valeur aux clients et continuer d’exister dans un monde de plus en plus agile.

Et dans tout ça, qu’en est-il des entreprises de bâtiment ?

Travailler en mode numérique, pour les entreprises du bâtiment, comme pour celles de tous les secteurs de l’économie, devient une évidence.

Elles sont de plus en plus nombreuses à s’approprier ces technologies dans la gestion, la conception, la fabrication, la mise en œuvre, etc.

Celles-ci les aident à fluidifier leur activité à toutes les étapes, à gagner en qualité et en productivité, et à se concentrer sur leur cœur de métier.

 

Le smartphone que chacun a dans sa poche, la tablette que l’on emporte partout : ces outils, dont il est impensable aujourd’hui de se passer, se diffusent dans toutes les ramifications de la vie professionnelle comme de la vie personnelle.

Applications, tutoriels en ligne, consultation de documents en mobilité, échanges d’information entre les collaborateurs de l’entreprise, les clients et les partenaires, etc.

Les entreprises, de manière plus structurée, s’approprient le numérique dans un mouvement qui va de pair avec la familiarité croissante de leurs équipes vis-à- vis de ces outils du quotidien. Désormais, un conducteur de travaux sur un chantier – ou un technicien de maintenance sur un site d’intervention – ne se déplace pas sans sa tablette.

Et derrière l’écran où il consulte les plans d’exécution, le descriptif d’un composant du bâtiment ou les fiches des fournisseurs de matériels, sont à l’œuvre des logiciels dont l’entreprise s’est équipée. Et derrière ces logiciels, c’est toute une transformation des façons de travailler qui est en train de s’opérer.

Choisir le numérique les a fait sensiblement progresser dans l’exercice de leur métier.

Ainsi, modéliser en 3D une charpente, un aménagement intérieur ou les réseaux de fluides d’un bâtiment offre de multiples avantages : rassurer le client, supprimer les malentendus en produisant une image toujours plus proche de la réalité, intégrer dans les plans numériques les informations qui faciliteront la mise en œuvre, etc.

Si l’entreprise est un fabricant, son logiciel métier peut aussi faire la jonction entre le bureau d’études et l’atelier, en transmettant les données qui piloteront les machines à commande numérique. Et la même chaîne numérique contribue à optimiser la mise en œuvre sur chantier puis les opérations de maintenance, en facilitant le partage de l’information entre tous les intervenants.

 

Historiquement, on a associé le numérique au graphisme et à la 3D, mais aujourd’hui la notion de données, d’information, prend de plus en plus d’importance.

C’est ce que l’on voit poindre par exemple à travers les catalogues numériques des industriels.

L’entreprise de travaux qui les utilise peut ainsi filtrer et choisir ses produits à partir des données techniques de son chantier et transférer ensuite leurs caractéristiques sur les plans numériques puis sur le dossier des ouvrages exécutés (DOE), créant ainsi un lien entre conception, réalisation et maintenance.

Gagnent également en fluidité les processus de gestion et d’interaction avec les clients, depuis l’émission de devis, de comptes rendus et de factures électroniques (pouvant contribuer à diminuer les retards de paiement en temps ordinaire et plus encore aujourd’hui) jusqu’au suivi des approvisionnements et des matériaux et à l’actualisation du planning du chantier, en simplifiant et en améliorant l’articulation entre toutes ces tâches grâce à la réutilisation des données saisies initialement.

 

Au fond, le numérique est moins une question de technique que d’état d’esprit : de même que les réseaux sociaux changent les relations entre les individus, il est nécessaire de travailler différemment, sur un mode où l’échange et la collaboration prédominent du maître de l’ouvrage à l’architecte, au bureau d’études et à l’entreprise.

Dans le bâtiment, les dynamiques d’innovation s’appuient notamment sur le BIM (business information modeling/model/ management, processus collaboratif s’articulant autour de bases de données), l’intelligence artificielle, la blockchain (stockage et transmission d’informations), l’évolution des procédés de construction par l’impression 3D, l’industrialisation ou la modularisation, la robotique, la cobotique (interaction humaine avec un robot), les objets connectés, la réalité virtuelle et augmentée.

 

Les potentiels ouverts viennent clairement bousculer les pratiques, en particulier dans le champ des interfaces entre corps d’état.

Ils imposent des approches nouvelles ou plus structurées visant une meilleure appréhension des besoins et des usages, la mise en place de démarches de prédiction, une aide à la décision basée sur des retours d’expérience ou des analyses plus fines.

 

Le numérique contribue au changement d’image du secteur et favorise de nouvelles façons de travailler : on voit se dessiner un éclatement des frontières et à une interpénétration entre la fourniture-réalisation des travaux et l’offre de services.

 

La transformation numérique ne représente plus seulement un enjeu de performance et de productivité, elle apparaît clairement comme un moyen de survie.

 

L’électrochoc que les entreprises ont vécu avec la crise du Covid‑19 doit les aider, d’une part, à identifier plus précisément les manques que le numérique peut combler et, d’autre part, les avantages qu’il peut apporter pour la continuité des opérations, pour la gestion de la relation client, pour la communication en interne et en externe, pour la création de valeur dans les offres de produits et services.

 

Les nouvelles technologies stimulent l’innovation et l’activité, à condition d’adopter un mode de travail collaboratif.

Les nouvelles technologies basées sur le numérique permettent aux entreprises d’attirer les talents, les retenir et les développer, les rendre plus efficaces.

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?