Photovoltaïque : une technologie rentable sur le long terme

Le photovoltaïque s'impose de plus en plus comme une réponse adaptée aux réflexions patrimoniales des maîtres d'ouvrage. Quant à l'autoconsommation — la consommation par le bâtiment de l'énergie photovoltaïque produite —, elle apparaît déjà comme une approche économiquement viable sur le long terme. Exemple d'un bâtiment à énergie positive et à haute performance environnementale.
11:0017/03/2016
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Bâtimétiers Numéro 42 | Mars 2016

Sous certaines conditions, une installation photovoltaïque peut apporter à un bâtiment une électricité moins chère que celle des fournisseurs d'énergie. C'est le constat opéré par Soprema, spécialiste de l'étanchéité et du solaire. Son agence de Montpellier a inauguré ses nouveaux locaux, un bâtiment à énergie positive et à haute performance environnementale équipé de panneaux photovoltaïques 1. Elle a fait le choix d'aller au-delà des exigences de la RT 2012 et de dimensionner cette installation pour couvrir l'intégralité de sa consommation domestique annuelle.
Dans le cas de cet ensemble tertiaire qui comprend des bureaux et un dépôt, l'autoconsommation s'est avérée un calcul intéressant. En effet, le coût de revient de l'électricité photovoltaïque générée est légèrement plus compétitif que les tarifs actuels du marché.

Question de stockage

Pour calculer son prix du kWh produit, le maître d'ouvrage a intégré les frais d'installation et d'entretien lissés sur 25 ans, durée de vie estimée de ce type d'ouvrage. Toute la difficulté consiste ensuite à maximiser le taux d'autoconsommation, donc à faire coïncider à chaque instant de la journée, de la semaine ou de l'année les profils de production et de consommation d'énergie. L'électricité photovoltaïque produite est en effet difficilement stockée. Les batteries de deux véhicules électriques absorbent ici une partie du surplus de production. « Cette flotte a été dimensionnée pour assumer les déplacements de courte distance de l'entreprise. Ce type de stockage reste sinon trop onéreux pour constituer à lui seul une réponse suffisante », explique Jean Damian, responsable du marché solaire chez Soprema et directeur de sa filiale dédiée au solaire, Solardis. L'autre option de stockage de l'énergie, sous forme d'eau chaude, était peu adaptée aux besoins d'un immeuble de bureaux. L'énergie produite et non employée sur place est finalement injectée sur le réseau. « Du fait de l'état actuel du parc de production électrique du pays, le différentiel entre le coût de revient de l'énergie photovoltaïque et les tarifs de l'électricité ne peut que se creuser », estime Jean Damian. L'autoconsommation, qui est désormais un scénario réaliste pour certains bâtiments, se développe mais reste encore peu fréquente. « Le marché attend des signes positifs des pouvoirs publics. Il reste notamment à clarifier les modalités de cohabitation entre autoconsommation, stockage et interface avec le réseau. »

Un investissement patrimonial

À l'heure actuelle, le marché du photovoltaïque est donc surtout tiré par les raisonnements patrimoniaux de long terme des maîtres d'ouvrage, qui cherchent à anticiper et à devancer l'évolution de la réglementation thermique afin de maximiser la valeur de leurs investissements immobiliers. « Le photovoltaïque s'impose en premier lieu comme choix d'énergie, et la question du meilleur mode de consommation se présente dans un deuxième temps », observe Jean Damian. « Notre entreprise plus que centenaire, avec une forte logique patrimoniale, souscrit bien sûr à cette approche. Notre objectif en édifiant ces locaux était aussi de montrer que l'on peut construire un bâtiment à énergie positive agréable à vivre pour ses utilisateurs, qui ne sacrifie pas leur confort à un objectif de frugalité énergétique. » Le siège de l'agence servira aussi de vitrine à un procédé que l'entreprise a développé pour la fixation de panneaux photovoltaïques en toiture. « La pose de panneaux solaires ne doit pas dégrader l'enveloppe du bâtiment ni son étanchéité, rappelle Jean Damian. De nombreuses techniques traditionnelles consistent à employer des chandelles ou des dés de béton ajoutés directement sur l'élément porteur, ce qui crée des ponts thermiques dont le traitement peut être très délicat. »

Une réalisation exemplaire

Quels que soient le système choisi et le mode d'utilisation de l'énergie produite, les procédés doivent respecter les règles de l'art et être mis en œuvre par des entreprises titulaires des qualifications adéquates. La réalisation d'une installation photovoltaïque fait en effet appel à des expertises spécifiques mais également à des savoir-faire d'électricien et d'étancheur qui sont tout aussi fondamentaux pour la qualité et la sécurité de l'ouvrage. Dans le cas de marchés séparés, il appartient au maître d'ouvrage de veiller à employer des entreprises compétentes.

1

266 panneaux de 260 W crête, soit une puissance totale de 69 kW crête, avec le procédé Soprasolar Fix Evo.

Pour en savoir plus

GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

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