Revêtements de sol : l'importance de l'acceptation des supports

Des supports non-conformes mettent en péril la réalisation des revêtements de sol et la responsabilité de l'entreprise qui les a mis en oeuvre. De l'humidité à la planéité, en passant par la porosité, tout doit être contrôlé et testé pour des ouvrages de qualité.
11:0009/06/2016
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Bâtimétiers Numéro 43 | Juin 2016

« Il n'est pas question d'engager sa responsabilité lors de la pose d'un revêtement de sol en acceptant de recevoir un support qui ne soit pas plan, sec, cohésif et propre, souligne d'emblée Bernard de Chefdebien, de l'entreprise CPLC à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il faut vraiment savoir résister à la maîtrise d'œuvre et à la maîtrise d'ouvrage qui ne respectent pas toujours les conditions hors d'eau et hors d'air, sans parler des supports insuffisamment secs ou encore des fuites accidentelles. » Idem du côté de la planéité : « Normalement, nos tolérances sont les mêmes que celles du support. Mais il n'est pas rare que le ragréage que nous sommes amenés à réaliser pour lisser serve à le rattraper. » Conséquence : avant de réceptionner un support, « il faut savoir en faire le diagnostic et préconiser les bonnes solutions si nécessaire grâce à des tests de reconnaissance, car une fois le revêtement de sol posé, cela signifie qu'on a accepté le support. Cet impératif doit être d'autant plus respecté que nous devons faire un rapport contradictoire de la reconnaissance des supports », rappelle le professionnel.

 

Des points de contrôle incontournables

Plusieurs points précis doivent être vérifiés lors de la reconnaissance des supports. Pour les revêtements de sol PVC, la pose est possible si le taux d'humidité relative d'équilibre, mesuré à l'aide d'une sonde hygrométrique, est inférieur ou égal à 85 %. En cas de doute, il faut procéder à une mesure à la bombe à carbure pour tous les supports à base de liants hydrauliques; le taux d'humidité mesuré doit être inférieur à 4,5 % en poids, et à 0,5 % pour les supports à base de sulfate de calcium. « Le principe est de prélever un échantillon et de le placer dans un récipient adapté pour voir s'il réagit en présence de carbure. L'eau, à son contact, forme un gaz », résume le chef d'entreprise, tout en soulignant les contraintes de ce test : « Il dure au moins 15 minutes et doit être répété, sachant que le support peut être sec là où le test a été réalisé et humide un peu plus loin. » Fissures (entre 0,3 et 1 mm) et microfissures (inférieures ou égales à 0,3 mm de large) doivent aussi être détectées par mouillage de la surface du support. La cohésion se vérifie par rayure à l'aide d'un tournevis, « et il faut en cas de doute réaliser un essai d'adhérence au dynamomètre, qui est un essai d'arrachement », ajoute Bernard de Chefdebien. Sans oublier le test de la goutte d'eau, qui contrôle la porosité du support en mesurant au bout de combien de temps la goutte disparaît de la surface : entre 1 et 5 minutes, le support est normalement poreux; avant, il est très poreux; après, il est fermé. Il faut enfin contrôler la planéité du support qui, à défaut de précisions dans les Documents particuliers du marché, doit afficher une tolérance, rapportée à la règle de 2 m, entre 5 et 7 mm selon le type de support - et entre 1 et 2 mm au réglet de 20 cm.

 

Prévenir les remontées d'humidité

« Une fois ces tests réalisés, nous allons pouvoir préconiser les bonnes solutions pour rendre le support conforme aux règles de l'art, poursuit Bernard de Chefdebien. On peut proposer par exemple d'installer un déshumidificateur, mais en prenant soin de s'assurer qu'il y a une ventilation et qu'elle fonctionne. Il faut également prévoir de quoi évacuer l'eau récupérée par la machine. » Autre possibilité : « Mettre en oeuvre une barrière anti-remontées d'humidité qui bloque l'humidité dans le support. C'est une solution onéreuse mais très efficace si le maître d'ouvrage attend une livraison rapide. » Sachant qu'une telle barrière est obligatoire avec les revêtements de sol PVC collés sur dallage, afin d'éviter les phénomènes de décollement ou de cloquage liés aux remontées d'humidité. En outre, si ces systèmes de barrières anti-remontées d'humidité sont très efficaces, il faut impérativement respecter le contenu de l'Avis technique du produit et notamment sa réalisation en deux couches. Et de manière générale, il est important de se reporter au NF DTU des revêtements de sols collés pour faire valoir les règles de l'art auprès des maîtres d'œuvre comme des maîtres d'ouvrage.

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