Confort et sécurité au travail : du matériel toujours plus performant

Travailler toujours plus en sécurité tout en améliorant à la fois le confort, les conditions de travail et la productivité sur les chantiers, c'est largement possible. La récente évolution des matériels en témoigne. Petit équipement devenu accessible grâce à la baisse des prix, matériel spécialisé assurant un bon retour sur investissement, systèmes mis au point en interne par des entreprises, recours à la numérisation pour faciliter la prévention... Tour d'horizon de quelques innovations porteuses d'améliorations sur les petits comme les grands chantiers.
11:0007/09/2017
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 48 | Septembre 2017

Maîtriser les risques de hauteur

Responsables de 17 % des accidents du travail dans le BTP en 2015, selon les statistiques de l'Assurance maladie risques professionnels, les chutes de hauteur représentent encore la principale cause d'accidents graves et mortels dans la profession. Conjugués avec une meilleure organisation des chantiers, les progrès continus des équipements ont cependant permis depuis plusieurs décennies d'améliorer grandement la situation. Ainsi, les échafaudages estampillés NF proposent obligatoirement des garde-corps permettant à la structure d'être MDS (avec montage et démontage en sécurité). En phase de montage par exemple, on fixe le garde-corps de l'étage N+1 avant de poser le plateau. Remontant aux années 90, cette innovation majeure s'est imposée dans toute l'Europe grâce à l'harmonisation des normes, et elle concerne des matériels répondant à de multiples usages. Employant une vingtaine de personnes, les Menuiseries Berthaud, implantées au Miroir en Saône-et-Loire, ont investi 5 000 euros l'an dernier dans un échafaudage roulant en aluminium de type MDS et montant jusqu'à 9 mètres de haut, en remplacement d'un équipement qui n'était plus conforme. « Dans ce domaine comme dans d'autres, le bas de gamme et la non-conformité sont à proscrire » (voir encadré ci-dessous), résume Gérard Berthaud, dirigeant de cette entreprise familiale créée il y a près de 120 ans. Parallèlement, se sont démocratisés ces dernières années de nombreux outils protégeant du risque de chute. Responsable de domaine à l'OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics), Régis Accart constate en effet que « le matériel est de moins en moins cher, accessible à une entreprise artisanale ». Il en est ainsi de la mise sur le marché de petites nacelles élévatrices avec stabilisateurs, ou encore des nacelles « araignée » transportables dans une remorque derrière une camionnette et coûtant dans les 15 000 euros ; ou encore, des plateformes individuelles roulantes (PIR) et des plateformes individuelles roulantes légères (PIRL), très utilisées par les peintres. Apparus il y a une dizaine d'années, ces matériels comptant trois à cinq marches remplacent avantageusement le traditionnel escabeau. D'un faible coût, légers, pliables et disposant d'un garde-corps pour prévenir des chutes de faible hauteur pouvant être très handicapantes, ils peuvent être équipés d'accessoires adaptés à différents métiers, par exemple pour accrocher un pot de peinture. Leur usage est cependant limité à une faible hauteur de travail, et l'opérateur monté sur un PIRL ne dispose devant lui ou au-dessus de sa tête que d'une petite surface utile de travail.

Comment se pencher sans risque au-dehors ?

Conçu il y a quelques années par un fabricant français, le Syam (Système d'ancrage mobile) est un point d'ancrage temporaire sur lequel on peut attacher son harnais en sécurité. N'exerçant aucun effort au plafond et pouvant être utilisé sur tout type de support, l'équipement se transporte dans un sac à dos, se monte en quelques minutes et permet de travailler en ayant les deux mains libres. Utilisé par des majors du BTP, des poseurs de stores, de fenêtres, des sociétés de nettoyage ou encore des services départementaux d'incendie et de secours, le Syam a conquis notamment les Menuiseries Berthaud. « Nous l'avions utilisé pour la première fois lors d'une réfection de volets battants en 1er et 2e étages, témoigne Gérard Berthaud. L'intervention nécessitait de se pencher à l'extérieur, mais elle était de trop courte durée et sur un chantier trop petit pour envisager d'utiliser un échafaudage roulant ou une nacelle élévatrice. Nous avons acheté l'équipement 2 000 euros environ, un investissement vite rentabilisé s'il évite la location d'une nacelle. » Classé équipement de protection individuelle (EPI) de catégorie 3 (« préservant une personne d'un danger mortel ou nuisant gravement à sa santé »), le Syam ne peut être utilisé que par des personnes ayant reçu la formation adéquate, et le matériel doit être contrôlé annuellement. Deux collaborateurs de Gérard Berthaud ont été formés au Syam. « S'ils sont présents sur les lieux lors de la vérification annuelle, ils reçoivent au passage une piqûre de rappel sur la bonne utilisation du matériel », indique le dirigeant.

Attention

Comme l'a montré l'exposition « Faux, fuyons ! » organisée très récemment par la Fédération des industries mécaniques (FIM), les matériels de manutention et les treuils, entre autres, font l'objet de nombreuses contrefaçons, au même titre que les EPI. La meilleure façon de s'en prémunir, c'est d'être sûr de l'origine : adressez-vous toujours à des distributeurs agréés.

Des alternatives à la manutention manuelle

Cause de 52 % des accidents du travail, la manutention manuelle peut bien souvent être évitée, tant les engins de levage se sont diversifiés. Petite pelleteuse, mini-grue, mât de levage rétractable pour vider le camion, lève-plaque de plâtre, table à maçonner élévatrice permettant à l'opérateur d'être toujours à la bonne hauteur... Les constructeurs proposent en ce domaine un véritable catalogue à la Prévert avec, là aussi, des prix de plus en plus accessibles. Parallèlement, l'évolution de la réglementation et les efforts des fournisseurs de plâtre, de peinture ou de ciment se traduisent par une diminution régulière du poids des matériaux conditionnés en sacs ou en pots.

Parmi les innovations remarquables, Régis Accart signale le diable électrique monte-escaliers. Coûtant moins de 5 000 euros, conçu un peu sur le principe des chariots à deux fois trois roues que l'on utilise pour faire ses courses, ce diable aidera un chauffagiste à monter à l'étage un poêle à bois, ou un plombier à transporter un cumulus.

D'autres innovations portent sur des usages nettement plus spécialisés. Dans le gros œuvre, le godet malaxeur logé dans une pelleteuse sert en même temps de bétonnière et d'engin de transport du béton ; l'opérateur n'a plus à prendre ses seaux de béton et à les transporter à la main. En menuiserie extérieure et vitrerie, est apparu sur le marché le palonnier à ventouses à moins de 10 000 euros, utile pour manutentionner une baie vitrée par exemple. Déjà connu dans les ateliers de menuiserie, ce matériel parcourt désormais les chantiers, monté sur roues. Son bon usage impose cependant que la surface de roulement soit à peu près plane. Il existe aussi un bras télescopique permettant de manutentionner une menuiserie ou un vitrage pour l'installer depuis l'intérieur, parfois monté sur chenilles : un investissement nettement plus onéreux (de l'ordre de 25 000 euros) mais qui peut être loué auprès du fournisseur du vitrage.

Innovations en interne et prévention

Nombre d'entreprises développent par ailleurs leurs propres innovations. Présent dans le bâtiment, les travaux publics, l'environnement et l'immobilier et employant près de 3 000 collaborateurs, le groupe Ramery a réussi, dans sa filiale bâtiment, à diminuer sensiblement le nombre de maladies professionnelles dans l'entreprise grâce au lancement de 45 actions nées d'un état des lieux mené entre 2010 et 2012 en partenariat avec la médecine du travail, l'OPPBTP et la Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail).

Est ainsi né un système unique de sabots suspendus permettant aux coffreurs plancher de supprimer tous les étais dans des lieux étroits comme les couloirs d'appartements. « Les compagnons posent désormais leurs matériels sur des racks à roues disponibles sur le marché, explique Rohan Detourmignies, l'ergonome du groupe. Ils n'ont plus à les manipuler à la main. » L'entreprise a aussi inventé une sorte de perche amovible fixée au mur et sur laquelle on vient positionner deux étais, rendant inutile le montage d'un échafaudage quand on coffre un balcon préfabriqué. « On supprime le risque de chute de hauteur, on travaille trois fois plus vite et on a jusqu'à 260 % de manutentions en moins », souligne Rohan Detourmignies. Cette innovation sera soumise cet automne au concours « Les victoires de la prévention » lancé par l'OPPBTP.

Une table élévatrice pour staffeur

Comment améliorer la position de travail des staffeurs quand ils préparent en atelier les moulages qui seront ensuite acheminés sur le chantier, sachant que la table en marbre poli de 5 cm d'épaisseur qu'ils utilisent pour ce faire pèse près d'une tonne ? « Avec une table classique à hauteur fixe, un homme de petite taille travaille les épaules en l'air, et un autre de grande taille se casse le dos, comme s'il devait faire la vaisselle dans un évier posé 40 cm plus bas que la normale », résume Bruno Rondet, PDG de SOE Stuc & Staff, une entreprise parisienne qui a par ailleurs équipé ses salariés d'exosquelettes pour les aider à poncer les plafonds (voir encadré ci-dessous). Après réflexion avec la dizaine de personnes concernées, SOE Stuc & Staff a mis au point l'an dernier une table à crémaillères, réglable en hauteur grâce à des manivelles. Elle est de surcroît posée sur roulettes s'il est nécessaire de la déplacer dans l'atelier. L'entreprise a dépensé 15 000 euros pour la faire fabriquer, mais Bruno Rondet ne regrette pas cet investissement : « Nos compagnons sont reconnaissants des efforts que l'on fait pour améliorer les conditions de travail ou prévenir la pénibilité », témoigne-t-il. L'entrepreneur a mis à disposition de l'Union des métiers du plâtre et de l'isolation(UMPI-FFB) les plans de sa table, afin que ses confrères puissent profiter de cette innovation.

Les premiers pas des exosquelettes

Faisant l'objet de multiples études à des fins militaires ou médicales, les exosquelettes d'assistance à l'effort commencent à pénétrer l'univers du BTP, dans le but d'alléger une tâche de manutention ou de soulager l'opérateur d'un travail fatiguant. Une des premières applications (voir Bâtimétiers n° 33 de décembre 2013) revient à la société parisienne SOE Stuc & Staff. À l'occasion de la rénovation de l'ancien hôtel Majestic - devenu Peninsula - à Paris, cette entreprise dirigée par Bruno Rondet avait demandé à la société Exhauss de lui concevoir un exosquelette composé de harnais et de bras métalliques pour gréser (c'est-à-dire poncer) le stuc en plafond. Le but était de soulager l'opérateur d'une grande partie de l'effort qu'implique de tenir à bout de bras et guider une ponceuse pesant près de 2,5 kg. Dans un autre domaine, Ramery Bâtiment tente une approche similaire, cette fois pour assister l'opérateur d'un marteau-piqueur burineur qui réalise un travail très physique avec un outil pesant 15 à 18 kg. L'idée est de doter le compagnon d'un troisième bras, se mouvant dans les trois dimensions et fixé sur un étai ou un échafaudage à travers un vérin. Le prototype est en cours de développement avec un métallier qui conçoit des équipements et outillages ergonomiques. D'autres entreprises testent aussi des exosquelettes répondant à différents besoins ; comme l'entreprise routière Colas qui veut faciliter le travail des tireurs au râteau chargés d'épandre le bitume sur le sol.Ces nouveaux outils vont-ils se généraliser ? Spécialiste de la question à l'OPPBTP, Nicolas Froment reste pour l'heure prudent sur l'intérêt à mettre l'homme à l'intérieur de son équipement de travail. Par ailleurs, souligne-t-il, si certains exosquelettes soulagent effectivement l'opérateur en termes d'effort et de posture, on manque de recul pour en conclure qu'ils éviteront à long terme l'apparition de troubles musculo-squelettiques. Mais ce ne sont que les premières générations.

Mieux lutter contre les TMS

Source importante de troubles musculo-squelettiques (TMS) à cause de leur poids et des vibrations générées, les matériels électroportatifs évoluent fortement. Leur allègement est continu grâce à la diminution du poids des batteries, et les systèmes anti-vibrations deviennent plus performants, en particulier s'ils sont intégrés au moteur — ce qui est plus efficace, mais plus cher, que les simples poignées anti-vibrations. Parmi les matériels apparus ces dernières années, la ponceuse girafe permet de poncer un plafond sans escabeau ni échafaudage, et aspire les poussières en même temps. « Mes peintres en sont très friands quand ils ont une grande surface à poncer, témoigne Isabel Talaia, gérante de l'entreprise artisanale Le Savoir Peindre à Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne. Ils travaillent plus vite et sont moins fatigués. »

Chez Ramery Bâtiment, la simple modification d'une clé à choc électroportative du commerce a largement contribué, depuis 2013, à améliorer les conditions de travail des coffreurs-bancheurs. « Serrer et desserrer 200 fois par jour à la main les écrous des banches nécessite un gros effort et génère des douleurs à l'épaule, explique l'ergonome Rohan Detourmignies. La clé à choc a permis d'y remédier, et là où quatre compagnons serraient et desserraient, un seul suffit aujourd'hui. » La lutte contre les TMS passe aussi par l'utilisation de matériels non portatifs. On trouve ainsi dans le commerce des dameuses télécommandées. L'opérateur pilote l'engin en restant derrière lui. Il est ainsi totalement isolé des vibrations générées.

Le drone, ou comment examiner un toit sans y monter

Inspecter l'état d'une toiture en éliminant tout risque de chute est possible : il suffit d'y envoyer un drone. Située à Montardon (Pyrénées-Atlantiques) et spécialisée dans l'installation de systèmes de chauffage reposant sur les énergies renouvelables, l'entreprise Aqua Sun utilise des engins volants télécommandés pour effectuer en toute sécurité différentes tâches préalables au chantier. Grâce aux images fournies par le drone — et dont l'enregistrement fournit une traçabilité de la visite —, le technicien peut relever toutes les données nécessaires à l'établissement d'un devis, comme la surface exacte de la toiture, et visualiser les endroits propices à la pose d'un équipement. Il peut aussi facilement repérer l'origine d'une fuite d'eau ou bien, si le drone embarque une caméra thermique, fournir au client une cartographie précise des zones de déperdition de chaleur sur un toit ou une façade.

Associé de Gaël Parens, le créateur d'Aqua Sun, Franck Ionescu voit d'autres avantages à utiliser des drones lors de la préparation d'un chantier de génie climatique. « Le relevé ne prend qu'entre 10 et 30 minutes, contre 1 à 4 heures s'il faut monter sur le toit en utilisant une échelle ou une nacelle élévatrice », constate-t-il. Et en termes d'image de l'entreprise, « le drone nous permet de récolter des informations très fiables et visualisables immédiatement, pour étayer notre argumentation auprès du prospect ou du client ».

Franck Ionescu a investi de l'ordre de 7 000 euros au total dans trois drones de tailles différentes, depuis un petit engin pouvant évoluer à l'intérieur d'un hangar pour aller visiter des poutrelles situées en hauteur, jusqu'à un appareil embarquant jusqu'à 5 kilos de matériel. Et il les pilote lui-même. Mais l'entrepreneur ne les utilise pas à toutes les occasions. « Pour des raisons liées au durcissement de la réglementation ces dernières années, je le fais uniquement quand je travaille sur un terrain privé. Si je suis sur un domaine public, je fais appel à un prestataire professionnel, agréé par la Direction générale de l'aviation civile et se chargeant d'obtenir toutes les autorisations de survol. »

Limiter les risques chimiques

L'innovation est continue également dans le domaine des risques chimiques. Outre les progrès enregistrés sur les matériels servant au désamiantage (voir encadré ci-dessous), les aspirateurs portatifs sur les chantiers connaissent une réelle évolution. « On en trouve désormais avec des filtres spécifiques pour le bois, l'amiante, les fumées de soudure... », note Régis Accart. Et la plupart des aspirateurs industriels disposent de filtrations à lamelles (comme pour le filtre à air d'une voiture), ce qui agrandit fortement la surface de filtration par rapport à un sac. Le spécialiste de l'OPPBTP évoque aussi la démocratisation de certains matériels comme le malaxeur à béton aspirant en même temps les poussières ou, pour les peintres, la possibilité d'acheter pour 3 000 euros environ une petite station de nettoyage des brosses et des rouleaux, fonctionnant en circuit fermé et posée sur roulettes.

Après traitement des résidus, l'eau ayant servi au nettoyage retourne dans le réservoir et le déchet de peinture, une fois sec, est apporté pour traitement à la déchetterie. Conformément à la loi sur l'eau, l'entreprise limite ainsi son impact sur l'environnement.

Désamiantage : la percée des robots

En début d'année, le Plan recherche et développement amiante (PRDA) a primé 11 innovations permettant d'améliorer la sécurité des opérations de désamiantage, dont 4 reposant sur des robots. Parmi ces derniers, le système AS PROTEK® 4x4, qui respecte toutes les réglementations en vigueur, a déjà conquis dans sa première version une dizaine d'entreprises de désamiantage, PME ou filiales de majors du BTP. Ayant fait ses preuves sur plusieurs chantiers, dont la décontamination des voiles béton du Parc des Princes à Paris, le robot, qui évolue sur un rail, pulvérise de l'eau à ultra-haute pression sur une surface qui peut être plane ou courbe. Dans le même temps, un aspirateur renvoie l'eau souillée d'amiante vers une centrale de récupération des déchets liquides. Puis une presse pneumatique génère, d'un côté, des galettes humides (donc non émissives de fibres d'amiante) prêtes à être conditionnées pour la décharge, et de l'autre, de l'eau claire. Une fois filtrée, cette dernière peut être rejetée dans le réseau des eaux usées. Il s'agit d'un investissement, son coût dépassant les 300 000 euros, mais il procure de multiples avantages : suppression du ponçage à la main de la surface à décontaminer, rapidité d'exécution, limitation du confinement, réduction de la manutention des déchets...

Inventé par Cédric, Michaël et Vincent Bonneau, ce procédé commercialisé par Kärcher « a été conçu par des désamianteurs pour des désamianteurs », résume Vincent Bonneau. La fratrie travaille désormais à un modèle utilisable sur de nouveaux supports.

Les nouvelles tendances

« Dans tous les métiers, constate Régis Accart, on note une tendance à la préfabrication des pièces en atelier. » Grâce à la mise à l'abri de la pluie, du vent ou du froid, cette méthode améliore à la fois les conditions de travail et la productivité. Réduisant en parallèle le temps de travail sur chantier, elle diminue aussi les risques d'accidents. « Sur les situations les plus compliquées, nous essayons de travailler au maximum en préfabrication, confirme Rohan Detourmignies, du groupe Ramery. Tout ce qui est cages d'escalier ou d'ascenseur est réalisé avec des prémurs. Une fois sur site, on les positionne comme un élément de Lego. Notre filiale Bel'Bois, constructeur de maisons à ossature bois, préfabrique aussi les murs en atelier. »

Contrepartie de la préfabrication, les pièces sortant d'atelier et à acheminer sur le chantier sont souvent très lourdes. Il faut donc prévoir les engins de levage adéquats. Autre tendance notable : les équipements de protection individuelle (EPI) sont plus performants et agréables à porter. On trouve ainsi des chaussures de sécurité plus légères et plus souples, utilisables en travaux de couverture, des casques légers avec jugulaire ne risquant pas de tomber quand le couvreur lève la tête, mais aussi des vêtements de travail sinon « sexy » du moins bien coupés, un argument qui n'est pas secondaire pour les femmes comme pour les hommes du bâtiment.

Dernière tendance de fond : la numérisation. Vêtement avec détecteur de monoxyde de carbone utilisé en génie climatique, badge d'accès indiquant si l'on est ou non dans une zone amiantée, gilet fluo avec accéléromètre intégré émettant un signal quand on prend une mauvaise posture de travail (le groupe Ramery l'utilise en séances de formation et aussi pour des personnes ayant de fortes restrictions médicales) : l'heure est aux premières applications de technologies numériques conçues pour améliorer la sécurité et les conditions de travail sur les chantiers. Bouygues Construction teste ainsi avec le fabricant taiwanais de smartphones HTC un casque de réalité virtuelle simulant sans danger, dans le cadre de modules de formation, des situations à risque dans des conditions proches du réel (chute d'un objet, absence d'une barrière de sécurité...).

Et en travaux publics, la branche Infrastructures d'Eiffage a conçu une application pour smartphone évaluant en temps réel et dans le monde entier la probabilité de survenance d'un accident grâce à l'évaluation de la maîtrise de 20 critères de sécurité - l'application alertant les équipes si nécessaire.

Certes, le recul manque encore pour trier, parmi les applications émergeantes des technologies numériques, celles qui rencontreront ou non leur marché. Mais le mouvement de fond est bien là.

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