Seul le partage des expérience et des bonnes pratiques permettra de démocratiser le BIM

Nicolas Chabrand, président de l’entreprise générale et de gros œuvre Ragoucy (Gap, Hautes-Alpes, 47 salariés), est également président de la Fédération des Hautes-Alpes. Homme de terrain, il est convaincu que le BIM, dont il apprécie l’efficacité au quotidien dans son entreprise, constitue un superbe outil au service de tous les entrepreneurs. Pourtant, une toute petite minorité d’entre eux le pratique. Pour résoudre ce paradoxe, Nicolas Chabrand veut changer la méthode et revenir à la démystification du BIM.
12:2201/09/2021
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 64 | Septembre 2021

« Souvenons-nous : il y a quelques années, lorsque le BIM est apparu sur le devant de la scène de notre secteur, il devait provoquer un raz-de- marée ! La maquette numérique allait devenir très rapidement incontournable et il fallait que les entrepreneurs se préparent sans délai à l’utiliser dans tous leurs marchés… En fait de raz-de-marée, il s’est plutôt agi d’une petite vaguelette ! D’après un sondage réalisé dans le cadre du plan BIM 2022 en juin 2020, il apparaît en effet que seuls 6 % des acteurs de la filière construction (entreprises, bureaux d’études, architectes, maîtres d’ouvrage, etc.) ont recours au BIM sur leur projet. Si l’on analyse encore plus finement les chiffres, on apprend que seulement 2 % des entreprises de bâtiment l’utilisent !

Le constat est donc sans appel : en France, en 2021, le BIM n’est quasiment pas employé, il reste à la marge, réservé à des projets spécifiques, des chantiers expérimentaux ou de taille importante. Alors faut-il se résigner, abandonner cette innovation, puisqu’elle n’a pas réussi à trouver son public ? Non, c’est même tout le contraire ! Je suis convaincu que le BIM reste plus que jamais un outil formidable et très performant dont les entrepreneurs et les artisans peuvent tirer profit. On sait bien que les difficultés sur les chantiers sont principalement issues de problèmes de communication entre les acteurs : le BIM est justement l’outil de communication et de compréhension collective par excellence. Il permet à tous les acteurs de visualiser le même ouvrage en 3D, au même instant. En réalisant la synthèse des maquettes des différents corps d’état, il offre la possibilité de détecter les conflits techniques en amont du chantier. En cliquant sur les objets, il donne accès à leurs propriétés, ce qui permet de se passer d’un CCTP papier. De plus, il s’avère extrêmement pratique pour réaliser les métrés et les études de prix… et je n’expose ici que quelques-unes des qualités du BIM, que nous utilisons chaque jour dans mon entreprise. Il y en a bien d’autres, et au fond, qui ne serait pas preneur d’un outil hyper efficace « 10 en 1 » ?

Si le BIM ne s’est pas encore démocratisé, ce n’est donc pas parce qu’il n’est pas pertinent, mais plutôt parce que la méthode employée pour le diffuser n’a pas été la bonne : nos clients et donneurs d’ordres, pourtant les seuls à pouvoir donner une véritable impulsion en la matière, sont restés dans l’idée qu’intégrer le BIM à leurs projets serait coûteux et complexe. De leur côté, les entrepreneurs ont sans doute pris peur devant une technologie numérique dont ils redoutent qu’elle remplace l’homme dans des métiers traditionnels où prime « l’intelligence de la main ».

Alors que faire ? Il nous faut non pas repartir de zéro, car toutes les expériences accumulées ont permis de constituer un corpus technique riche et dense, mais démystifier le BIM et convaincre avec pédagogie tous les entrepreneurs de son utilité. Là est l’objectif prioritaire de notre groupe de travail « Transition numérique et BIM ». L’un de nos premiers axes de travail consistera justement à partager les bonnes pratiques et les retours d’expérience, à travers des fiches très synthétiques qui aideront à convaincre, simplement et en peu de mots. Mais soyons patients : le partage d’expériences et de bonnes pratiques est bien la méthode appropriée qui permettra, à terme, de démocratiser le BIM. »

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