Comme l’affirment un grand nombre de professionnels du bâtiment, la RE 2020 n’est pas une réglementation de plus dans la lignée des RT 2005 et RT 2012 : elle ne se contente pas de renforcer les performances énergétiques des bâtiments, mais elle introduit aussi un nouveau critère, l’empreinte carbone, qu’il s’agit de réduire le plus possible, ce qui ouvre la voie à une autre approche de la construction. Une rupture qui répond à une nécessité : réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre – les GES, en premier lieu le CO2 – pour lutter contre le changement climatique. En 2015, les 197 pays signataires des Accords de Paris se sont engagés à faire en sorte que l’élévation de la température de la planète soit contenue nettement en dessous de 2 °C d’ici à 2100 et à parvenir collectivement à la neutralité carbone d’ici 2050. Cet engagement s’est traduit en France par une « stratégie nationale bas carbone » (SNBC), qui attribue une feuille de route pour chaque secteur économique. Le bâtiment, qui représente, résidentiel et tertiaire réunis, 19 % des émissions de gaz à effet de serre, s’est vu fixé l’objectif de réduire de 49 % ses émissions à l’horizon 2030 par rapport à 2015. Pour y parvenir, la RE 2020 va imposer, pour les constructions et extensions neuves, une réduction supplémentaire des consommations énergétiques des bâtiments, mais aussi le calcul et la réduction de l’empreinte carbone de chaque projet de construction. La nouvelle réglementation entrera en vigueur dès le 1er janvier 2022 pour les bâtiments résidentiels (hors extensions et surélévations), courant 2022 pour les bureaux et les bâtiments d’enseignement, et selon un calendrier qui reste à définir pour les autres catégories de bâtiments.