Si les premiers bétons remontent à l’Antiquité romaine, il a fallu attendre le XIXe et surtout le XXe siècle pour voir les bétons armés se développer et marquer durablement l’histoire de l’architecture. En ce début de XXIe siècle, la France compterait au moins 950 édifices en béton classés monuments historiques, auxquels il faut ajouter un très grand nombre de constructions en béton – halles, églises, maisons individuelles… – qui sont simplement labellisées pour leur intérêt architectural. En raison d’une formulation longtemps aléatoire des bétons, beaucoup moins scientifique qu’elle peut l’être de nos jours, un grand nombre de ces édifices souffrent aujourd’hui de pathologies diverses – mousses, salissures, fissures ou éclats – qui exigent des travaux de restauration. Dans ce contexte, le Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH-FFB), le syndicat professionnel qui réunit les entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine bâti, a pris l’initiative d’élaborer un guide technique, Les Bétons du patrimoine, édité au printemps 2021, qui s’adresse aux maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises positionnés sur ce marché (voir encadré). « Jusqu’à présent, la restauration des bétons anciens était surtout fondée sur les retours d’expérience », commente Bernard Quénée, directeur scientifique du Laboratoire d’études et de recherche sur les matériaux (Setec-Lerm), qui a dirigé ce travail collectif. « Avec ce guide, explique-t-il, nous avons élaboré un ouvrage méthodologique et pratique, répondant aux nombreuses questions qui se posent lors de la restauration d’un édifice en béton. »