Innover pour bâtir : l'événement innovation de la FFB, acte II

Pour la deuxième année consécutive, la FFB s’est adressée aux entreprises du bâtiment en organisant un événement 100 % dédié à l’innovation – « Innover pour bâtir » – retransmis en direct sur sa chaîne YouTube. De quoi ouvrir de nouveaux horizons à ses adhérents.
8:4723/06/2022
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 67 | Juin 2022

Oui, le bâtiment est innovant… et va l’être encore plus dans les années qui viennent […]. Oui, on va être créatif. […] Le bâtiment a toujours su se renouveler mais, aujourd’hui, il faut accélérer avec le numérique, pour l’environnement, pour la productivité des entreprises et le bien-être de nos salariés. » En quelques mots, Olivier Salleron, président de la FFB, a fixé le cadre de l’événement « Innover pour bâtir » proposé par la Fédération et organisé en direct de Station F, grand campus de start-up à Paris, le 21 avril dernier.

 

Ce message a été pleinement relayé par Emmanuel Gravier, président de la commission Innovation et Transformation numérique (CITN) de la FFB, qui a également insisté dans son introduction sur le foisonnement et l’importance des initiatives innovantes émanant du terrain, et sur l’ambition de la FFB de les diffuser au niveau national. Un domaine – l’innovation – où petites entreprises et grands groupes nationaux sont, les uns comme les autres, des acteurs à part entière qui, tous, suivent une stratégie commune : oser sortir du cadre pour bâtir différemment.

 

Les échanges de la rencontre « Innover pour bâtir » se voulaient avant tout concrets et pragmatiques. Trois temps forts étaient organisés lors de cette manifestation : innover pour construire autrement, innover pour plus de productivité et innover pour plus de services. Différents acteurs issus de divers horizons de la profession sont venus témoigner et échanger sur les initiatives déployées dans leurs entreprises respectives.

Innover pour construire autrement

 

Thème de la première table ronde, innover pour construire autrement est devenu indispensable pour répondre aux multiples enjeux auxquels le secteur de la construction est confronté. Il n’est désormais plus guère possible de bâtir comme il y a encore quelques années. La notion d’économie circulaire, le réemploi des matériaux issus de la déconstruction des ouvrages, la recherche de produits biosourcés ou l’arrivée de bétons bas carbone obligent à penser différemment la façon de concevoir et de réaliser les ouvrages afin de faciliter leur acceptabilité par un public sensibilisé aux préoccupations environnementales. Après le safety first, les entreprises du bâtiment doivent aujourd’hui aussi penser impact first pour répondre aux problématiques écologiques, les obligeant à innover pour construire autrement. Et, là encore, les pistes de progrès existent, comme le fait de sourcer localement des matières premières naturelles (bois, chanvre, paille, terre, etc.) afin de combiner matières naturelles et matériaux transformés ou encore de revenir à des modèles architecturaux vernaculaires qui, de plus, présentent l’avantage d’une meilleure acceptabilité des projets.

 

D’autres leviers peuvent aussi être actionnés pour diminuer les surcoûts liés à la prise en compte de contraintes environnementales dans l’acte de construire. La fabrication hors site croissante de parties d’ouvrages ainsi qu’une réflexion poussée autour d’une logistique « verte » et performante, notamment pour l’approvisionnement des chantiers en milieu urbain hyperdense et la gestion des déchets qui en sont issus, en sont deux exemples.

 

Innover pour gagner en productivité

 

Il existe de nombreuses façons d’innover pour gagner en productivité. Bien souvent simples et peu onéreux, les moyens pour y parvenir sont néanmoins efficaces et offrent un rapide retour sur investissement. Si des outils comme le BIM et la maquette numérique, ou des méthodes éprouvées dans le monde de l’industrie telles que le Lean, ont fait leurs preuves, certaines étapes préliminaires à toute action d’amélioration de la productivité des chantiers restent cependant obligatoires. Prendre du recul par rapport à son activité, analyser les modes de production, revoir sa façon d’organiser les chantiers, recenser les bonnes pratiques appliquées par les équipes travaux et capitaliser sur elles en les formalisant… : à chaque entreprise de définir son chemin de progrès en se posant les bonnes questions et d’impliquer l’ensemble des parties prenantes (salariés, entreprises partenaires, fournisseurs, etc.). Outre le gain de temps et de performance, anticiper et prévoir permet de désamorcer bon nombre de problèmes en amont de la phase d’exécution des travaux, de gagner du temps, d’être plus performant, de ne plus subir les aléas de chantier et d’améliorer la sécurité des équipes en recourant à des équipements novateurs proposés par certains locatiers (gilet connecté, exosquelette, etc.).

 

 

Innover pour de nouveaux services

 

Les meilleurs juges de la pertinence des innovations et de la qualité des services qui en résultent sont ceux qui vivent ou travaillent au quotidien dans les bâtiments concernés. Chercher à répondre aux nouvelles attentes et aux nouveaux usages liés à l’évolution de la société est indissociable de l’acte d’innover. Les promoteurs et les industriels sont en première ligne sur chacun de ces points. À eux d’analyser les besoins émergents et de proposer des services novateurs correspondant à ces attentes. Cela peut aller de la conception de petites unités de coliving pour jeunes actifs en demande d’habitat flexible à des résidences de services partagés pour seniors autonomes, voire à la promotion d’immeubles mixant ces différentes solutions avec des espaces de bureaux et de commerces en vue de créer un véritable brassage d’usages et de générations.

 

Côté industriels, la montée en puissance de la silver économie, combinée aux offres touchant l’habitat connecté et l’intelligence artificielle embarquée dans les ouvrages, ouvre de nouveaux horizons que les professionnels du bâtiment doivent saisir. Les installateurs de tels systèmes possèdent un rôle clé dans leur paramétrage, tant lors de leur mise en œuvre qu’au fil de l’évolution des usages des occupants. Des prestations à forte valeur ajoutée qui leur permettront d’accompagner les maîtres d’ouvrage bien après la seule réalisation des bâtiments.

 

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