Le 15 décembre, Mayotte s’est réveillée sous le choc. Le cyclone Chido avait tout balayé sur son passage.
Face à cette situation de désolation, nous avons d’abord dû panser les plaies : remettre en état nos propres locaux, les logements de nos salariés, sécuriser ce qui pouvait l’être. Puis, très vite, nous avons retroussé nos manches. Dès la mi-janvier, la majorité de nos quarante-cinq adhérents avaient repris leur activité.
Nous nous sommes mobilisés pour répondre aux urgences, notamment la remise en service des établissements scolaires, afin d’éviter que des milliers de jeunes ne se retrouvent livrés à eux-mêmes.
Dans un second temps, nous avons relancé les chantiers interrompus, malgré les délais liés aux constats et à la prise en charge des assurances.
Aujourd’hui, nous tentons d’assurer la continuité des projets déjà engagés, préparons ceux à venir et nous organisons pour faire face aux immenses besoins liés à la reconstruction.
Les travaux portent surtout sur les charpentes, les toitures et le second œuvre. Le gros œuvre, lui, a généralement bien résisté.
Mais pour avancer, il nous faut de la visibilité et le démarrage opérationnel de l’établissement public qui doit piloter la refondation. Il est essentiel : c’est de lui que dépendront l’évaluation des priorités, le déblocage des budgets et les appels d’offres.
Grâce aux dons recueillis par le réseau FFB, nous avons anticipé en fléchant une enveloppe qui permettra de financer le poste d’un chef de projet dédié, qui relaiera les demandes et expertises des professionnels au sein de cet établissement et qui portera les sujets juridiques, techniques… et de formation.
Car sur ce terrain, nous avons une urgence. Le déficit de main-d’œuvre qualifiée existait déjà avant Chido, il est aujourd’hui critique. Avec le soutien de la FFB, nous avons choisi de nous associer au rectorat pour mettre en place une offre de formation en alternance et apprentissage, directement adaptée aux besoins des entreprises locales.
Il nous faut renforcer l’attractivité de nos métiers, mais aussi garantir l’employabilité de celles et ceux qui s’engagent.
Au-delà de la formation, nous devons gérer la logistique et les questions sociales. Rien n’est simple à Mayotte.
Nous devons tirer collégialement les leçons de cette épreuve, notamment sur les modes constructifs, et traiter les enjeux fonciers : il faudra bâtir plus solide, plus durable. Et cela impliquera des investissements.
Tous ces éléments contribueront à structurer une reconstruction pérenne et cohérente. Pour l’accompagner, les entreprises mahoraises disposent du savoir-faire, de l’ancrage local et d’une vraie capacité d’adaptation. Mais les volumes à venir seront tels qu’un renfort extérieur pourrait être nécessaire.
Être chef d’entreprise ici exige de la résilience. Malgré tout, nous restons debout, mobilisés et attachés à notre territoire.
Mayotte mérite une reconstruction à la hauteur de ses richesses. Et nous serons au rendez-vous.