Accompagner la transition écologique du bâtiment au plus près du terrain : entretien avec Sylvain Waserman, président de l’Ademe
En matière de transition écologique, c’est bien l’excellence des entreprises de travaux qui fera toute la différence.

Sylvain Waserman est diplômé de Télécom Sud Paris (1995), du Theseus International Management Institute (1997) et de l’ENA (2008). Il commence sa carrière en tant qu’ingénieur dans les télécommunications avant de devenir directeur général du réseau GDS-Gaz de Strasbourg en 2009. Pendant dix ans, il est maire de Quatzenheim, président de communauté de communes puis président de la commission Développement économique de la région Grand Est.
De 2017 à 2022, il est élu député de Strasbourg et occupe le poste de vice-président de l’Assemblée nationale. À la fin de son mandat, il se lance dans le conseil en transition écologique pour les entreprises en fondant son propre cabinet qu’il quitte en juillet 2023 pour devenir P-DG de l’Ademe.
Le secteur du bâtiment est au coeur des enjeux d’économie circulaire. Comment l’Ademe peut-elle accompagner les entreprises dans cette évolution ?
S. W. — La création de la filière REP1 PMCB, opérationnelle depuis 2023, devrait se traduire par une baisse du coût de la gestion des déchets de chantiers, pour le neuf, la rénovation et la démolition. L’objectif de ce modèle REP est en effet que le metteur sur le marché prenne lui-même en charge l’organisation de la collecte et le traitement des déchets. Pour les entreprises et les artisans, cela doit se traduire par une solution simple et une diminution des coûts, avec en toute logique une reprise sans frais de leurs déchets triés.
Or, aujourd’hui, nous ne sommes pas encore en mesure de conclure que les prix des sorties ont diminué pour ce qui concerne la gestion des déchets du bâtiment. Nous sommes bien conscients que la situation actuelle n’est pas idéale ; il nous faut progresser et faire en sorte que les choses s’améliorent vite d’année en année.
Si vous deviez tracer une perspective à 2030 pour le bâtiment, quels objectifs prioritaires l’Ademe fixerait-elle pour la filière ?
S. W. — La rénovation est un enjeu majeur qui appelle des politiques publiques stables. Nous savons tous la difficulté du sujet en ce moment, dans un contexte budgétaire contraint. Mais, plus que d’autres, les politiques du bâtiment méritent une certaine pluriannualité, à l’image des lois de programmation pluriannuelle de l’armée. Car le bâtiment, lui aussi, est un secteur du temps long : quand on construit ou rénove un bâtiment, c’est pour des décennies.
Il nous faut donc assurer une visibilité de long terme à des acteurs qui en ont besoin au quotidien. C’est tout le sens de la convention triennale que l’Ademe et la FFB ont signée le 19 novembre au Salon des maires. Cette convention, qui s’inscrit dans la continuité de celles signées depuis la fin des années 1990, vise à rendre opérationnels l’ensemble des sujets que j’ai abordés. C’est un terrain d’actions qui traduira concrètement nos pistes de coopération et permettra d’accompagner durablement les entreprises et les artisans du bâtiment dans leur transformation.
- Responsabilité élargie des producteurs – Produits et matériaux de construction du bâtiment

