« Le problème de la sinistralité est important pour les carreleurs, rappelle Michel Droin, à la tête de Batisol Plus, à Châtellerault (Vienne). Les règles sont devenues trop contraignantes pour ceux qui doivent les appliquer. Du coup, certains les évitent s'ils peuvent les contourner. » Constat partagé par Christophe Aymain, qui dirige le groupe Bernard SEA à Creuzier-le-Neuf (Allier). « Que ce soit dans le cadre du NF DTU 52.1 « Revêtements de sol scellés » ou du NF DTU 52.2 « Pose collée de revêtements céramiques et assimilés - pierres naturelles », les problèmes de réception des supports sont récurrents. En pose scellée, pas question de ne pas respecter le trait de niveau avant de mettre en oeuvre le revêtement carrelé. En pose collée, quoi qu'il arrive, le support sera plan, sec, propre, dépoussiéré. » Des impératifs d'autant plus incontournables que la réception du support doit être contradictoire. « Peut-être que je suis dans une région particulière, poursuit le carreleur auvergnat, mais la réception s'effectue toujours dans la douleur. Il faut souvent montrer les dents pour obtenir gain de cause. » Le carreleur porte la responsabilité de son ouvrage, mais ce dernier vient en recouvrement. « Comme pour les autres corps d'état du monde de la finition, c'est compliqué. La maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage veulent bien des règles de l'art pour bénéficier de garanties après coup, mais au moment de les mettre en œuvre, elles ne sont pas d'accord. »