Sols souples : un hôpital pour enfants haut en couleur !

À l’occasion de la rénovation de l’un de ses services, l’hôpital parisien Necker-Enfants malades a choisi d’égayer l’espace en misant sur un sol souple en vinyle décliné en trois couleurs vives. Pour l’entreprise Eliez, spécialiste des métiers du second œuvre, notamment chargée de sa pose, le défi consistait à respecter un calepinage à la géométrie complexe dans un délai très serré.
10:0801/09/2021
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Bâtimétiers Numéro 64 | Septembre 2021
Le service thérapeutique et diagnostic de la clinique Robert-Debré, au sein de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, fait l’objet d’une rénovation totale. À cette occasion, le maître d’ouvrage, l’AP-HP – hôpital Necker, a décidé d’accorder un soin particulier à la conception et à la réalisation des revêtements de sols. C’est ainsi qu’il a confié à une coloriste-plasticienne, Frédérique F. Thomas, la conception chromatique et le design d’espace pour la section « hôpital de jour », qui comporte 36 lits. Son travail portait essentiellement sur les revêtements de sol et leur coordination avec les revêtements muraux. Elle a pour cela choisi des couleurs vives à vertu thérapeutique (voir encadré). C’est l’entreprise francilienne Eliez – implantée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et employant 50 collaborateurs –, spécialisée dans les métiers du second œuvre, qui a été choisie pour les mettre en œuvre lors de la première période de travaux qui portait, fin 2018, sur le deuxième étage du service. Le maître d’ouvrage a en effet décidé de réaliser le chantier par phases échelonnées sur plusieurs années, afin de ne pas fermer le bâtiment entier pendant des mois. Le timing du chantier était également très serré – trois mois – afin de pouvoir rouvrir rapidement l’étage. « Nous devions poser un revêtement en vinyle hétérogène de classe U3 (résistance à l’usure) P4 (résistance au poinçonnement) à forte capacité d’absorption acoustique », décrit Denys Schmoll, codirigeant d’Eliez, également titulaire des lots peintures et faux plafonds sur ce projet. Pour l’entreprise, la complexité de ce chantier était double : le calepinage devait à la fois prendre en compte la répartition des trois couleurs – jaune safran, bleu pétrole et violet – et des formes géométriques non courantes. « Pour mieux préparer notre intervention, nous avons dessiné le calepinage sur le sol puis l’avons fait valider par l’architecte », relate Denys Schmoll. Cette préparation minutieuse a permis également de diminuer les risques de non-qualité et de minimiser les coûts de mise en œuvre : « Les nombreuses formes géométriques obligent à faire beaucoup de découpes en biais. Or, les revêtements se présentent en rouleaux. Nous créons donc automatiquement davantage de chutes que lorsque le calepinage est rectiligne : environ 20 % contre 10 à 15 % habituellement. Il était donc d’autant plus important que le calepinage soit réalisé de manière très rigoureuse », poursuit le dirigeant.

Améliorer par la couleur l’accueil et la prise en charge des enfants malades

Violet, bleu pétrole et jaune safran : les trois couleurs vives qui tapissent les sols de l’hôpital de jour selon des motifs géométriques variés n’ont pas été choisies au hasard par la plasticienne. Il est en effet prouvé que les couleurs saturées et vives possèdent un pouvoir d’attraction important sur les enfants et les adolescents. Elles contribuent à former un espace joyeux et séduisant qui pallie l’aspect médical et anxiogène, tout en rassurant les proches qui accompagnent les enfants. Au sol, les couleurs jouent entre elles de manière dynamique grâce aux alternances en biais et au prolongement d’une même couleur d’un espace à l’autre – une chambre et un couloir, par exemple.

Une coactivité orchestrée pour tenir les délais

 

Pour tenir dans les délais serrés du chantier, la coactivité avec les autres corps d’état était nécessaire et a été savamment orchestrée. « Normalement, la mise en place du revêtement de sol est l’une des dernières actions réalisées sur un chantier, avant la livraison finale. Mais en pratique, les délais comprimés font que nous démarrons souvent notre activité alors que les autres corps d’état sont toujours présents, précise Denys Schmoll. Nous étions soumis à un planning hyperprécis, et l’avancement des tâches de chaque entreprise était décrit lors des réunions hebdomadaires de chantier. »

Nous avons créé davantage de chutes que lorsque le calepinage est rectiligne. Il était donc d’autant plus important que le calepinage soit réalisé de manière très rigoureuse.

Denys Schmoll, codirigeant d’Eliez, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)

Des contraintes estivales mais des conditions sanitaires assouplies

 

Signe que l’entreprise a rempli son contrat à la pleine satisfaction du maître d’ouvrage, Eliez a été retenue pour le chantier de la deuxième période, sur les trois mêmes lots : peinture, revêtements de sol et faux plafonds. Il s’agissait cette fois d’intervenir sur le rez-de-chaussée et le premier étage du même bâtiment. « De juillet à octobre 2020, nous devions rénover 1 600 m² au total. » La complexité des motifs et du calepinage était moins importante que lors de la première phase : « Au RDC, où se trouvent l’accueil et des services de soins, nous devions mettre en place des revêtements de deux couleurs – jaune et rouge – selon un calepinage plus simple, chacune des pièces et les couloirs étant monochromatiques. » À l’étage, dédié à l’activité administrative des services, il s’agissait de poser un revêtement de sol monochromatique de couleur parquet. Le défi de ce second chantier résidait plutôt dans un phasage particulier. « Le chantier se déroulait en plein été. Il n’a pas été évident, surtout durant le mois d’août, d’arriver à tenir la cadence : nous devions respecter notre propre planning tout en nous adaptant aux contraintes estivales, comme la fermeture annuelle de certains fournisseurs ou la prise de nombreux congés dans des entreprises co-intervenantes », relate Denys Schmoll. Par chance, cette seconde phase a été assez peu impactée par la crise sanitaire liée au Covid-19. « L’été 2020 était plutôt favorable car le pays était déconfiné, et les seules contraintes que nous avions étaient de porter le masque et de respecter les gestes barrières. » Au final, le chantier s’est déroulé sans anicroche, et le service a pu rouvrir dans les temps.

Des produits à faibles émissions de COV

La pose des revêtements de sols et la mise en œuvre des peintures dans le cadre d’une rénovation d’ERP imposent des contraintes particulières sur les produits : « Tous ceux que nous avons posés sont de classe A+ en termes d’émissions de COV [composés organiques volatils] dans l’air intérieur, explique Denys Schmoll. Ce qui permet de réintégrer et de réaménager les lieux immédiatement et sans risque après notre intervention. »

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