Comment associer les contraintes anti-intrusion et la protection contre l'incendie?? Les installateurs de systèmes de sécurité connaissent ce dilemme. L'opposition entre ces principes peut être très simplement résumée. La sécurité incendie, tout d'abord, permet d'assurer une protection des personnes contre les conséquences d'un incendie et repose notamment sur l'évacuation immédiate du bâtiment dès le départ d'un feu. La réglementation incendie prescrit des critères et des exigences portant sur les performances des matériaux ainsi que sur leur mise en œuvre. Philippe Blin, responsable de l'entreprise Elsia Systèmes & Solutions, rappelle que « les systèmes de détection et d'actionnement doivent être autonomes et indépendants des équipements de sûreté et de contrôle d'accès. » La sécurité anti-intrusion, ensuite, protège les biens et nécessite de verrouiller le bâtiment dès qu'est détectée la présence de dangers extérieurs. « Dans ce cas, poursuit Philippe Blin, les maîtres d'ouvrage sont libres de leur cahier des charges. Ils l'établissent selon le niveau de risque, l'exigence des assureurs, leur budget d'investissement. » Les professionnels relèvent pour leur part deux difficultés de « cohabitation » entre ces systèmes. La première tient au problème classique des déclenchements intempestifs, qui réduisent considérablement leur efficacité et ce, dans les deux domaines. La seconde est plus concrète : les personnes malveillantes peuvent se servir de l'évacuation en cas d'incendie pour s'introduire dans les locaux à sécuriser.
Le cas pratique des blocs-portes
Néanmoins, dans le cas des blocs-portes de sécurité ou des portes de sorties de secours, la réglementation en matière de sécurité incendie accepte d'associer ces critères antinomiques. Après avis de la commission de sécurité, leur verrouillage peut être autorisé sous réserve que :
A - Chaque porte soit équipée d'un dispositif de verrouillage électromagnétique conforme à la norme en vigueur pour cette application.