Quels sont les avantages des isolants biosourcés ?

A l’heure de la décarbonation du secteur de la construction et de l’incitation à la rénovation énergétique, les isolants biosourcés ont de nombreux atouts à jouer. Quels sont-ils et quels sont les domaines d’application ? Réponses dans ce dossier.

14:1612/09/2023

Rédigé par FFB Nationale

[Email form]

Inviter à consulter la page

Les isolants biosourcés sont issus du vivant. Ils peuvent être d’origine végétale (chanvre, paille, liège, ouate de cellulose, bois, textile recyclé) ou animale (laine de mouton).

Attention, toutefois, aux idées reçues : les matériaux biosourcés ne sont pas forcément 100 % naturels et sans impact pour l’environnement. Ils peuvent parfois être transformés, contenir des additifs chimiques en proportions variables ou avoir été transportés sur de longues distances. Dans une démarche de construction durable, il est donc préférable d’utiliser des matériaux biosourcés locaux et le moins transformés possible, sous réserve qu’ils répondent aux caractéristiques pour lesquelles ils sont mis en œuvre.

Isolant biosourcé : un faible impact environnemental

L’impact environnemental des isolants biosourcés est environ 4 fois moins important que celui d’un isolant conventionnel, comme la laine de verre ou la laine de roche.

Cet écart est essentiellement lié à la phase de production (extraction de la matière première, transport et fabrication) au cours de laquelle les isolants conventionnels émettent la majorité de leurs gaz à effet de serre (GES), alors que les isolants biosourcés n’en émettent quasiment pas. Ces derniers présentent même parfois un bilan négatif durant cette phase qui s’explique par le fait qu’ils sont issus de matières organiques et qu’ils absorbent le CO2 au cours de leur croissance (séquestration du carbone). De plus, leur transformation avant utilisation est généralement peu énergivore, ce qui réduit encore davantage leur bilan carbone. Enfin, ils sont souvent issus de la valorisation d’un co-produit de l’agriculture ou de la sylviculture.

Bon à savoir : vous pouvez retrouver sur la plateforme INIES l’ensemble des données environnementales de chaque produit du bâtiment.

Confort d’été assuré par les matériaux biosourcés

Grâce à leurs propriétés physiques, notamment leur densité et leur capacité thermique massique élevées, les isolants biosourcés permettent de ne pas transmettre la chaleur rapidement et de la stocker.

Ces propriétés peuvent-être évaluées en mesurant le déphasage et l’atténuation d’amplitude de l’onde de chaleur à travers une paroi. En règle générale, les isolants biosourcés ont des déphasages de 6 à 10 heures soit 2 à 3 fois plus que les isolants en fibres minérales et pétrosourcés, ainsi que des atténuations d’amplitude allant jusqu’à plus de 80%, soit 4 fois plus que les autres isolants du marché.

Déphasage thermique

Concrètement, au cours d’une période de forte chaleur, l’onde de chaleur sera ressentie à l’intérieur du bâtiment entre 6 à 10 heures après avoir été observée à l’extérieur. La température ressentie sera également atténuée, jusqu’à 80% par rapport à la température constatée à l’extérieur.

Ces propriétés sont également très utiles en hiver car elles permettent d’éviter que la chaleur à l’intérieur du bâtiment ne se dissipe trop rapidement vers l’extérieur.

Source : Karibati

Ressource durable et locale

Les isolants biosourcés proviennent de ressources renouvelables disponibles sur le territoire français (paille, chanvre, lin...). Ils favorisent donc le développement d’une économie circulaire au plus près des lieux de production, ainsi que la création d’emplois locaux. Ils apportent par ailleurs de nouveaux débouchés aux secteurs agricoles et sylvicoles.

Certains matériaux biosourcés sont disponibles en grande quantité pour le secteur du bâtiment. Citons notamment :

la paille : 10% de la paille de blé produite annuellement suffirait pour isoler tous les nouveaux logements construits chaque année en France (source : Collect’IF Paille) ;
le chanvre : la France est le premier producteur en Europe, avec une production annuelle supérieure à 20 000 hectares qui en font le quatrième producteur mondial (source : Interchanvre.org) ;
le textile recyclé : 700000 tonnes de déchets de textiles sont mises sur le marché chaque année, la production actuelle d’isolant est d’environ 3000 tonnes par an (source : étude Nomadéis).

Santé et bien-être

Outre leurs avantages écologiques, les isolants biosourcés sont également bénéfiques pour la santé et le bien-être des occupants. Contrairement aux laines minérales et aux isolants synthétiques qui peuvent dégager des composés chimiques nocifs dans l'air intérieur, les isolants biosourcés sont de manière générale naturels et non toxiques. Ils favorisent donc une meilleure qualité de l'air intérieur, créant un environnement de vie plus sain. Certains isolant biosourcés permettent également d’assurer une régulation de l’humidité au sein du logement en maintenant un niveau confortable pour l’usager.

Masse ressort masse = confort acoustique

L’atténuation acoustique reposant sur le principe « masse-ressort-masse », l’isolant biosourcé fait généralement office de ressort grâce à sa matière fibreuse dans la composition des parois. Ses qualités d’absorption participent à la correction acoustique du bâtiment, avec des performances bien souvent meilleures que les isolants conventionnels.

Domaines d’application des isolants biosourcés

Les isolants biosourcés couvrent une large gamme de produits : chènevotte, laine de chanvre, béton de chanvre, panneaux de paille, enduit terr/paille, rouleaux de liège, panneaux en ouate de cellulose, coton en vrac, etc...

Ils trouvent de multiples applications dans le bâtiment : isolation des murs par l’intérieur ou l’extérieur, ossature bois, isolation des planchers de combles, isolation des rampants ou encore isolation des planchers bas.