PAC : La pompe à chaleur hybride - une solution d’avenir

La pompe à chaleur hybride – dite « PAC hybride » – combine deux technologies performantes. Fonctionnement, atouts, points de vigilance : voici ce qu’il faut savoir.
13:5514/12/2023
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Bâtimétiers Numéro 73 | décembre 2023

Désormais, il est possible de ne plus choisir entre une chaudière à haute performance énergétique et une pompe à chaleur ! Il existe en effet une solution dite « PAC hybride » qui combine les atouts des deux technologies et s’avère parfaitement adaptée aux réglementations de la construction neuve (RE 2020) et de la rénovation (étiquette A ou B du DPE).

 

Fonctionnement chaudière et PAC hybride

 

De quoi s’agit-il ? La PAC hybride est composée d’une pompe à chaleur air/eau à compresseur électrique de petite puissance (en général de l’ordre de 3-5 kW pour le neuf, 4-6 kW pour la rénovation) et d’une chaudière à condensation fonctionnant au gaz ou au fioul.

 

À cela s’ajoute un système de régulation intelligent permettant de piloter le dispositif de manière optimale, en tenant compte de différents facteurs (conditions climatiques, besoins en chauffage et en eau chaude, coût des énergies, etc.).

 

En pratique, la PAC fonctionne lorsque le climat est doux et que les besoins thermiques sont limités : elle capte l’énergie de l’air extérieur ou du sol pour chauffer le logement et produire de l’eau chaude et, ce faisant, valorise des énergies renouvelables. Dès lors que sa puissance est insuffisante, la chaudière à condensation vient en appoint.

 

En période de grand froid ou si les besoins en chauffage et en eau chaude sont beaucoup plus importants, la PAC peut s’arrêter pour laisser la chaudière fonctionner seule.

© DR

PAC hybride : de nombreux avantages

Si elle est encore un marché de niche, la PAC hybride a vraisemblablement de beaux jours devant elle. Elle présente en effet de nombreux avantages.

 

Premièrement, elle permet de gagner en confort avec des sources d’énergie priorisées et ajustées au regard des besoins, sans risque d’interruption.

Autre atout de taille, la PAC hybride permet de faire des économies substantielles, puisque le système est à même à l’instant t de choisir la technologie ayant le meilleur rendement, avec pour résultat une réduction des consommations d’énergie pouvant aller jusqu’à 40 %.

 

Le prix plus élevé d'une PAC hybride est amorti en 5 à 7 ans

 

« Certes, l’achat d’une PAC hybride coûte 20 à 30 % plus cher qu’une PAC classique, mais grâce aux économies réalisées, l’investissement est rentabilisé au bout de cinq à sept ans », indique Olivier Morbelli, président de l’UMGCCP-FFB 13 et également président de la SMF (Société Morbelli Frères), implantée à Saint-Cannat (Bouches-du-Rhône) et spécialisée dans le chauffage, la climatisation et la plomberie.

 

La PAC hybride contribue par ailleurs à la décarbonation, en diminuant les consommations d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, même si l’on prend le cas d’une chaudière au fioul, sa consommation est nettement réduite lorsqu’elle fonctionne en hybridation avec une PAC.

 

Pompe à chaleur hybride : adaptée à la rénovation

 

C’est enfin une solution intéressante en cas de rénovation. En effet, grâce à la régulation intelligente, le fonctionnement de l’équipement est toujours adapté aux nouveaux besoins : avant les travaux d’isolation, la chaudière se met en service quand les besoins sont supérieurs aux capacités de la pompe à chaleur.

 

Après les travaux d’isolation, les déperditions diminuent mais la puissance de la PAC, optimisée au préalable, permet de couvrir les besoins.L’ordre des travaux est donc sans impact sur le bon fonctionnement du système.

 

Certes, l’achat d’une PAC hybride coûte 20 à 30 % plus cher qu’une PAC classique, mais grâce aux économies réalisées, l’investissement est rentabilisé au bout de cinq à sept ans. 

Olivier Morbelli, président de la SMF (Société Morbelli Frères), à Saint-Cannat (Bouches-du-Rhône).

Points de vigilance sur l'installation d'une PAC hybride

 

Peu encombrante (puisqu’elle propose un équipement « deux en un »), la PAC hybride est flexible et peut, à l’identique d’une PAC classique, facilement s’adapter aux contraintes de l’installation existante. Également relativement simple à installer (au mur ou au sol), elle ne nécessite pas de travaux conséquents.

 

La vigilance est toutefois de mise sur quelques points clés, notamment la qualité de l’emplacement (la circulation de l’air doit être bonne) et la prise en compte de l’acoustique, pour éviter que le bruit de l’équipement gêne le voisinage (en copropriété, il est nécessaire d’obtenir son accord et, en tant que locataire, d’avoir l’approbation de son propriétaire).

 

Quant à l’entretien, il est à effectuer annuellement, comme pour une chaudière traditionnelle. « Il existe des entreprises à même de vérifier les deux équipements en même temps et donc de faire une seule visite », précise Olivier Morbelli.

 

À noter que les travaux doivent être réalisés par un professionnel ayant la mention RGE, qui est la condition pour bénéficier d’éventuelles aides de l’État. Sur ce plan, comme pour la PAC, de nombreux dispositifs (MaPrimeRénov’, prime CEE, TVA minorée à 5,5 %, éco-prêt à taux zéro) allègent significativement la facture.

 

En savoir plus

 

Choisir une PAC hybride : la pompe à chaleur en bref

 

Consommation, coût… la PAC hybride tient toutes ses promesses à condition de respecter certaines règles d’installation et de fonctionnement. Selon les besoins énergétiques du logement en question, le choix du modèle ne sera pas le même.

 

Il est conseillé tout d’abord d’évaluer la consommation énergétique globale de la maison et de vérifier les travaux d’isolation ayant été éventuellement réalisés. Il faut également tenir compte du climat local. Ensuite, les consommations étant liées directement au dimensionnement de la PAC, il est recommandé que la puissance de la PAC seule (pour une température extérieure de 0 °C et une température de départ d’eau de 50 °C) couvre entre 40 % et 60 % des déperditions de chaleur (recommandations établies par la filière).

 

« Et lorsque la chaudière en place est très ancienne, nous conseillons autant que possible de la remplacer pour assurer un meilleur confort et limiter l’impact environnemental, indique Olivier Morbelli. En règle générale, ce type de dispositif étant encore peu connu, il y a sur le terrain tout un travail pédagogique à faire pour rassurer les clients.

 

Il faut lister les nombreux avantages de l’hybride : tout d’abord, bien sûr, un choix judicieux pour le portefeuille et la planète ; mais aussi une installation pas plus compliquée à réaliser que pour une pompe à chaleur classique ; et enfin, la possibilité, en cas de problème ou de panne, de jongler sur deux équipements et deux sources d’énergie. »

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