Dans ce contexte, les coûts moyens des entreprises de bâtiment (BT01 de l’Insee) affichent une progression de 5,4 % de fin 2020 à fin 2021, puis encore de 5,9 % de fin 2021 à fin 2022, soit une hausse sur deux ans 1,3 fois plus rapide que l’inflation générale. Le début 2023 poursuit sur la lancée, à +6,0 % en glissement annuel sur les deux premiers mois de l’année.
Les marges s’en ressentent, ce qui constitue une menace pour le secteur, donc pour ses emplois D’autant que l’inflation générale, qui ne tasse pas véritablement, se traduit en revalorisations salariales dans le bâtiment.
Indices de prix de production industrielle de quelques matériaux pour le marché français

Certains types de travaux affichent des progressions encore plus exceptionnelles sur l’ensemble de la période, soit entre décembre 2020 et janvier 2023, comme l’indiquent les index suivants :
- BT07 (ossature et charpentes métalliques) : + 41,1 %
- BT27 (fermeture de baies en aluminium) : + 31 %
- BT28 (fermeture de baies en métal ferreux) : + 23,4 %
- BT42 (menuiserie en acier et serrurerie) : + 24,3 %
- BT43 (menuiserie en alliage d’aluminium) : + 22,6 %
- BT45 (vitrerie-miroiterie) : + 25,6 %
- BT49 (couverture et bardage en tôles d’acier nervurés avec revêtement étanchéité) : + 27 %
- BT52 (imperméabilité de façades) : + 22,3 %
- BT32 (couverture en tuiles en terre cuite), BT35 (couverture en bardeaux bituminés d’asphalte), BT51 (menuiseries PVC), BT53 (étanchéité) et BT52 (imperméabilité de façades) : environ + 20%.
Et c’est bien l’évolution des coûts des matériaux qui explique de telles envolées. De ce fait, la baisse des prix de l’énergie depuis le début de l’année quelques espoirs de stabilisation. Ils restent toutefois à confirmer jusqu’à l’approche de la prochaine période de chauffe, à l’hiver prochain.
C’est pourquoi la FFB continue de se battre pour que les artisans et entreprises du bâtiment ne se trouvent plus seuls à supporter les effets de ces crises successives.
Cela passe par une indexation systématique des marchés, ainsi qu’une meilleure visibilité sur les prix et les stocks à l’amont de la filière. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a souhaité répondre à cette attente en annonçant, lors des 24h du bâtiment, la mise en place en janvier 2023 d’un observatoire de la formation des du prix des matériaux. Il l’a confirmé depuis, tout en déplorant que les industriels jouent peu le jeu pour l’heure.
Cela passe aussi par un accompagnement des donneurs d’ordres, notamment via la revalorisation puis l’indexation automatique des aides (montants et barèmes).