Dernièrement, la FFB Occitanie a organisé une rencontre Drones et Bâtiments, réunissant professionnels du secteur et partenaires, afin de mieux appréhender les enjeux et d'échanger sur ces pratiques innovantes pour le BTP.
A cette occasion, Stanislas Chevrin, Président de l'entreprise familiale CHEVRIN-GELI et représentant régional du GMH - Groupement des Entreprises de Restauration de Monuments Historiques, a illustré l’utilisation de drones par des cas d’usages concrets, dans le cadre de son activité principale (inspection visuelle, relevés, collecte et traitement de données,...). Une pluralité de mise en situation pour expliciter la pratique et enrichir cette rencontre inédite.
La FFB Occitanie vous dévoile son portrait :
- Pour vous, chef de file c’est…
Le rôle c'est vraiment de fédérer les entreprises et de les alerter sur le contexte actuel à la fois économique, mais aussi de les sensibiliser sur les techniques traditionnelles à maintenir dans notre secteur qui est le bâtiment ancien et le monument historique, et puis également de trouver des solutions pour pérenniser nos savoir-faire qui sont extrêmement menacés par des entreprises qui ont un petit peu moins de scrupules sur la prise en charge d'apprentis qui est pourtant indispensable dans la pérennisation du savoir-faire. Donc notre rôle, c'est d'essayer de sensibiliser toutes les entreprises, donneurs d'ordres et architectes à ces éléments là. Mais je dirais celle qui est la plus importante, c'est le maintien et la pérennisation du savoir-faire qui ne sera pas évident dans les prochaines années, compte tenu des budgets de l'état.
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Innovation et Monument Historique, c’est compatible ?
Elle est indispensable. La tradition n'empêche pas l'innovation, bien au contraire ! Nous allons aborder dans les prochaines années la question de restauration des bétons. Il va falloir trouver des techniques et des technologies, qu'on utilise dans d'autres secteurs, et voir comment on peut les adapter sur des édifices en béton. On arrive aujourd'hui à intégrer des barres en fibre de verre, pour renforcer certains éléments poutre, permettant ainsi de ne pas tout déposer et tout remplacer. Donc ce type d'innovation permet un gain de temps, le maintien traditionnel de l'édifice, sans remplacer systématiquement et en conservant un maximum. Il faut toujours rester alerte sur ce qui peut être fait, pour conserver un maximum et non pas systématiquement remplacer. Et puis c'est vachement dans l'air du temps de ne pas démolir "pour démolir " et vouloir essayer de conserver certaines choses, sous réserve, bien sûr de la pérennisation de l'édifice.
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Comment se dessine la filière en Occitanie ?
L’Occitanie dispose d’une richesse patrimoniale importante. La région dénombrait 5034 édifices protégés au titre des monuments historiques en 2024. Il s’agit d’une des régions sur laquelle il y a le plus de cathédrales et d'anciennes cathédrales en France. Donc il y a vraiment beaucoup à faire maintenant à voir comment c'est fait de quelle manière.
La filière Monument Historique souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée : les métiers de restauration patrimoniale sont exigeants (taille de pierre, maçonnerie traditionnelle, connaissance des matériaux anciens) et attirent moins les jeunes, alors que la demande est croissante. Il est donc très important pour notre filière de rendre le secteur plus attractif pour les jeunes, de valoriser les formations et les parcours métiers.
La filière Monument Historique appréhende également l’instabilité économique et politique actuelle, et se prépare à une baisse des budgets publics. Ce manque de visibilité et de soutien à long terme accroit l’incertitude économique pour les entreprises de restauration du patrimoine et peuvent freiner des projets d’investissement ou d’embauche d’apprentis.